Étude de sol : pourquoi est-elle indispensable pour construire votre maison ?

Manuel Apruzzese
Publié par
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Journaliste chez PAP.fr

Réaliser une étude de sol avant de construire la maison est une démarche essentielle pour garantir la stabilité et la pérennité de la maison. Elle permet de choisir des fondations adaptées, d’éviter des coûts imprévus, et de respecter les obligations légales.

La loi Elan s’applique principalement aux zones argileuses. © Westend61/Gettyimages

Connaître la nature et les caractéristiques mécaniques du sol sur lequel reposera votre maison est une étape essentielle. Négliger cette démarche, c’est prendre le risque de voir apparaître des problèmes à moyen terme. La stabilité et la pérennité de votre maison en dépendent directement. Sans cette étude approfondie, la construction peut subir des fissures, des infiltrations d’eau, un tassement différentiel ou d’autres dommages structurels.

Adapter les fondations au sol

Seule une étude réalisée sur l’emplacement prévu de la maison permet de définir le type de fondations les plus adaptées au contexte géologique local. L'Agence qualité construction (AQC, une association qui regroupe de nombreux acteurs du secteur (maîtres d’œuvre, maîtres d’ouvrage, assureurs, etc.), souligne qu’une étude de sol préalable devrait être systématique. En effet, une reprise des fondations, notamment après l’expiration de l’assurance dommages-ouvrage, peut entraîner des coûts considérables.

4 millions de maisons sont potentiellement très exposées au retrait-gonflement des sols argileux.

Une loi pour encadrer l’étude de sol

Face aux enjeux cruciaux que représente l’étude de sol, la loi Elan (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) de novembre 2018 impose aux vendeurs de terrains, qu’ils soient particuliers ou professionnels, de fournir une étude géotechnique. Cette obligation concerne les parcelles situées dans les zones argileuses sujettes au retrait-gonflement.

👉 Résultat : les maisons neuves seront bâties sur un sol analysé, réduisant les risques de sinistres et clarifiant les responsabilités juridiques.

🗣️ Ce que dit la loi

L’étude de sol était autrefois une source de litiges entre les parties impliquées dans la construction de la maison : maître d’œuvre, maître d’ouvrage, vendeur, ou constructeur. La question était de savoir qui devait la réaliser. Est-ce au vendeur du terrain, à l’acquéreur ou au constructeur d’en assumer la charge ?

Désormais, l’article 19 ter de la loi Elan impose au vendeur du terrain de fournir cette étude. Celle-ci doit être annexée à la promesse de vente, particulièrement dans les zones identifiées comme à risque (mouvements de terrain, sols argileux, etc.). En l’absence de cette fiche d’information, le vendeur ne peut plus invoquer l’exonération de garantie pour vice caché.

Le rôle des différents acteurs dans l’étude de sol

Le CCMI, régi par la loi de 1990, offre une protection importante au maître d’ouvrage. Selon l’article L 231-2 du Code de la construction et de l’habitation (CCH), le constructeur doit prévoir tous les travaux nécessaires à l’implantation de la maison, y compris ceux liés aux fondations spéciales. En cas de surcoût après la signature du contrat, c’est le constructeur qui en assume la charge.

⚠️ Attention aux faux professionnels

La vigilance est de mise face aux pseudo-maîtres d’œuvre. Contrairement aux constructeurs ou architectes reconnus, ces interlocuteurs ne garantissent pas la même sécurité juridique. Les surcoûts liés à des fondations spéciales sont souvent laissés à la charge de l’acquéreur, voire ignorés, ce qui peut entraîner des sinistres graves.

Faire construire votre maison

Les architectes et leur devoir de conseil

Les architectes sont également encadrés par la loi. L’Ordre des Architectes précise que ces professionnels ont l’obligation de mettre en garde le maître d’ouvrage contre les risques liés à l’état du sol. Ils doivent conseiller une étude géotechnique avant d’entamer tout projet. En cas de doute, l’architecte peut même dissuader le client de poursuivre la construction.

Les zones concernées

La loi Elan s’applique principalement aux zones argileuses, particulièrement exposées au retrait-gonflement des sols en raison des cycles de sécheresse et de réhydratation. Ces phénomènes peuvent entraîner des mouvements de terrain différentiel. En s’appuyant sur l’étude de sol, les constructions dans ces régions peuvent être adaptées pour réduire les risques.

Ces régions où les sols argileux sont présents

Zones Les zones argileuses identifiées par les pouvoirs publics incluent des départements comme le Gers, la Haute-Garonne, le Loiret, l’Essonne, la Charente-Maritime, ou encore la Drôme.
Régions à risque Les régions particulièrement exposées sont le sud-ouest (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie), le centre (Centre-Val de Loire), et certaines parties du nord (Île-de-France).

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