Maison en bois : 4 techniques de construction

Manuel Apruzzese
Publié par
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Journaliste chez PAP.fr

Ossature bois, panneaux en bois massif, bois empilé ou encore poteaux-poutres... Les techniques de construction des maisons en bois sont nombreuses. Découverte d'un matériau de construction aux multiples déclinaisons.

Le bardage extérieur peut être en bois comme ici. Mais il peut aussi être en zinc voire constitué d'un enduit classique. © Logémaine

Contrairement aux autres matériaux de construction classiques (briques, blocs béton), le bois adopte de multiples systèmes constructifs. Rares sont les matériaux pouvant se vanter d'une telle diversité ! Point commun de ces différentes techniques : tous les matériaux sont préfabriqués en usine. Il ne reste plus qu’à les transporter sur le chantier et à les assembler.

Une fois la dalle coulée et sèche (phase la plus longue), un engin de levage et une équipe réduite d’ouvriers suffisent à mettre la maison hors d’eau et d’air en moins d’une semaine. Et quel que soit le mode constructif choisi, la maison bois respectera la réglementation thermique actuelle. Et même la Réglementation bâtiment responsable (RBR) qui entrera en vigueur en 2020.

La maison à ossature bois (MOB)

La technique de construction la plus répandue

Plus de 80% des maisons bâties en France adoptent cette technique. Performante, légère, solide, durable, esthétique, rapide à monter, l'ossature bois offre en plus une grande liberté de conception et s'adapte à tous les sites. Les maisons à ossature bois sont surtout les moins chères. D'ailleurs des constructeurs membres de l'Afco Bois proposent des gammes spécialement conçues pour les primo-accédants.

La maison à ossature bois est beaucoup plus légère qu'une maison en bloc béton. Du coup, la portance est moins importante donc les fondations sont moins coûteuses. Contrairement aux maisons bâties en parpaing ou en brique, le bois ne subit aucun tassement ni fissure.

Techniquement c'est une évolution moderne de la maison à colombage. Les murs de la maison à ossature bois sont réalisés sur la base d’un squelette constitué de membrures de bois espacées de 40 ou 60 cm entre lesquelles sont fixés ensuite des panneaux de contreventement en contreplaqué, OSB ou particules préfabriquées.

Cette technique combine dans une même épaisseur de mur, isolant et résistance structurelle. Plus l'épaisseur de l'isolant sera importante, meilleures seront les performances thermiques. Hors le temps de séchage de la dalle en béton (environ 3 semaines), seulement quelques jours de montage sont nécessaires pour une maison avec une qualité de finition parfaite, car tous les éléments nécessaires à la construction sont préfabriqués en usine. Côté finition extérieure le choix est large, on peut opter pour le bois ou pourquoi pas pour un enduit classique.

Faire construire votre maison

Les panneaux en bois massif

La technique de construction aux performances mécaniques exceptionnelles

Mis au point par l’ingénieur français Pierre Gauthier en 1947, le bois massif CLT, acronyme de Cross Laminated Timber, revient dans la construction de la maison individuelle. Et le CLT a de nombreux atouts ! Léger et porteur, il possède en plus des qualités mécaniques exceptionnelles.

Techniquement, le bois massif CLT se présente sous forme de panneaux de bois assemblés à plis croisés. Selon leur destination finale, ils peuvent comporter entre 3 à 7 couches de bois. Les panneaux peuvent servir à la construction de murs, de toitures ou de planchers. Préfabriqués en usine les panneaux sont livrés prêts à poser. La structure particulière croisée des planches longitudinales et transversales confère au CLT des performances mécaniques exceptionnelles supérieures aux panneaux en bois massif non reconstitué.

Les panneaux de bois assurent une inertie thermique de qualité et une bonne répartition des charges. © Woodeum

Lors du montage des panneaux, l’isolant thermique complémentaire peut être mis à l’extérieur puisque les panneaux en eux-mêmes ont déjà une bonne résistance thermique et une capacité d’accumulation relativement égale à celles du bois massif non traité. Cet isolant thermique secondaire peut être de la fibre de bois, de la laine minérale, de la laine de mouton ou du liège, selon les préférences de chacun et les conditions climatiques de la région d’implantation. A l’intérieur de la structure, le parement isolant sera directement appliqué au panneau porteur pour une plus grande efficacité.

Il faut également savoir que les panneaux en bois peuvent être utilisés aussi bien pour la construction de l’ossature de la maison que pour la façade.

Les poteaux-poutres

La technique de construction qui favorise les grands volumes

Comme son nom l'indique le principe constructif du poteau-poutre consiste à ériger le squelette de la maison avec des poteaux et des poutres de fortes sections. Les poteaux sont espacés à intervalles réguliers (de 2,5 à 5 m) et forment ce qui déterminera la volumétrie de la maison. C'est le squelette de la maison.

Tous les éléments sont prétaillés et prépercés en usine pour un assemblage précis. Les poteaux édifiés soutiennent des poutres horizontales en bois massif ou lamellé-collé de forte section. Les espaces entre les poteaux de structure peuvent indifféremment accueillir des baies vitrées ou des panneaux opaques. La structure ainsi constituée est stable et permet une grande souplesse architecturale.

La technique du poteau-poutre permet de grandes portées. © itineraires

L'intérêt de cette technique est de permettre de grandes portées donc de beaux volumes. Les vides entre les poteaux peuvent être comblés par des panneaux de bois, de la brique, du béton cellulaire ou des madriers empilés. Le contreventement est assuré par des panneaux de type OSB cloués sur les montants. La face interne est recouverte d’un film pare-vapeur, puis habillée au choix de plaques de plâtre cartonnées ou de lambris. Il n'y a pas de limites.

Les rondins et madriers

La technique de construction la plus traditionnelle

Dans l'inconscient collectif les rondins et les madriers symbolisent les maisons en bois. Avec le système à colombage c'est le mode constructif le plus ancien. Murs et cloisons, contrairement aux maisons en ossature bois sont en bois plein... et le bois massif est visible. Soit en intérieur, soit en extérieur. Le principe constructif crée l'esthétique.

La technique du madrier est particulièrement adaptée à la construction de chalets comme ici dans le Doubs. © FINN-EST

Le madrier en bois massif ou contrecollé est une planche épaisse généralement façonnée dans un bois dur comme le chêne. Le rondin de bois est un tronçon de branche ou de tronc. L'un et l'autre font partie de la technique du bois massif empilé. C'est le système constructif le plus traditionnel.

L'aspect extérieur de la maison ressemble souvent à un chalet ou une isba. Simple et efficace, la technique consiste à empiler des pièces de bois (rondes ou rectangulaires) les unes sur les autres à l'horizontale. Les éléments de bois sont usinés très précisément et s'agencent au millimètre près. Un profil est creusé sous chaque élément pour garantir un bon assemblage et une isolation optimale. A l'intérieur, les murs sont souvent laissés en bois naturel.

Le rondin est la technique la plus traditionnelle. Elle est notamment utilisée pour la construction de chalets. © Honka

Quelle isolation ?

Même si le bois possède d'excellentes qualités thermiques, la pose d'un doublage isolant intérieur ou extérieur est nécessaire pour répondre aux exigences de la réglementation thermique. Un soin particulier sera porté à l'étanchéité à l'air.

Pour les éléments de murs préfabriqués en usine, le plus souvent le complexe isolant est directement intégré aux panneaux. Pour les structures réalisées en madriers ou en rondins, les murs peuvent être doublés d'un matériau naturel (laine, chanvre…) ou de synthèse (laine de verre, roche…) et recouverts d'un bardage bois ou d'une plaque de plâtre.

La maison bois est prête à passer à la maison à énergie positive. © Maisons Mio'Terr

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