Energie : cap sur les économies !

Annabelle Martinat
Mis à jour par
le 18 novembre 2021
Journaliste chez PAP.fr

Depuis la Réglementation thermique 2012, les maisons sont très sobres en énergie.Il est possible d’aller encore plus loin en exploitant toutes les fonctionnalités proposées par les nouvelles technologies.

Réversible et modulable, la pompe à chaleur air/air s'adapte aux besoins en chauffage de chacune des pièces. © zstock/Shutterstock

Depuis la réglementation thermique 2012, les maisons neuves sont très frugales en énergie et le seront encore plus avec la future Réglementation environnementale 2020. Mais pourquoi se contenter de seuils de consommation réglementaires alors qu’il est possible de grappiller ici et là de précieux kilowatts ? Comment ? Tout simplement en exploitant au mieux toutes les fonctionnalités offertes par les nouvelles technologies : thermostats connectés, nouveaux compteurs, domotique…

 

D’abord profiter du soleil

Dans la maison d’aujourd’hui, tout commence par la conception bioclimatique. C’est la première étape pour aboutir à un bon niveau de performance. L’objectif est de mettre à profit les conditions climatiques, quelle que soit la saison, et favoriser les apports de chaleur et de lumière gratuits pour consommer le moins d’énergie.

Grâce à un positionnement adéquat, la maison optimise au maximum le « captage solaire » afin que ses occupants bénéficient du chauffage solaire passif. Concrètement, il s’agit de placer un maximum de façades au sud avec de grandes ouvertures pour bénéficier d’une chaleur gratuite l’hiver. Une maison bioclimatique peut ainsi arriver à fournir plus des deux tiers de ses besoins de chauffage uniquement grâce au soleil.

Au Nord, Il faudra limiter les ouvertures afin de minimiser les déperditions thermiques du bâtiment. En d’autres termes, la maison est conçue pour suivre le soleil au cours
de la journée.

Mesurer ses consommations

L’article 23 de la Réglementation thermique 2012 impose l’obligation de mesurer les consommations de chauffage, de climatisation, d’eau chaude sanitaire, des circuits de prises de courant... L’objectif est d’informer et de responsabiliser les occupants en
affichant leurs consommations réelles. Et ça marche ! La première étape pour agir sur sa consommation, c’est d’abord bien identifier les postes les plus énergivores. L’objectif est de faire le lien entre les différents usages et la consommation énergétique.

Pour l’eau, c’est facile, moins de bains et des douches plus rapides auront vite fait de faire baisser la consommation d’énergie. Mais pour l’électricité, c’est beaucoup plus difficile. En installant des capteurs connectés un peu partout, on peut avoir un suivi précis sur son smartphone des différents postes consommateurs d’énergie et agir directement sur la consommation. Ces capteurs permettent de mesurer vos consommations en temps réel usage par usage (chauffage, circuit électrique, eau chaude…) et faire évoluer vos habitudes pour économiser sur vos factures énergétiques. Selon une étude de l’Ademe, la mise à disposition d’un afficheur visible permet de réaliser entre 8 et 10 % d’économies !

Bien utiliser le compteur Linky

Le nouveau compteur Linky est systématiquement posé dans les maisons neuves. Son plus ? Il est communicant et parmi ses nombreuses fonctionnalités, il est capable de vous envoyer quotidiennement des données de consommation. Au-delà de la controverse sur l’utilisation des informations personnelles et des ondes qu’il émet, ce compteur nouvel génération s’affirme comme un outil efficace pour mesurer et contrôler sa consommation énergétique. Il est alors possible de connecter un afficheur déporté et de visualiser sa consommation en temps réel mais aussi en euros !

Vous trouvez vos factures un peu trop salées ? Comparez votre consommation électrique avec celle de vos voisins pour une même puissance. Autre astuce intéressante, le suivi de la courbe de charge. C’est l’enregistrement des puissances appelées sur une période courte. Cet outil permet de savoir comment vous consommez votre électricité. On peut ainsi visualiser les pointes de consommation dans la journée, la semaine, le mois et identifier les appareils en veille (téléviseurs, ordinateurs, chargeurs de téléphone…). Et si vous vous rendez compte que votre puissance appelée maximale ne dépasse pas par exemple 6 kVA durant l’année et que votre contrat est à 9kVA, vous pouvez demander à votre fournisseur d’électricité d’abaisser votre puissance et diminuer ainsi le prix de votre abonnement. Linky est aussi capable de gérer et de mesurer les kilowatts produits par les panneaux photovoltaïques de la maison et qui sont injectés sur le réseau EDF. Une tendance qui devrait prendre de l’ampleur avec la future Réglementation thermique 2020.

Des lampes économes

Quelques efforts s’imposent également de ce côté-là. En moyenne, chaque ménage français a chez soi vingt-cinq points lumineux, achète trois lampes et consomme entre 325 et 450 kWh par an. L’éclairage représente 10 à 15 % de sa facture d’électricité. Diminuer sa consommation d’électricité, c’est une question de comportement mais aussi une affaire d’équipement. Les lampes leds consomment peu et offrent une véritable puissance d’éclairage. Ces petites diodes électroluminescentes vous font réaliser 90 % d’économies d’énergie (par rapport aux anciennes ampoules). Elles sont faciles à installer et offrent une véritable puissance d’éclairage.

Installer des thermostats intelligents

« Règle la température de la chambre à 20° », voilà comment commander un thermostat aujourd’hui. Désormais, place à la domotique et à la commande vocale pour choisir les températures de la maison été comme hiver. Et pas besoin d’être un geek féru d’informatique pour utiliser cet accessoire. Les thermostats communicants ont d’abord été conçus pour être à la portée du plus grand nombre. Du bout des doigts ou juste au son de la voix, il est possible de commander la température confort souhaitée. Les thermostats sont reliés à la box internet et sont pilotés par des smartphones. Grâce à la géolocalisation et à des détecteurs de présence ou au recueil de données météorologiques, ils adoptent vos habitudes allant bien au-delà d’une simple programmation. Parfois partie intégrante de systèmes complets de domotique, ils offrent aussi des possibilités de réglage de plus en plus fins. Les thermostats multizones permettent de différencier la programmation de la température pour chaque pièce de la maison. Si votre maison est équipée de radiateurs, il suffit de leur installer une tête spécifique pilotée par un thermostat central paramétrable à distance depuis l’application smartphone. Le prix d’un thermostat connecté varie entre 70 et 400 € selon les options proposées.

Adopter les gestes verts

Bâtir une maison à la fois respectueuse de l’environnement et économe suppose un comportement rationnel des occupants. Nos modes de vie ne sont pas sans incidences, notamment sur la consommation énergétique de l’habitat. Inutile d’avoir une maison parfaitement isolée à la conception soigneusement étudiée, si vous laissez les fenêtres ouvertes aux quatre vents. Pour les équipements électroménagers, tournez-vous vers des appareils classés A ou B sur l’étiquette énergie, gage d’une consommation d’énergie moindre.

Passer à la domotique

Le chauffage n’est pas l’unique poste énergétique de la maison. Il y a aussi l’éclairage, l’eau chaude sanitaire, le rafraîchissement et les auxiliaires (VMC…) mais on peut aussi ajouter l’électroménager, Internet, la télévision… Tous ces matériel ont une incidence non négligeable sur les consommations de la maison. Seule la domotique permet une automatisation globale et individualisée. C’est l’outil le plus efficace pour gérer ses consommations. En équipant sa maison, on estime qu’il est possible de diminuer sa facture d’énergie de 10 %. Comment ? En élaborant le scénario qui correspond le plus à votre mode de vie : le chauffage s’arrête lorsque les enfants partent à l’école ou lorsqu’une
fenêtre est ouverte. Les volets roulants s’abaissent dans la journée à partir d’une température ou une heure prédéfinie pour maintenir une bonne température dans le salon. L’hiver, à la nuit tombée, les volets roulants se ferment pour éviter les déperditions de chaleur… Pour faire des économies, la programmation de seuils de température à ne pas dépasser ou l’élaboration de scénarios est l’une des principales sources d’économies. Inutile d’investir dans une solution globale. Il faut seulement qu’elle soit évolutive et soit fabriquée par une marque reconnue. Au fil des besoins, il suffira d’ajouter des modules et des capteurs répondant à votre problématique. Tous les grands fabricants de domotique proposent des systèmes complets évolutifs associant gestion du chauffage, gestion de l’éclairage, des volets roulants, de l’alarme de maison… Sans compter que ces systèmes sont tous pilotables à distance, à tout moment, via une application mobile.

Gérer sa consommation d’eau

Les économies d’eau à l’intérieur de la maison relèvent avant tout de gestes simples et de dispositifs efficaces. Privilégier le robinet thermostatique. Opter pour des mousseurs ou aérateurs ou limiteurs de débit permettant de réguler la vitesse de sortie de l’eau en agissant sur le débit d’air. Pensez aux robinets électroniques, ils sont munis d’un détecteur de présence qui déclenche l’arrivée ou l’arrêt du jet selon la position des mains. Sous la douche aussi, l’économie est de rigueur. Nombre de pommeaux intègrent un mécanisme de turbulence qui permet de fractionner les gouttes d’eau offrant une plus grande surface de contact avec la peau. À la clé, une économie de près de 40 % sur
votre facture d’eau.

Et l’autoconsommation ?

Et pourquoi ne pas consommer l’énergie que vous produisez ? En installant des panneaux photovoltaïques sur votre toiture, vous pourrez produire pour couvrir jusqu’à 75 % de vos besoins. Idéalement, les capteurs seront placés côté sud avec une inclinaison autour de 30°. Les panneaux ou les tuiles photovoltaïques sont branchés à un onduleur qui transforme le courant continu des panneaux en courant alternatif. Enfin, Linky va comptabiliser toute l’énergie produite sur le toit et celle utilisée sur place. Le succès repose sur un bon dimensionnement de la surface de panneaux à installer. Elle dépend de la taille de la maison, des besoins en énergie, de la situation géographique et de la taille du foyer.


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