Quel chauffage pour une maison bois ?

Jérôme Augereau
Mis à jour par
le 6 décembre 2022
Journaliste chez PAP.fr

Le chauffage bois a toute sa place dans les constructions bois ! Le poêle à granulés peut en effet chauffer une maison d’une centaine de mètres carrés. Performants, ces appareils se programment aussi facilement qu’un chauffage central.

© Delpixart/Gettyimages

Le chauffage bois équipe souvent les maisons bois ! Logique, c’est un mariage de raison entre ces constructions très bien isolées et les poêles à granulés qui affichent un bon rendement pour assurer le confort des occupants. Si le chauffage bois avec la traditionnelle cheminée est bien connu, c’est loin d’être le cas des poêles à granulés. Dix questions pour tout savoir sur cet équipement.

Le poêle chauffe-t-il la maison ?
Oui, mais. Chauffer intégralement une maison avec un poêle à granulés n’est pas toujours facile. Il existe souvent une différence de 2 à 4 °C entre la pièce accueillant ce générateur de chaleur et les chambres qui sont plus éloignées. Ce qui n’est pas gênant, car c’est normalement celles qui nécessitent le moins de chaleur pour dormir. C’est d’ailleurs pour cette raison que la réglementation environnementale actuelle, la RE 2020, impose l’installation d’un chauffage d’appoint dans les pièces de nuit, des panneaux rayonnants le plus souvent. Mais ce n’est plus obligatoire si vous choisissez le système Airwool de Poujoulat. Ce dernier aspire l’air de la pièce et le réchauffe en récupérant la chaleur des fumées. Cet air est ensuite diffusé dans les chambres, dans le couloir… Une résistance électrique peut aussi prendre le relais quand le poêle ne fonctionne plus.

Le chauffage bois influe-t-il sur la conception de la maison ?
Oui. Si vous optez pour un poêle à granulés, la diffusion de la chaleur doit être optimisée en créant un maximum d’espaces ouverts. Le séjour, le salon et la cuisine qui accueillent le poêle à granulés doivent être une seule et même pièce. L’emplacement de l’appareil doit être lui aussi soigneusement étudié. Si vous faites construire une habitation avec un étage, le générateur de chaleur doit être positionné en face de l’escalier pour que la chaleur se propage également au niveau supérieur.

Le poêle est-il performant ?
Oui. Ces générateurs de chaleur doivent afficher un rendement supérieur ou égal à 89 % pour bénéficier du label Flamme verte 7 étoiles. Ce qui signifie que 89 % de l’énergie engendrée par la combustion sont convertis en chaleur. Conséquence : ces poêles consomment peu de granulés, soit en moyenne entre 500 et 600 kg à l’année. Le secret de cette performance ? La régulation de l’appareil qui adapte automatiquement la quantité d’air entrant et le combustible à la température de consigne souhaitée par l’utilisateur. Le granulé contribue aussi à cette faible consommation. Ce cylindre, issu de la sciure de bois, est très déshydraté avec un taux d’humidité compris entre 7 et 8 %, contre 20 % pour une bûche. Or plus le taux d’humidité est bas, meilleure est la combustion.

Le poêle à granulés est-il bruyant ?
Oui et non. Ces appareils génèrent un peu de bruit, essentiellement quand les granulés tombent dans le creuset et lorsque le ventilateur se met en marche pour diffuser la chaleur dans la pièce. À noter que le ventilateur peut être arrêté par l’utilisateur dans certains appareils, réduisant de fait les nuisances sonores. Mais la chaleur se répartit moins bien dans la maison.

Les poêles sont-ils connectés ?
Oui. Tous les fabricants proposent des appareils connectés. L’utilisateur peut, à l’aide de son smartphone, déclencher, arrêter son poêle ou modifier la température de consigne. Si la connectivité est répandue, elle est le plus souvent proposée en option par le fabricant.

Faut-il prévoir une maintenance pour le poêle à granulés ?
Oui. Comme une chaudière gaz, un poêle à granulés doit faire l’objet d’un entretien annuel. Le technicien nettoie l’appareil, vérifie les joints d’étanchéité… Le ramonage du conduit doit être effectué deux fois par an. Des professionnels se sont d’ailleurs spécialisés dans l’entretien des poêles et le ramonage des conduits en France, un pays qui compte 1,5 million de poêles à granulés installés. Vous devrez compter en moyenne entre 180 et 200 € pour ces deux opérations de maintenance.

Un poêle doit-il être entretenu par l’utilisateur ?
Oui. Contrairement à un chauffage électrique ou une chaudière gaz, vous devrez consacrer quelques minutes à votre
appareil. Il faut déjà charger votre poêle en granulés deux à trois fois par semaine. Une fréquence qui varie selon la capacité du réservoir et la température que vous souhaitez. Le creuset doit être aussi nettoyé tous les deux jours comme la vitre qui peut à la longue s’encrasser lors de la combustion des granulés. Un coup d’éponge humidifiée avec de l’eau chaude sans savon suffit. À noter que certains appareils vident automatiquement le brasier avant que des peignes n’enlèvent les résidus. Le cendrier doit être vidé à une fréquence d’une à deux semaines.

La chaudière à granulés est-elle adaptée à la maison neuve ?
Oui. Si les chaudières à granulés étaient surtout présentes dans les maisons anciennes, certains fabricants proposent désormais des modèles de petite puissance pour l’habitat neuf. Ces derniers assurent le chauffage et la production de l’eau chaude. C’est le cas de la chaudière de 10 kW d’Okofen, dotée d’un ballon de 180 l et d’un réservoir de 70 kg de granulés, idéal pour une maison de 100 à 130 m² habitables. « Le particulier bénéficie d’une semaine d’autonomie », observe Thomas Perrissin, directeur d’Okofen. L’eau chaude produite par la chaudière à granulés alimente aussi bien un plancher chauffant qu’un réseau de radiateurs. Côté fonctionnement, l’utilisateur programme la température de chauffage souhaitée selon les jours et les heures. Cet appareil très compact – son emprise au sol est inférieure à 1 m² – trouve sa place aussi bien dans la buanderie que dans une chaufferie.   

Manque-t-on de granulés ?
Non. Les producteurs de granulés se sont engagés depuis plusieurs années à augmenter leurs fabrications avec la création d’usines sur le territoire français. La production est donc à tout fait capable de répondre à la demande qui augmente depuis plusieurs années avec la progression des ventes de poêles à granulés. Outre la production nationale, la France peut aussi compter sur ses importations pour compléter ses besoins en combustible.

Doit-on stocker les granulés chez soi ?
Non. Certains revendeurs proposent à leurs clients de récupérer dans leur entrepôt ce dont ils ont besoin s’ils ont commandé l’équivalent d’une palette de granulés, soit soixante-six sacs en moyenne. À condition tout de même de ne pas venir toutes les semaines ! Vous pouvez aussi acheter vos granulés via internet et les récupérer dans des distributeurs automatiques. Ces derniers sont notamment installés chez des revendeurs de combustibles. Ces casiers sont accessibles 24 h/24 et 7 j/7.


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