Maison : comment poser des panneaux solaires

Grâce au solaire thermique ou photovoltaïque, vous pouvez produire de l’eau chaude et/ou de l’électricité. De quoi faire de sérieuses économies d’énergie. A condition de respecter des règles techniques précises.

© Agence Be New (CLG Construction)

Votre maison doit obligatoirement faire appel à au moins une source d’énergie renouvelable, comme le veut la Réglementation environnementale 2020, la règle de construction en vigueur depuis le 1er janvier 2022. Dans cette logique, vous pouvez faire appel au solaire, qu’il s’agisse de produire de l’eau chaude voire du chauffage ou de l’électricité. A la clé : une maison réglementaire, des économies d’énergie et une contribution à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Eau chaude. Avec le solaire thermique ou héliothermique, les panneaux sont conçus pour recueillir l'énergie provenant du soleil par rayonnement (chaleur). Ils la transmettent ensuite à un fluide caloporteur afin de produire de l’eau chaude sanitaire, voire d'assurer le chauffage de la maison (plancher solaire direct).

Le solaire thermique concerne la production d'eau chaude sanitaire ; le solaire photovoltaïque, celle d'électricité. © Agence Be New (CLG Construction)

Electricité. Avec le solaire photovoltaïque, des panneaux de silicium transforment la lumière (les photons) du soleil en électricité. C’est un générateur électrique de courant continu constitué d'un ensemble de cellules photovoltaïques reliées entre elles. Il est destiné à alimenter en électricité soit des équipements autonomes (non reliés au réseau électrique), soit un réseau électrique, soit à charger des batteries de stockage. Cette installation nécessite un onduleur qui transforme le courant continu en courant alternatif.

S’équiper d’un chauffe-eau solaire

Un chauffe-eau solaire électrique individuel (Cesi) est composé de panneaux solaires, qui vont capter l’énergie par le biais d'un fluide caloporteur et d’un ballon de stockage d’eau. Il doit être couplé à un système d’appoint qui prend le relais des panneaux solaires thermiques pour assurer la production d’eau chaude pendant les périodes de faible ensoleillement. Selon l’Agence Qualité Construction, un Cesi bien dimensionné couvre 50 à 75% des besoins en eau chaude d’un ménage standard en fonction de la zone climatique.

Un chauffe-eau solaire électrique individuel peut couvrir jusqu'à 75% des besoins en eau chaude d'un ménage. © Thermor

Dimensionnement. La surface des panneaux solaires thermiques et le volume du ballon de stockage nécessaires dépendent de la zone géographique dans laquelle se situe votre maison et du nombre d’occupants. C’est l’étude thermique de votre maison (elle est obligatoire) qui va déterminer, en fonction de ces paramètres, le dimensionnement de l’installation.

Situation. La pente de toiture doit être comprise entre 20 et 60°, l’idéal étant une pente de 30 à 45°. Attention aux masques (constructions voisines) ou aux arbres qui poussent, qui peuvent projeter leur ombre sur les panneaux, ce qui va faire baisser le rendement.

C’est permis ? Autre point important : il faut vérifier si les règles d’urbanisme de votre commune autorisent les panneaux solaires. Si ce n’est pas le cas, vous devrez vous tourner vers une autre solution pour produire votre eau chaude (ballon thermodynamique, chaudière ou pompe à chaleur double service. Pour le savoir, rendez-vous à la mairie pour consulter le Plan local d’urbanisme, le PLU. Soyez encore plus vigilant si votre projet se situe en secteur sauvegardé et s’il relève de l’autorité de l’architecte des Bâtiments de France (ABF).

Tarif. A titre indicatif, il faut compter entre 3 000 et 5 000 € TTC, pose comprise, pour la mise en service d’un Cesi répondant aux besoins de trois à cinq personnes, selon la région d’implantation, avec 3 à 5 m2 de panneaux solaires thermiques et un ballon de 200 à 300 l.

L'étude solaire thermique déterminera le dimensionnement de l'installation. © Vaillant

Question de contrat. Si vous faites appel à un constructeur, vous signerez un contrat de construction d’une maison individuelle, un cadre juridique régi par la loi de 1990. Dans ce cas, le coût du chauffe-eau est intégré dans le prix global, forfaitaire et définitif défini par ce document. Vous bénéficierez d’u tarif attractif : les constructeurs, grâce à leur volume de production, peuvent négocier des conditions avantageuses auprès des fabricants. Si vous recourez aux services d’un architecte ou d’un maître d’œuvre ou si vous signez directement des marchés de travaux avec des entreprises, faites faire des devis et comparez les propositions en prenant en compte le coût de l’appareil et la pose, mais aussi les garanties.

Et les garanties ? Si les panneaux solaires thermiques sont intégrés en toiture, ils sont couverts par la garantie décennale. Le reste de l’installation, qui est dissociable de la construction, est protégé par la garantie biennale de bon fonctionnement. Pour en savoir plus sur cette question, consultez notre article Une maison sous garanties.

Les bons pros
Si vous optez pour une installation thermique ou photovoltaïque après la construction, soyez très vigilant en cas de démarchage à domicile : faites établir plusieurs devis pour corroborer les chiffres qui vous seront soumis et faire votre choix. Optez pour des professionnels labellisés RGE (Reconnu garant de l’environnement) et bénéficiant des certifications QualiSol (solaire thermique) ou Quali PV (solaire photovoltaïque).

Poser des panneaux photovoltaïques sur la toiture

Pour installer des panneaux solaires photovoltaïques sur votre toiture, celle-ci doit, dans l’idéal, être dégagée (pas d’ombre portée d’un arbre ou d’un bâtiment voisin), d’une surface disponible suffisante, plutôt orientée sud et d’une pente minimale d'une inclinaison de 30°. Les panneaux peuvent être posés sur la toiture ou être intégrés. Vérifiez bien que la structure peut supporter le poids de l’installation.

Les panneaux photovoltaïques seront soit posés sur la toiture, soit intégrés. © ROTEX Heating Systems GmbH

Points techniques. Une installation photovoltaïque se compose de trois éléments :

  • des panneaux solaires photovoltaïques (modules), qui représentent environ 60% du coût d’installation et dont la durée de vie est d’une vingtaine d’années ;
  • d’un onduleur ou micro-onduleur, un petit boîtier permettant de convertir l'énergie en courant alternatif, identique à celui du réseau d'électricité classique. Sa durée de vie est d’une dizaine d’années. Il représente environ 15% du prix de l’installation ;
  • du raccordement de l’installation aux équipements domestiques de la maison. 

Vous pouvez également compléter l’installation par des batteries de stockage pour utiliser plus tard les surplus de production.

Les panneaux intégrés à la toiture sont couverts par la garantie décennale de votre maison.

Autoconsommation. Vous allez pouvoir consommer l’électricité produite par vos panneaux solaires photovoltaïques pour votre usage personnel (éclairage, électroménager, fermeture automatique des volets roulants lorsque la chaleur monte en été, etc.). Vous pouvez aussi la stocker pour la consommer la nuit. Notez que les installations d’aujourd’hui sont pourvues de systèmes intelligents : lorsque le soleil brille, c’est l’électricité de vos panneaux qui alimente la maison. Si le temps est nuageux, c’est le réseau qui prend le relais. L’électricité peut aussi être stockée grâce à des batteries. Avec ce système, les maisons peuvent être autonome à 80% en énergie.

Autre avantage du photovoltaïque : vous pouvez revendre votre surplus d'électricité à EDF. © Centrosolar

Revendre de l'électricité. Vous pouvez revendre votre courant. EDF est dans l'obligation d'acheter l’électricité produite par les particuliers s’ils en font la demande (contrat de 20 ans), à un tarif fixé chaque trimestre par la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Celui-ci varie selon la « puissance crête » de votre installation et de son degré d’intégration au bâti. Les revenus issus de la production d’électricité sont exonérés d'impôt aux trois conditions cumulatives suivantes : que l’installation n'affiche pas une puissance supérieure à 3 kilowatts crête, qu’elle soit raccordée au réseau public en deux points au plus et qu’elle ne soit pas affectée à l'exercice d'une activité professionnelle. Sinon, le produit de la vente est assujetti aux BIC (Bénéfices industriels et commerciaux). Attention : vous devrez payer une taxe annuelle au titre de l'utilisation du réseau d'électricité.
Sophie Fichepain 


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