Le prix de la maison bois

Pierre Chevillard
Mis à jour par
le 9 décembre 2020
Rédacteur en chef chez PAP.fr

Ossature industrialisée, système poteaux-poutres, panneaux massifs, rondins empilés : quel est le mode constructif le moins cher ? Comment fixer le bon prix pour une maison bois ? Nos réponses pour bien calculer votre budget.

La maison bois, c’est d’abord un art de vivre. © jnnault/Getty images

Chère, la maison bois ? Une idée reçue ! Bien sûr, ce type de construction affiche un prix un peu plus élevé au mètre carré que les demeures en maçonnerie. Une différence qui tourne autour de 5 à 10 %. La moyenne tous systèmes constructifs confondus s’établit à 1 438 € du mètre carré de surface de plancher selon l’enquête sur les terrains à bâtir du ministère de la Transition écologique. Pour une maison bois classique, bâtie sur le principe de l’ossature industrialisée (plus de 80 % du marché de la maison bois), il faut compter dans les 1 500 à 1 600 € du mètre carré de surface de plancher, toujours en moyenne.

Une grande disparité. Une vaste demeure très contemporaine passive (elle est si performante qu’elle n’a pas besoin de chauffage) bâtie sur le système poteaux-poutres pourra dépasser les 2 500 € du mètre carré. À l’inverse, les constructions en kit, où l’acquéreur se charge de tout l’assemblage, peuvent descendre à 600 ou 700 € du mètre carré. Entre les deux, tout est possible. Ce qu’il faut retenir : le prix va dépendre du système constructif choisi. Mais aussi de l’architecture, de la surface, de l’architecture, de la performance énergétique, des équipements, mais aussi des services et des garanties proposées par le professionnel.

À noter : tous les prix cités dans cet article s’entendent hors foncier, adaptation au terrain, raccordement et frais annexes.

Ossature bois : un rapport qualité/prix optimisé

Les spécialistes de la maison à ossature bois pratiquent des prix très compétitifs. Leurs offres démarrent aux alentours de 1 200 € du mètre carré en version prête à décorer. Certains commercialisent des maisons prêtes à vivre à partir de 1 300 € du mètre carré. Une performance atteinte grâce à un mode constructif industrialisé. Comment ça marche ? Une fois l’architecture et les plans définis (et l’étude thermique réalisée), des panneaux de bois intégrant l’isolant et les membranes d’étanchéité sont préfabriqués en usine. Les machines sont pilotées par des logiciels et autres outils numériques pour gagner en productivité et offrir une qualité constante.

Une construction hors site

Ces panneaux et toute la structure de la maison (y compris la toiture, qui est réalisée avec cette technique) sont ensuite acheminés sur le chantier pour être assemblés. Une méthode dite « hors site » qui offre de nombreux atouts : adaptation plus facile aux terrains délicats (le bois est plus léger) et forte capacité d’isolation. De quoi garantir également de solides vertus écologiques au projet : chantier sans déchets donc propre, économies d’eau puisqu’il s’agit d’une filière sèche. Et puis la pénibilité du travail est allégée, les ouvriers ne portant pas de charges lourdes par exemple.

Le prix des maisons bois en bref

   Fourchette au M2 M2 moyen Prix moyen pour une maison de 100 m²
 Ossature industrialisée De 1 200 à 1 800 € 1 600 € 160 000 €
Poteaux-poutres De 1 800 à 2 500 € 2 200 € 220 000 €
CLT De 2 000 à 2 800 € 2 500 € 250 000 €
Rondins empilés De 1 800 à 2 500 € 2 200 € 220 000 €

Données moyennes fournies à titre indicatif. Tarifs observés sur le marché organisé, hors autoconstructeurs et construction en kit pour des maisons livrées prêtes à décorer. Ces prix ne tiennent pas compte de l’adaptation au terrain, des branchements et des frais annexes.

Rapidité de montage

Il ne faut que quelques semaines, voire quelques jours pour certains spécialistes, pour monter le gros œuvre en « clos-couvert-isolé » d’une villa d’une centaine de mètres carrés. Une maison prête à vivre, avec tous ses aménagements, peut être livrée en trois mois, contre un an minimum pour une villa similaire en maçonnerie brique ou bloc béton. De quoi faire de sérieuses économies tant en termes de dépenses logement que de crédit. Ce qui réduit forcément l’écart avec les maisons en maçonnerie traditionnelle.

Économies à la clé

Grâce à cette rapidité de montage, l’acquéreur paie moins d’intérêts intercalaires. Rappelons qu’une maison bâtie sous le régime du Contrat de construction d’une maison individuelle (CCMI-loi de 1990) se paie au fur et à mesure de l’avancement des travaux. Le crédit est débloqué progressivement par la banque qui verse les fonds au constructeur. L’acquéreur, lui, paie les intérêts sur ces sommes versées, d’où leur nom d’intérêts intercalaires. Donc, plus une maison est bâtie rapidement, plus la période durant laquelle ces intérêts intercalaires sont versés est réduite. De quoi ménager le portefeuille des acquéreurs, notamment pour ceux qui paient un loyer en attendant que leur nouveau foyer soit terminé.

Quelles aides pour construire en bois ?

Ceux qui choisissent de faire construire en bois, comme tous les acquéreurs de maisons neuves, peuvent bénéficier du PTZ pour boucler leur budget. Distribué par la quasi-totalité des banques, ce crédit gratuit est réservé aux ménages qui font construire leur première résidence principale. Son montant dépend de la composition de la famille et de l’adresse du projet. Il compte pour 40 % du prix global dans les grandes métropoles et de nombreux secteurs littoraux et frontaliers (zones A et B1) et pour 20 % dans les villes moyennes et rurales (zones B2 et C).

Des modes constructifs plus coûteux

On trouve sur le marché des maisons bâties sur le système poteaux-poutres. Une fois l’architecture et les plans réalisés, le constructeur met en place une structure faite de bois de fortes sections (des poteaux et des poutres) qui définit la forme du bâtiment. Les vides, d’une largeur de 2,5 à 5 mètres, sont comblés par des panneaux associant matériaux de structure, isolants, etc. Une large place est faite aux baies vitrées. Le résultat mêle esthétique, performance, lumière et confort. Le mètre carré démarre à 1 800 € et il faut souvent compter dans les 2 000 à 2 500 € du mètre carré. Le passif pourra monter à 3 000 € du mètre carré.

Autre système : le CLT ou Cross laminated timber

Il s’agit de panneaux de bois contrecollés de 10 à 15 cm d’épaisseur selon l’usage (ils sont plus épais pour les planchers, par exemple). C’est un process industrialisé : une fois la maison créée via une maquette numérique, les plans d’exécution sont envoyés en usine pour fabriquer ces fameux panneaux qui sont ensuite assemblés sur le chantier. Le système est très performant notamment en termes d’isolation, de qualité de l’air intérieur ou encore de rapidité de montage et de souplesse architecturale. Les prix démarrent à 2 000 € du mètre carré en version prête à décorer mais le prix peut vite monter à 2 500, voire 3 000 € du mètre carré.

Maisons en rondins empilés

Cette méthode est employée pour les isbas russes. Le principe : des rondins mais aussi des madriers ou des fustes qui sont empilés horizontalement. L’ajustement est très précis, de manière à renforcer l’étanchéité et éviter les infiltrations des eaux de pluie. De quoi bâtir des murs porteurs à forte capacité d’isolation. À l’intérieur, il est possible de créer des plans ouverts et de grandes baies vitrées ou d’adopter des architectures très contemporaines. Pour les maisons prêtes à décorer, il faut au minimum compter dans les 1 800 € du mètre carré.

Maisons prêtes à finir

Les prix ci-dessus évoqués concernent des maisons livrées soit prêtes à vivre, soit prêtes à décorer. Il est aussi possible d’opter pour une villa prête à finir. Ici, le constructeur délivre le gros œuvre de la maison (l’enveloppe) en « clos-couvert-isolé ». L’acquéreur, lui, s’occupe du second œuvre (cloisonnement, plomberie, électricité, carrelage) et des finitions. Pour ce faire, il bénéficie d’une assistance technique. Le prix est plus abordable car le client ne paie pas la main d’œuvre spécialisée pour terminer son chantier. Les spécialistes de ce marché estiment qu’il est possible de réaliser jusqu’à 30 % d’économies par rapport à la même villa livrée clés en main par le même constructeur.

Quel financement pour une maison bois ?

Emprunter pour bâtir une maison bois ne pose pas de problème particulier. L’emprunteur doit simplement respecter les critères des banques : mensualité inférieure à 33 % des revenus, crédit qui ne dépasse pas vingt-cinq ans, 10 % minimum d’apport personnel, situation professionnelle stable, finances saines, etc.). Les banques s’intéressent au constructeur (références, santé financière, etc.). Elles financent de préférence les projets menés dans le cadre du Contrat de construction-loi de 1990. Grâce à sa garantie de livraison de la maison à prix et délais convenus, ce cadre est le plus sûr pour l’emprunteur comme pour le prêteur. Et comme les banques cherchent le maximum de sécurité pour accorder un crédit…

Maison bois : au-delà du prix…

Architecture, surface, mode constructif ou encore équipement concourent à la formation du prix des maisons bois. En d’autres termes, il faut s’intéresser à ce qui fait le prix et ne pas s’arrêter à un simple chiffre, aussi séduisant soit-il. La question des garanties a aussi son importance. Ceux qui exercent sous le régime du Contrat de construction d’une maison individuelle (CCMI-loi de 1990) fournissent obligatoirement une garantie de livraison à prix et délais convenus. Elle est donnée par un garant sous forme de caution financière d’achèvement et elle est intégrée dans le contrat. Sans préjuger du savoir-faire des autres professionnels, ceux qui emploient le CCMI offrent objectivement plus de sécurités que les autres. Ce qui a forcément de la valeur.

Des constructeurs à votre service

Au-delà du type de contrat, d’autres moyens permettent de s’assurer de la fiabilité des pros de la maison bois. Témoin le service : certains aident les acquéreurs à trouver leur terrain et leur crédit. D’autres intègrent l’assurance dommages-ouvrage dans leurs contrats ou, à tout le moins, orientent leurs clients vers des assureurs spécialisés (la dommages-ouvrage est obligatoire selon l’article L 241-1 du Code des assurances). Les professionnels qui disposent de leur atelier, de leur usine, offrent de bons gages de sérieux (il faut être costaud sur le plan financier pour disposer d’une telle structure). L’acquéreur demandera d’ailleurs à les visiter, tout comme des maisons déjà livrées et des chantiers en cours. Et il ne faut pas oublier la relation client. Répétons-le : ce qui compte, ce n’est pas le prix « facial », mais le rapport qualité/prix services !

Faire construire votre maison


La rédaction vous conseille