Dans les Hauts-de-France, la maison individuelle fait partie intégrante du paysage. Depuis des décennies, elle fait figure d'habitat préféré des habitants de la région. Ce n'est pas un hasard si 70 % du parc de logements est composé de villas et autres pavillons selon l'Insee. Un score qui devrait au moins se maintenir dans les prochaines années. Toujours selon l'Insee, il faudrait construire 426 000 logements de plus d'ici 2035 pour satisfaire les besoins de la population. Il faudra notamment loger les jeunes ménages et les familles, dont le nombre augmente régulièrement. C'est dire si la demande est forte.
Envies constructives. Cette cote d'amour pour la maison est renforcée par les changements liés aux épisodes de confinement. Elle offre de l'espace, des pièces qui s'adaptent à de multiples usages, du confort et un jardin, un petit bout de nature de plus en plusapprécié. « La recherche de confort et de qualité de vie que procure la maison individuelle se traduit par une demande croissante provenant dhabitants logés en appartements dans les grands centres urbains locaux mais aussi de Franciliens fuyant la ville et pratiquant le télétravail », constate Nicolas Devroe, responsable commercial du constructeur Les Maisons Naturelles (Groupe Hexaôm). Reste à se lancer...

Choisir son style darchitecture
Selon le règlement durbanisme de la commune, les envies de lacquéreur et son budget, la maison peut être résolument contemporaine ou sinscrire dans un registre plus traditionnel. Pour un budget serré lors dune première acquisition, les constructeurs partent de plans classiques auxquels ils ajoutent des touches personnelles. L'idée, c'est d'éviter la standardisation, tant pour proposer un habitat avec de la personnalité que pour préserver les paysages. Pour une enveloppe plus large, le sur-mesure est la norme. Dans tous les cas, les constructeurs s'appuient sur les nouveaux outils numériques pour créer la maison. Et de plus en plus, ils travaillent en partenariat avec des architectes.
Contemporaine ou traditionnelle. Le constructeur connaît les règlements durbanisme des communes et le rôle des architectes des Bâtiments de France, (ABF). « Dans lOise où le patrimoine protégé ou classé est important, les ABF veillent et la maison affiche une architecture traditionnelle avec une toiture deux ou quatre pans », confie Frédéric Perrin, directeur général des Pavillons dÎle-de-France. Ailleurs lécriture contemporaine, plus épurée, domine comme le confirme Jean-Luc Roeckel, directeur de la région Nord chez Géoxia : « larchitecture contemporaine est bien ancrée dans les Hauts-de-France. Mais elle nest pas forcément synonyme de toiture plate, rigide et onéreuse. Aujourdhui, on mixe toiture à pans et toiture terrasse, celle-ci se situant sur une annexe de la maison, un garage ou une extension ».

Par ailleurs, sur quelques maisons sur mesure commencent à poindre une tendance écologique avec toiture végétalisée, panneaux photovoltaïques mais là encore, les ABF sont aux aguets. Toujours sur fond décologie, la maison à ossature bois promue par Maison de Cèdre ou ABJ Construction se développe se prêtant facilement à une architecture contemporaine. En matière de maison à étage ou de plain-pied, celle à étage se taille la part belle, la construction étant réalisée majoritairement en lotissement contraint à densification. Toutefois nuance Pascal Allavoine, directeur du département Maison Individuelle du groupe Tisserin, « si le terrain le permet, on observe une recrudescence de la maison de plain-pied même de la part dune population jeune ».
Une panoplie de matériaux. Sur le toit à deux ou quatre pans, il peut y avoir de la tuile, plate et en terre cuite dans lOise, bombée rouge ou noire ailleurs mais en béton ou parfois de lardoise. Les façades se parent denduit ou de briques selon le règlement durbanisme, certaines communes exigeant la brique. Si le choix existe, en fonction du budget de lacheteur, la brique de couleur rouge, grise ou noire est plus qualitative que lenduit couleur pierre ou parfois anthracite mais coûte de 10 à 15 % plus cher. Côté menuiseries, la tendance est aussi aux couleurs, comme le noir ou l'anthracite.

Se projeter dans laménagement intérieur
Création participative. La tendance était déjà au cocooning depuis quelques années, mais le confinement la accentuée. Doù limportance dune bonne circulation à lintérieur de la maison et de plans très bien ficelés dès la première esquisse. De nombreux constructeurs disposent dun logiciel de plan en 3D permettant à lacheteur de se plonger dans sa future maison. Les plans prennent vie, on peut se promener virtuellement dans la maison, apporter telle ou telle modification... Bref, l'heure est au dialogue et à la co-construction.
Espace, travail et bien-être. Décloisonnement, espace et confort sont les maîtres mots. « Les acquéreurs sont friands despaces dans lesquels on peut circuler, se poser et respirer. Ils réfutent des places perdues dans les couloirs, recherchent une vie facile avec un sellier ou une buanderie près de la cuisine. Le grand living est toujours dactualité mais, en dehors des repas, il peut se transformer en bureau confortable avec souvent la vue sur le jardin, bien pratique en cas de télétravail ou le soir ou le week-end en espace détente », remarque Etienne Froissart, directeur marketing et communication du groupe BDL.

Art de vivre. La cuisine reste ouverte sur le séjour même si certains acquéreurs préfèrent une cuisine semi-ouverte avec verrière. La salle de bains est aussi considérée comme une pièce de détente comme le souligne Dominique Cavro, directeur des ventes Artois Hainaut chez Constructions Piraino : « cest un espace de confort à part entière et qui devient plus grand et plus douillet. On retrouve généralement une salle de bains et une salle deau indépendante ou intégrée à une chambre dans chaque maison ». La maison connectée participe aussi au bien-être des occupants. Plus besoin de se déplacer pour fermer ses volets, mettre en route le chauffage ou larrêter, enclencher lalarme, ouvrir les fenêtres à distance « De lintérieur de la maison comme de lextérieur, via linstallation dune box, le smartphone facilite la gestion domestique sans pour autant nécessiter un budget conséquent ni une formation de technicien », commente Samuel Skrzypczak, responsable commercial chez les Maisons du Nord.
Chauffage et cocooning. La maison neuve qui répond aujourdhui à la règlementation thermique 2012 (RT 2012) bénéficie dune très bonne isolation et des baies bien orientées favorisant lapport énergétique, le tout contribuant à réduire la note de chauffage. Selon les départements, le mode de chauffage oscille entre pompe à chaleur et gaz. Le gaz, souvent utilisé dans les lotissements périurbains risque dêtre bientôt mis à mal, pour les prochaines constructions, par la réglementation environnementale 2020 (RE 2020) en cours délaboration. La pompe à chaleur, avec plancher chauffant, assure un confort homogène et évite la place perdue par des radiateurs. Et avec une pompe air/air, un circuit de rafraîchissement permet de mieux supporter les pics de chaleur estivale.

Maîtriser son budget
Choix mesurés. Leuphorie de sinstaller dans une maison bien à soi et les revues de décoration pour aménager lintérieur suscitent de folles envies parfois freinées par une enveloppe budgétaire qui a forcément des limites. Mais loptimisation des surfaces et les conditions actuelles du crédit autorisent quand même à réaliser une grande partie de ses souhaits. L'idée, c'est de faire les bons arbitrages. Et dans ce domaine, les professionnels sont unanimes : mieux vaut privilégier ce qui va durer. Un gros uvre de qualité, des performances élevées, une architecture traditionnelle ou contemporaine ne peuvent pas être changés et c'est sur ces points qu'il faut insister. Avec leurs outils numériques, les constructeurs peuvent chiffrer les souhaits du client en temps réel, de quoi faire les bons choix en préservant le budget de l'acquéreur.
Le prix de la maison. La surface joue un rôle important dans le montant du prix. Mais, dans une même gamme, à surface égale et à prestations standard en matière de carrelage, de sanitaire, de menuiseries consignées dans le contrat de construction la grille de prix varie peu entre les constructeurs. « Le prix dune maison va suivre la surface en mètres carrés mais aussi le niveau de qualité et déquipements. Il peut aller de 1 200 à 2 000 /m² selon larchitecture et les matériaux utilisés pour sa construction », analyse Dominique Cavro. « Des prix qui sentendent hors peinture le plus souvent, les acquéreurs voulant participer à la finition de leur maison », ajoute Nicolas Devroe. Dans les zones parasismiques des départements du Nord et du Pas-de-Calais, tout comme en bordure de littoral ou en terre marécageuse, un renforcement des fondations est obligatoire et génère un surcoût.

PTZ et taux imbattable. Le prêt à taux zéro (PTZ) est un formidable coup de pouce. Il permet, sous conditions de ressources et de composition de la famille, de bénéficier dun prêt sans intérêts dune quotité de 20 à 40 % du montant total de lacquisition selon le secteur géographique. Autre bonne nouvelle : ce crédit gratuit est prolongé jusqu'au 31 décembre 2022. Il sera complété par un crédit classique dont les taux, début 2021, restent particulièrement bas. Dans les Hauts-de-France, selon le courtier Empruntis, la moyenne hors assurance s'établit à 0,95 % sur quinze ans ou encore à 1,15 % sur vingt ans. Enfin, les conditions de crédit sont plus souples. Il est possible d'emprunter sur vingt-cinq ans et d'ajouter deux ans pour tenir compte des travaux, soit une durée totale de vingt-sept ans. Et la mensualité peut atteindre 35 % des revenus en 2021 contre 33 % en 2020.
Vérifier les garanties et les assurances
Objectif sécurité. Faire construire, dans les Hauts-France comme ailleurs, c'est aussi une affaire de cadre juridique. Le plus sûr, c'est le Contrat de construction d'une maison individuelle ou CCMI-loi de 1990. Il inclut notamment une garantie de livraison à prix et délais convenus. Si le constructeur fait défaut, son garant trouve une autre entreprise pour terminer le projet dans les temps et sans surcoût. Une protection appréciable pour tous les acquéreurs et plus encore pour les familles modestes, dont les budgets sont plus tendus. Les autres cadres juridiques sont moins protecteurs : avec un contrat d'entreprise ou des marchés de travaux avec des entreprises, il n'y a pas de délai de rétractation alors que c'est le cas avec le CCMI.
Prêt-à-finir et autoconstruction. Autre point : en France, 7 % des acquéreurs choisissent des formules dites " clos-couvert-isolé ", une proportion qui monte à 11 % dans les Hauts-de-France. Ces particuliers font réaliser le gros oeuvre par un professionnel et se chargent eux-mêmes du second uvre et des finitions. Un chantier qui ne s'improvise pas : il faut bien s'informer, bien s'organiser et prévoir le plus souvent une marge de manuvre budgétaire pour faire face aux imprévus. Et pour renforcer la sécurité d'une telle opération, les acquéreurs pourront faire appel à des constructeurs spécialisés qui travaillent en CCMI pour le gros uvre. Ceux qui souhaitent tout faire eux-mêmes ont intérêt à se rapprocher des Castors, des associations qui aident et soutiennent les autoconstructeurs.

Des professionnels proches des acquéreurs. En dehors de ces garanties légales, certains constructeurs font quelques gestes en faveur de leurs acquéreurs. « Nous consignons 5 % du montant de la maison à la réservation et 95 % à la réception, ce qui évite le déblocage régulier de fonds », note Pascal Allavoine. La plupart des constructeurs disposent dun service après-vente intégré avec un conducteur de travaux prompt à régler les problèmes délicats. Pour prendre les devants, certains comme les Constructions Piraino réalisent un relevé pré-livraison, permettant de retoucher les éventuelles imperfections avant la livraison.
Modèles de maisons









Elisabeth Lelogeais