Taux d’usure : bonne nouvelle pour les emprunteurs !

Pierre Chevillard
Mis à jour par
le 3 février 2023
Rédacteur en chef chez PAP.fr

Le taux d’usure vient d’être relevé et sera désormais publié tous les mois. Une mesure technique prise par la Banque de France pour faciliter le financement des projets immobiliers. Explications et conseils pour bien emprunter.

Pour les crédits sur vingt ans, le taux d'usure est fixé à 3,79 % en février 2023 contre 3,57 % en janvier. © Piotr Adamowicz/iStock/Getty Images

Crédits : à quoi sert le taux de l'usure ?

Le taux d’usure, c’est le niveau plafond que le taux annuel effectif global (TAEG) d’un crédit immobilier ne peut légalement pas dépasser. Il est calculé tous les trimestres par la Banque de France sur la base du TAEG des crédits accordés au trimestre précédent. Le problème : avec la très rapide remontée des taux d’intérêt observée depuis l’été 2022, le taux d’usure est trop bas. Pour rester en dessous de ce plafond infranchissable, les banques prêtent à perte. Juste un exemple : compte tenu des coûts de refinancement de début 2023 et du coût de fabrication des crédits, un prêt sur vingt ans devrait être accordé à 3,40 % bruts. Si l’on ajoute l’assurance, les garanties et les frais annexes, le TAEG monte à 4 %. Or, au premier trimestre 2023, le taux d’usure s’établit à 3,57 % pour les emprunts sur vingt ans et plus… Résultat : de nombreux dossiers de financement sont retoqués.

Amélioration. Longtemps sourde aux appels des professionnels du logement et du financement, la Banque de France a enfin réagi. A compter du 1er février 2023 et jusqu’au 1er juillet, le taux d’usure sera publié tous les mois. Une très bonne nouvelle pour les emprunteurs. « Avec la remontée quasi hebdomadaire des taux de crédit mais un taux d’usure révisé tous les trois mois, les dossiers de prêt étaient très vite bloqués. Ils devaient alors attendre la révision du trimestre suivant » analyse Maël Bernier, directrice de la communication du courtier Meilleurtaux. « Désormais le taux d’usure, révisé chaque mois, devrait mieux suivre l’augmentation des taux de crédit et coller à la réalité des taux pratiqués. Le marché de l’immobilier devrait se fluidifier assez rapidement d’autant que la demande est bien là ! »

Préparation. Si l’assouplissement du taux d’usure est positif, encore faut-il se donner les moyens de rester en dessous de ce plafond légalement indépassable. « Pour faire baisser le taux de leur crédit, les emprunteurs doivent injecter au moins 20 % d’apport personnel dans leur financement et/ou placer de l’épargne chez la banque prêteuse » conseille Julie Bachet, directrice générale du courtier Vousfinancer. Prendre l’assurance emprunteur chez un autre assureur (délégation d’assurance) permet de réduire le coût de cette protection et de rester plus facilement en dessous du taux d’usure. « Mieux vaut se préparer à l’avance pour savoir si l’on cadre avec les critères bancaires et si l’on est bien en dessous du taux d’usure » recommande Didier Laporte, dirigeant du courtier Universal Broker Services.

Les nouveaux taux d’usure en février 2023

  • Crédits immobiliers à taux fixes inférieurs à dix ans : 3,53 %
  • Crédits immobiliers à taux fixes compris entre dix ans et moins de vingt ans : 3,71 %
  • Crédits immobiliers à taux fixes sur vingt ans et plus : 3,79 %
  • Crédits immobiliers à taux révisables : 3,63 %
  • Crédits-relais : 3,93 % contre 2,95 %

Source : Banque de France. Exemple : pour un crédit sur vingt ans à 2,90 %, la hausse du taux d’usure permet de loger plus facilement l’assurance, les garanties et les frais annexes, l’objectif étant de rester en dessous de 3,79 %. Pour en savoir plus, voir notre dossier sur les critères des banques.


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