La cote des terrains en Poitou-Charentes

En Poitou-Charentes, le foncier est cher et les acquéreurs se tournent de plus en plus vers des terrains plus petits.

En Poitou-Charentes, le demande de terrains est forte. villa-tradition.fr © V. Barbé pour Villa Tradition

Marine et Simon font partie de ces optimistes, bien décidés à réaliser leur rêve malgré la conjoncture économique. Ils vivent à Niort depuis toujours et ne voudraient pour rien au monde quitter les Deux-Sèvres. Après plusieurs mois de recherche, ils viennent de dénicher un terrain à Aiffres, en périphérie de la ville, où ils ont acquis une parcelle de 500 m2 pour 65 000 €. A Niort, un terrain se négocie généralement autour de 150 €/m2. En première couronne, ce tarif tombe à 100/120 €/m2, mais ne cesse d’augmenter.

Il est vrai que la demande est forte. « Le département voit débarquer des citadins ayant la possibilité de télétravailler, explique Jean-Charles Bransard, de Villa Tradition. Le TGV permet de relier Niort à Paris en un peu plus de deux heures, ce qui explique la présence de nombreux Parisiens. En outre, la ville n’est qu’à 40 mn de La Rochelle dont le marché est saturé. Résultat, les gens viennent s’installer ici. »

Justement, Laure et Julien, jeune couple de Franciliens, cherchent à s’installer en Charente-Maritime. Au départ, ils rêvaient de faire construire près de La Rochelle, mais ils ont vite déchanté. « Ici, les élus refusent l’étalement urbain et n’ont plus de politique foncière adaptée à la primo-accession », reconnaît Benoît Arnaud. Résultat, les rares terrains à la vente s’arrachent à prix d’or : 700 à 800 €/m2. « Dans la ville, il y a un terrain pour vingt à trente demandes », estime Julien Tapin, conseiller commercial de Maisons MCA La Rochelle (groupe Hexaôm). Pour ce couple, il vaut mieux explorer l’arrière-pays, sachant que même en s’éloignant à 25 ou 30 mn de La Rochelle, une parcelle peut susciter jusqu’à cinquante appels. Malgré tout, les prix en valent la peine : autour de 100/120 €/m2.

Ce qui vaut pour La Rochelle s’observe aussi dans une moindre mesure à Royan où il n’est pas rare de trouver des parcelles de 350 m2 à plus de 800 €/m2. La barre est nettement moins haute du côté de Rochefort. Un terrain de 300 m2 peut y être acquis pour 180 à 200 €/m2. Et en direction de Saintes, c’est encore moins cher. Actuellement, un lotissement propose ses parcelles de 380 à 630 m2 entre 38 000 et 66 000 €, soit environ 100 €/m2. En Charente, les tarifs sont du même ordre. Autour d’Angoulême, les lotisseurs affichent des lots de 350 à 400 m2 entre 120 et 130 €/m2.

Dans la Vienne, et notamment en périphérie de Poitiers, pour contrer des prix en hausse, les terrains se réduisent comme peau de chagrin. Ce qui ne rebute pas les acquéreurs, peu enclins à passer leurs week-ends à tondre le gazon. « Ils veulent juste un peu de jardin, une terrasse pour profiter de la belle saison », lance David Gailledreau, directeur adjoint des Maisons Lara. Des terrains de 200 à 500 m2 sont commercialisés 45 000 à 90 000 €. Pour plus d’espace, il vaut mieux s’éloigner. « En périphérie, on peut trouver des lots de 400 m2 pour 50 000 € », estime Xavier Thomas, directeur commercial des Maisons du Marais.

Les lotissements offrent des alternatives intéressantes en termes de prix. www.gpm-immobilier.com © GPM Immobilier

La parcelle à la loupe

En Poitou-Charentes, tous les sols ne se valent pas. « Nous rencontrons des zones argileuses, calcaires, inondables, de fortes pentes, reconnaît David Gailledreau, en présence d’argile avec aléa moyen ou fort, le vendeur d’un terrain doit fournir une étude géotechnique (de type G1). Cette disposition, rendue obligatoire par la loi Elan, est une excellente chose pour éviter les mauvaises surprises. » Il faut, en effet, savoir que les sols argileux subissent des mouvements de rétractation en période de sécheresse et de gonflement en période pluvieuse, ce qui peut endommager les constructions réalisées dessus (fissures par exemple).

Une étude complémentaire (de type G2) paraît indispensable, quel que soit le type de sol pour définir les fondations à prévoir par rapport à la maison envisagée. Certains constructeurs la font systématiquement, d’autres pas. « Même si elle renchérit le coût de la maison, c’est une tranquillité, car le terrain peut être sans résistance, remblayé ou avec des cavités comme du côté de Niort », indique Jean-Charles Bransard. En Poitou-Charentes, les zones argileuses se rencontrent souvent en bord de mer. « Mais, il ne faut pas généraliser, s’exclame Xavier Thomas, à La Rochelle, on trouve du calcaire, à Rochefort de la terre de marais qui nécessitent des adaptations. »


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