À quel prix construire en Nouvelle-Aquitaine ?

Jérôme Augereau
Publié par
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Journaliste chez PAP.fr

Si les communes de La Rochelle affichent des prix de terrains élevés, les autres secteurs sont plus abordables pour les familles souhaitant construire.

L'île de Ré ? C'est l'une des îles les plus prisées de Charente-Maritime. © Westend61/Getty Images

Urbanisme maîtrisé, diversité des paysages, proximité de la mer, villes desservies par le TGV pour relier Paris, l’ancienne région Poitou-Charente a de sérieux atouts à faire valoir. Les Deux-Sèvres, la Vienne, La Charente et la Charente-Maritime séduisent de nombreuses familles souhaitant faire construire leur maison. La Rochelle et Niort, préfectures de Charente-Maritime et des Deux-Sèvres, en constituent les principaux marchés. « La Rochelle porte le marché du département, car cette ville connaît un afflux de population que ce soient des retraités ou des salariés souhaitant s’installer », note Stéphane Martel, président de la région Aquitaine pour le Pôle Habitat FFB. « L’université de La Rochelle attire aussi de nombreux étudiants ».

Les acquéreurs s’éloignent de plus en plus

Située entre la deuxième et la troisième couronne rochelaise, Villedoux accueille les familles disposant de moyens financiers moins importants. Budget à prévoir ? 96 000 € pour 300 m². « On nous avait dit que l’utilisation de la voiture pour habiter dans ces communes allait freiner le marché de la maison individuelle », note Stéphane Martel. « Ce n’est pas le cas, car la troisième couronne propose un habitat plus accessible aux familles que d’autres communes de la communauté d’agglomération de la Rochelle ».

Le prix des terrains dans l'agglomération de La Rochelle

Localisation Surface (m²) Prix (€)
Première couronne de La Rochelle (Lagord, Périgny, Angoulins) 350 à 400 120 000
Deuxième couronne (Saint-Xandre, Dompierre, Saint-Rogatien) 400 100 000
Entre la deuxième et la troisième couronne rochelaise (Villedoux) 300 96 000

Les terrains diffus alimentent le marché

Dans les Deux-Sèvres, l’offre de terrains s’est fortement réduite avec l’arrêt de nombreux lotissements. Si quelques opérations de lots prêts à bâtir sont encore commercialisées, le marché est principalement alimenté par des terrains en secteur diffus qui ne sont pas forcément desservis par l’eau, l’électricité.

Les prix ? Comptez 50 000 € pour 450 à 500 m² dans des communes situées près de Niort à l’image d’Aiffres ou Chauray.

Attention argiles !

Construire dans les départements de l’ancienne région Poitou-Charentes ne présente aucune difficulté technique. Les terrains y sont en effet plats dans leur très grande majorité, ce qui occasionne des travaux de terrassement limités. Les constructeurs se montrent en revanche vigilants sur la présence d’argiles, sensibles au risque de retrait-gonflement. En présence d’humidité, les poches d’argiles gonflent de volume et se rétractent sous l’effet de la chaleur avec à la clé des fissures si les fondations de la maison sont inadaptées.

🗣️ « Dans ce cas, les constructeurs optent pour un radier », précise Stéphane Martel, président de la région Aquitaine pour le Pôle Habitat FFB. « Mais il arrive que des pieux soient nécessaires pour réaliser les fondations comme à Châtelaillon (17), des ouvrages plus coûteux ». Les particuliers ayant la chance de construire sur un sol de qualité, constitué de calcaire, se contenteront de semelles filantes, des fondations plus classiques et moins onéreuses.

Faire construire votre maison

Les volets verts de l’île de Ré

À l’évocation de l’architecture de la Charente-Maritime, ce sont souvent les célèbres maisons de l’île de Ré qui marquent les esprits ! Le style rétais reconnaissable entre mille autres avec ses façades arborant un enduit blanc lissé, des volets verts et un mur très haut pour se protéger du vent. À Châtelaillon, les maisons neuves adoptent une architecture néobalnéaire avec un toit en pointe, des modénatures autour des fenêtres et des tuiles plates.

Les acheteurs optent pour un style plus classique

Dès qu’on s’éloigne de ces villes, les acquéreurs optent pour une architecture plus classique avec un enduit ton pierre, des fenêtres plus hautes que larges et des tuiles romanes canal, ton vieilli. Mais l’architecture contemporaine avec l’indétrônable toit plat et ses baies vitrées couleur anthracite a également le droit de cité !

Les architectes des Bâtiments de France veillent

Cette architecture est cependant parfois contrariée par les Architectes des Bâtiments de France (ABF), chargés de veiller à la bonne intégration des constructions dans le patrimoine architectural existant. Ces professionnels imposent des modifications dès lors que ces constructions situées en première couronne ou au cœur d’une commune sont proches d’une église classée. Les menuiseries en bois, un enduit ton pierre sont alors imposés et les fenêtres de toit interdites ! « Mais certains projets très contemporains présentant une réelle qualité architecturale comme une façade en verre sont autorisés », note Stéphane Martel. « Les ABF ne sont pas là pour freiner l’architecture ! ». 

2 000 €/m², C’est le prix moyen de la construction d’une maison.


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