Des fissures qui lézardent votre façade, un carrelage qui se soulève par endroit ! Ce sont des dommages qui apparaissent dans les maisons dont les fondations sont inadaptées à la nature technique du terrain, faute davoir réalisé une étude de sol. Il faut en effet savoir que certaines parcelles, bien que juridiquement constructibles, ne présentent pas une grande qualité technique. Connaître la nature de leur sous-sol permet de sélectionner le type de fondations adapté et de chiffrer précisément le prix de la maison.
Terrain et étude de sol : nouvelle obligation
Depuis le 1er octobre 2020, le vendeur d'un terrain à bâtir doit obligatoirement fournir à son acquéreur une étude de sol. Un document à annexer à la promesse de vente ou à l'acte authentique d'achat de la parcelle. Seuls les terrains à bâtir pour maison individuelle situés dans des secteurs soumis à des risques moyens ou forts de retrait-gonflement des sous-sols (sols argileux) sont concernés. La carte est consultable sur le site www.georisques.gouv.fr. L'étude de sol est de type G1 : elle examine le site et définit les principes généraux de construction à appliquer sur le terrain concerné. L'acheteur devra la communiquer au constructeur pour que ce dernier puisse faire les bons choix techniques. En lotissement, l'aménageur peut communiquer l'étude de sol de l'ensemble de l'opération. P. C.
Une étude de sol à préparer
Létude de sol avant-projet dite G2 AVP qui définit le type de fondations selon la configuration de la maison sera réalisée par une entreprise géotechnique. Cette dernière demandera au constructeur de remplir une fiche de renseignements qui passera au crible le terrain afin détablir le devis selon la nature des investigations devant être effectuées.
Des sondages sur la maison. Le constructeur indiquera si la parcelle a fait lobjet dun bornage qui définit les limites de propriété du terrain. Un acte essentiel pour lentreprise géotechnique qui a besoin de ces informations pour réaliser les sondages sur lemprise de la future construction sur la propriété. La présence de végétation doit être elle aussi mentionnée. « Les arbres ne doivent pas limiter nos possibilités deffectuer des sondages pour connaître la nature du sol », explique Gaëtan Vezin, commercial chez GPH, bureau détudes géotechniques. « La surface dinvestigation doit correspondre à la superficie de la maison. Si ce nest pas le cas, nous demanderons que des arbres soient coupés pour que nous puissions travailler. »
Des réseaux identifiés sur le terrain. La présence de remblais sur la parcelle doit être également signalée. Lentreprise géotechnique devant prévoir lutilisation dune pelle mécanique pour traverser la couche de remblais afin détudier le bon sol situé plus profondément. Limplantation de réseaux publics sur la parcelle doit être aussi mentionnée que ce soit une canalisation de gaz ou la fibre. Des informations essentielles pour assurer la sécurité du professionnel intervenant sur le site.
Une construction mitoyenne contrôlée. Le plan de la maison et le plan masse devront être aussi transmis. Le niveau bas de la construction sera demandé. « Nous vérifions ainsi si le terre-plein ou le vide sanitaire souhaité par lacquéreur est réalisable sur le terrain », détaille Gaëtan Vezin. De même, si la maison doit être construite en limite mitoyenne de la propriété, lentreprise procédera à la reconnaissance de fondations de la construction voisine en vérifiant leurs profondeurs. Si elles empiètent sur le terrain, les fondations de la future habitation devront être implantées à la même profondeur sans les toucher. Ces informations collectées et analysées, lentreprise géotechnique préparera son devis qui sélève en moyenne à 1 600 € pour une parcelle ne présentant pas de difficultés particulières à 2 200 € pour un foncier complexe.
La résistance du terrain passée au crible
Le sol disséqué. Arrivant sur la propriété, lentreprise réalisera en premier lieu un traîné électrique en plantant des piquets sur lemprise de la maison. Grâce aux valeurs de résistivité électrique obtenues, la présence de sols hétérogènes sera détectée. Dans un second temps, le pénétromètre dynamique sera utilisé. Il sagit dune tige métallique enfoncée par battage à une profondeur maximale de 6 m. Objectif : déterminer la capacité du sol à supporter le poids de la maison. Et en cas de sol peu porteur, des investigations complémentaires seront menées. Un pénétromètre statique sera employé pour affiner les résultats. Il sagit dune tige qui mettra le sol en pression. Une tarière sera aussi utilisée pour identifier les différents composants du terrain par carottage.
Fondations sur mesure. Si les études de sol se déroulent globalement de la même manière, lentreprise géotechnique nhésitera pas à réaliser des sondages supplémentaires si les résultats obtenus témoignent dun sol de mauvaise qualité à certains endroits. Lobjectif étant de faire du sur-mesure en choisissant la fondation la plus pertinente pour sadapter aux spécificités du terrain. Il peut sagir par exemple de prévoir des fondations profondes sous certains murs et des fondations superficielles ailleurs afin de maîtriser les coûts financiers tout en assurant la solidité de louvrage.
Largile au labo
Dans le cas de sols argileux, un échantillon de terre sera prélevé par lentreprise géotechnique pour être analysé en laboratoire. « Nous testerons sa valeur au bleu de méthylène qui mesure la capacité du sol à absorber leau », explique Gaëtan Vezin, commercial chez GPH, bureau détudes géotechniques. « Ce qui permettra dévaluer si le terrain est classé en risque moyen ou fort de retrait-gonflement des argiles et de préconiser les fondations adaptées. »