Le défi de notre époque ? Parvenir à réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. Le secteur du bâtiment, lun des plus émetteurs de CO2, a entamé sa mutation verte depuis plusieurs années maintenant : limitation des déchets, matériaux naturels, réduction des polluants, politique de recyclage des équipements... Pourtant, la route vers la neutralité carbone apparaît encore longue. En cause, notamment, les déchets non recyclables produits par lindustrie constituée de ces restes de matériaux (plâtre, bois, plastique, isolant).
Une alternative non polluante
Jusquà présent, seulement deux solutions existaient pour le traitement de ces déchets spécifiques : lenfouissement et lincinération. Deux méthodes qui se révèlent malheureusement polluantes pour les sols et lourdes sur le plan de lempreinte carbone. Cest pour répondre à cette problématique que la start-up Néolithe propose désormais une troisième voie : la fossilisation accélérée. Ce processus innovant permet déviter de réémettre du CO2 en le séquestrant ! Selon les dirigeants de la start-up, leur méthode appliquée à lensemble des déchets produits en France chaque année permettrait de réduire les émissions carbone de lHexagone entre 5 et 10 % chaque année !
Comment ça marche la fossilisation accélérée ?
Inspirée du processus naturel de la sédimentation, la fossilisation accélérée consiste tout simplement à traiter les déchets en les transformant en pierre. Non seulement cette méthode émet très peu de gaz à effet de serre, mais en plus, 100 % des déchets considérés comme impossibles à recycler se retrouvent revalorisés. Les granulats minéraux obtenus au terme du processus seront ainsi réutilisables dans le secteur de la construction.
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La fossilisation en pratique
Des fossilisateurs seront implantés directement au sein des centres de tri qui réceptionnent les déchets. Avec une emprise au sol de 500 m², ils pourraient traiter chacun 10 000 tonnes de déchets chaque année. Le procédé, à la fois mécanique et chimique, ne nécessite aucune chauffe et ne rejette rien dans latmosphère ou lenvironnement (ni fumée, ni odeur, ni eaux usées). Il présente donc limmense avantage écologique de stocker plus de carbone quil nen produit. Mieux, dici deux ans, lentreprise prévoit en plus du traitement des déchets de construction de sattaquer également aux ordures ménagères.
De précieux cailloux
Les granulats obtenus par cette technique, appelés « anthropocite », pourront se substituer aux minéraux naturels récupérés dans des carrières et sont destinés à entrer dans la composition dun béton non structurel. Véritables puits carbone, ces minéraux pourraient trouver de nouveaux usages prochainement. Le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) vient de délivrer une évaluation technique des produits et matériaux afin dapporter la preuve de la qualité de ce béton conçu à base danthropocite. La start-up souhaite étendre les usages de ce nouveau matériau, notamment vers dautres types de béton. Ces granulats pourraient donc remplacer leurs versions naturelles à hauteur de 30 % assez rapidement.