Economies d'eau et d'énergie : les pistes à suivre

Annabelle Martinat
Mis à jour par
le 19 septembre 2018
Journaliste chez PAP.fr

Mieux diffuser la chaleur, réguler la température de chaque pièce de façon autonome, opter pour des équipements économes et performants, voici quelques-unes des pistes pour revoir à la baisse nos consommations énergétiques. Revue de détail de ces petits gestes qui peuvent rapporter gros.

SGG ECLAZ est un verre qui conjugue performance thermique et transparence visuelle. A la clé, une lumière naturelle qui réduit les consommations d’éclairage et des apports solaires qui allègent les coûts de chauffage. www.saint-gobain-building-glass.com/fr © Saint-Gobain Glass Bâtiment France

L’efficacité énergétique, c’est bien là tout l’enjeu des réglementations thermiques successives qui encadrent la construction neuve. Et force est de constater que les maisons conformes à la RT 2012 atteignent aujourd’hui des niveaux de performances élevés, les textes réglementaires prévoyant qu’elles ne consomment pas plus de 50 kWh/m2/an (modulable selon les régions).  Pour autant, ces performances sont perfectibles à moindre coûts. Comment ? En s’astreignant évidemment à quelques réflexes quotidiens et en piochant dans un large panel de solutions qui, mises bout à bout, peuvent donner lieu à des économies significatives sur la facture de chauffage et d’eau chaude sanitaire. Explications.

Aquacosy est un système deux en un : il associe un chauffe-eau thermodynamique et une VMC. Il récupère ainsi les calories contenues dans l'air vicié extrait du logement par la VMC. Elles sont alors utilisées pour chauffer l'eau chaude sanitaire. Jusqu'à 75% d'économies d'énergie. Chauffe-eau sur VMC extra slim Aquacosy, www.atlantic.fr © Atlantic

Gérer votre consommation d'énergie

Une question d'habitude

On estime à 19/20 °C la température idéale des pièces à vivre et 17 °C pour les chambres. Chauffer d’avantage est déraisonnable d’un point de vue écologique et économique. Il n’est pas nécessaire de pouvoir déambuler en simple débardeur sans avoir froid chez soi en hiver. Baisser le chauffage d’un degré permet d’économiser 7% d’énergie.

Contrer les chaleurs estivales
Le risque de surchauffe estivale dans une maison neuve peut poser problème. Pour éviter l’usage de climatiseurs gros consommateurs d’électricité, on peut opter pour des puits de ventilation naturelle activés par ouverture contrôlée d’impostes sur les baies du rez-de-chaussée et des fenêtres de toit. Et bénéficier pleinement de la convection naturelle par effet cheminée pour optimiser ainsi le rafraîchissement nocturne. Une maison ainsi équipée est en moyenne plus fraîche de 4,5° qu’une villa qui ne l’est pas.

Des radiateurs intelligents

Un thermostat par zone de vie et une programmation sont indispensables pour réduire sa consommation tout en maximisant son confort. Ces solutions sont disponibles aussi bien pour le chauffage central que pour les radiateurs électriques. De plus en plus de thermostats dits intelligents ont fait leur apparition ces dernières années. Ce sont des appareils équipés de capteurs et d'algorithmes qui prennent en compte votre rythme de vie. Le thermostat va automatiquement détecter votre présence ou des événements exceptionnels (ouverture de fenêtre, température plus fraîche...) et intégrer ce paramètre dans sa régulation. À la moindre chute de température ou en cas de détection d’inoccupation d’une pièce, le radiateur se met en veille. À la clé : jusqu’à 45% d’économies réalisées chaque année.  

Thermostat dit intelligent, Ween baisse la température quand il ne détecte aucune présence à l’intérieur, et l'ajuste (grâce à la géolocalisation) au fur et à mesure qu’une personne approche de son logement. A la clé : des économies importantes, jusqu’à 400 €/an pour une maison de 100 m², soit une baisse d’environ 25% sur les factures d’énergie, Ween est actuellement disponible en pré-commande sur le site internet : www.ween.fr au prix de 349 €. La startup française Ween a été primée aux CES Innovation Awards 2016, catégorie Smart Home. © Ween

 Un système domotique  

La domotique permet d’obtenir la bonne température au bon moment, où que vous soyez. Si vous équipez votre maison d’une installation domotique vous pouvez diminuer votre facture de 10%. Et si les systèmes proposés il y a quelques années étaient souvent compliqués à programmer, ils sont aujourd’hui intuitifs et conviviaux. La programmation des seuils de température sera l’une des principales sources d’économies. Grâce à la domotique, vous tenez compte de votre présence : déclenchement et arrêt du chauffage selon vos souhaits à une température donnée.
En plaçant des détecteurs de chaleur dans chaque pièce, on peut gérer finement les températures et obtenir de substantielles économies. Il est alors possible de gérer en temps réel le chauffage en fonction des variations météorologiques.  

Une unité centrale de gestion de l'énergie qui régule notamment le chauffage en fonction de la température intérieure du foyer et du confort souhaité de ses occupants. De de quoi minimiser considérablement ses dépenses énergétiques. Full Home Energy. http://smart.fullhomeenergy.fr/ © Full Home Energy (FHE)

Des panneaux photovoltaïques

Certes les tarifs de rachat de l’électricité photovoltaïque produite par les panneaux posés en toiture ont baissé. Pour autant cette énergie verte reste promise à un bel avenir d’autant que la RT 2012 fait obligation de mixer les énergies. L’installation de panneaux photovoltaïques permet de produire de l’électricité qui dans certains cas peut couvrir l’intégralité des besoins domestiques d’une famille. Certains fabricants comme Imerys toiture et Solarwatt proposent des batteries qui stockent le courant issu des panneaux photovoltaïques, ce qui optimise les économies d’énergie. « Rappelons que l’autoconsommation permet d’économiser jusqu’à 40% sur les factures d’électricité », explique Laurent Beaugiraud, président du groupe Villa Soleil.

Et la lumière 
Quelques efforts s’imposent également. Privilégiez la Led. Ces petites diodes électroluminescentes vous font réaliser 90% d’économies d’énergie (par rapport aux anciennes ampoules). Elles sont faciles à installer et offrent une véritable puissance d’éclairage. Pensez aussi au détecteur de lumière : relié à un appareil électrique, il se déclenche automatiquement lorsqu'il perçoit le mouvement d'une personne. 

Ne laissez pas vos appareils en veille !
Souvent plus gourmands en énergie qu'ils ne le paraissent, les appareils mis en veille peuvent représenter jusqu'à 15% de votre facture d'électricité. Idéalement, il vaut donc mieux les éteindre complètement quand on a fini de les utiliser. Conseil : investissez dans un coupe-veille. Branché sur une prise électrique, il détecte vos appareils en veille à l'aide de capteurs infrarouges et les éteint automatiquement.

Gérer sa consommation d'eau

Une question d’habitude

Une eau plus rare, des factures qui flambent... La solution ? Modifier ses habitudes de consommation en veillant de près aux postes les plus gourmands et adopter quelques astuces antigaspillage qui ont fait leurs preuves.
Les économies d’eau à l'intérieur de la maison relèvent avant tout de gestes simples. Préférez toujours la douche au bain. Une douche consomme 60 à 80 litres alors qu'un bain génère une consommation de l'ordre de 170 litres. Ne laissez pas l'eau couler inutilement. Un robinet ouvert pendant 3 minutes débite environ 36 litres. Évitez de faire tourner une machine à moitié vide à moins d'utiliser la touche éco ou l'option charge réduite. Enfin faites la chasse aux fuites, elles peuvent représenter 15 à 20% de votre consommation d'eau.

Des dispositifs efficaces

N'hésitez pas à remplacer le mélangeur classique de la douche ou la baignoire par un robinet thermostatique. Il assure une température et un débit constants tout au long de l’utilisation, et ce quelles que soient les variations de pression ou de débit d’eau chaude ou d’eau froide dans la maison. Fini le gaspillage pour trouver le bon degré.
Pour obtenir un jet d’eau confortable, il suffit d’un débit de six litres par minute. Pourtant, la plupart des robinets possèdent des débits de plus de dix litres par minute. La solution : poser des mousseurs ou aérateurs. Ces petites bagues se vissent à l’extrémité du robinet et limitent la consommation de 30 à 40%, soit plusieurs dizaines de mètres cubes par an, pour un investissement minime. Son principe ? Un phénomène hydraulique appelé effet Venturi, mélange de l’air à l’eau et permet, pour le même débit d’eau, d’avoir un mouillage équivalent, tout en passant de 12 à 6 litres minutes.
Autre solution : le limiteur de débit. Ce n'est ni plus ni moins qu'un étrangleur réglable. Le dispositif s’installe à l’intérieur de votre robinetterie et permet de réguler la vitesse de sortie de l'eau en agissant sur le débit d'air.
Enfin, plus sophistiqués, les robinets électroniques sont munis d’un détecteur de présence (cellule infrarouge) qui déclenche l’arrivée ou l’arrêt du jet selon la position des mains. Sous la douche aussi, l'économie est de rigueur. Nombre de pommeaux intègrent un mécanisme de turbulence qui permet de fractionner les gouttes d'eau offrant une plus grande surface de contact avec la peau. A la clé, une économie de près de 40% sur votre facture d'eau. 

Matériel high-tech
N’hésitez pas à investir dans un lave-linge ou un lave-vaisselle dernière génération. Economes en eau, ils vous permettent d'alléger de façon significative votre consommation. Consultez l'étiquette énergie pour connaître précisément le niveau de consommation de ces machines. Les lettres A, A+, A++ vous assurent des appareils les plus performants dotés de nouveaux programmes. Certains permettent d'éliminer rapidement la lessive, ce qui réduit d'autant le cycle de lavage, d'autres adaptent instantanément le volume d'eau utilisé en fonction du poids de chargement.

 Des toilettes économes

Aux toilettes, aussi l'économie est aisément réalisable. Les chasses d’eau de nos toilettes représentent entre 20 et 30% de notre consommation d’eau. Pour réduire le volume utilisé, optez pour un système de chasse à deux débits. En fonction de vos besoins, vous ne libérez qu’une partie du contenu du réservoir, soit entre trois et cinq litres contre six à dix litres pour son intégralité. Vous trouverez également des systèmes d'économiseurs qui interrompent l'écoulement de l'eau dès que vous relâchez le poussoir de la chasse. 

Faire des économies dans le jardin

Une question d'habitude

- Arrosez le soir lorsque l'évaporation est minimale. N’arrosez pas votre pelouse en été, elle reverdira en automne et en ressortira fortifiée.

- Binez régulièrement la terre pour la rendre plus meuble et faciliter l'absorption de l'humidité de la nuit et de la rosée.

Un arrosage sobre

L’arrosage du jardin peut représenter 20 à 50% de la consommation annuelle d'eau d'un ménage moyen. Problème, près de la moitié de l'eau utilisée est perdue à cause d'un arrosage excessif ou mal ciblé. Arroser en concentrant l’apport d'eau au pied des végétaux est la solution la plus efficace et la plus économe, c'est le principe de la micro-irrigation. Goutteurs et asperseurs permettent de consommer 30 à 50% moins d’eau qu’un système classique.
Pour vous libérer de toutes ces contraintes et a fortiori si vous disposez d'une grande superficie, le recours à l'installation d'un système automatisé est une solution efficace. Relié à un programmateur équipé d'une sonde électronique, il devient totalement autonome et déclenche les cycles d’arrosage suivant la capacité d'absorption du sol, la pluviométrie et la saison. L'ajout d'un tel dispositif peut entraîner une économie d'eau de l'ordre de 15 à 20%. 

Le kit Smart Sensor Control pilote, à distance, l’arrosage du jardin. © Gardena

Récupérer l'eau de pluie...

Investissez dans un récupérateur d'eau de pluie. Cet appareil  contient de 200 à plus de 2 000 l et il en existe à tous les prix. Son installation est rapide et ne nécessite pas de gros travaux. Surtout elle vous permet de réaliser de réelles économies et de préserver la ressource en eau. Bémol, la quantité d'eau récupérable est fonction de la pluviométrie de la région et de la surface de votre toiture. Avec un toit de 100 m2, il est possible de récupérer entre 3 et 60 m3 d’eau de pluie par an sans que cela ne coûte rien. Attention, ce système de filtration ne permet pas de rendre l'eau potable. L'eau ainsi récupérée est uniquement réservée aux sanitaires, aux lavages des sols, à l'arrosage et aux lave-linge sous conditions.  


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