Toit-terrasse, toit deux pentes, toiture-terrasse associée à un toit plat Les maisons offrent une grande diversité de couvertures dans lHexagone. Si ces deux types douvrages remplissent la même fonction - protéger la maison des intempéries -, ils ne présentent pas les mêmes atouts. Comparatif avec deux professionnels : Jean-Philippe Cazalets, directeur général de Depreux Construction, un constructeur actif dans louest de la France et Bertrand Pouwels, architecte et membre du réseau Les Architecteurs, des professionnels qui construisent dans le respect du contrat de construction de maison individuelle (CCMI) comme les constructeurs.

Question de style : avantage au toit-terrasse
Si certains acquéreurs restent attachés à la toiture traditionnelle, quelle soit composée de deux ou quatre pentes, de plus en plus de particuliers privilégient le toit-terrasse. « Les clients recherchent un style plus moderne, plus contemporain quand ils font construire », note Bertrand Pouwels.
Un constat confirmé par Jean-Philippe Cazalets qui réalise désormais deux tiers de sa production avec ce type douvrage. Une tendance encouragée il est vrai par la révision des plans locaux durbanisme (Plu) qui sont actuellement plus favorables aux toits plats. « Auparavant, certaines communes proches de Nantes interdisaient le toit-terrasse sur lintégralité de la maison, dautres sur une partie », précise le professionnel. « Désormais, il est autorisé dans de nombreuses communes. Mais il aura fallu 10 ans pour quil sinscrive dans le paysage urbain. »

Liberté architecturale : la créativité du toit-terrasse
Synonyme de modernité, le toit plat offre une marge de manuvre plus grande lors de la conception des plans. « Nous disposons dune plus grande liberté pour réaliser la forme que nous souhaitons qu'il s'agisse d'une construction étroite ou longue », explique Bertrand Pouwels. « Nous pouvons également facilement prévoir un volume en décroché de la maison sans avoir de raccord de toiture à faire contrairement à une construction dotée dun toit deux pentes ».

Pérennité du toit : match nul
Une toiture terrasse plus fragile quun toit classique ? Cette image négative lui a souvent été associée. Cétait notamment le cas lorsque ce toit était doté dun revêtement bitumineux pour assurer létanchéité du bâtiment. Une solution plus fragile qui avait tendance à se fissurer à la longue. Mais la donne a changé !
Des matériaux plus performants sont désormais employés. « Nous utilisons une membrane en PVC qui résiste beaucoup mieux au vieillissement », confirme Bertrand Pouwels. Cette membrane, fixée sur lisolant, se décline en lés qui sont posés par superposition pour assurer une parfaite étanchéité. Réalisé en légère pente, le toit-terrasse évacue par simple gravité leau via un exutoire percé dans le mur.

Coût : la toiture traditionnelle moins chère
Construire une toiture-terrasse nécessite une charpente spécifique, quelques rangs de parpaings ou de briques supplémentaires et la réalisation dun enduit détanchéité. Soit un surcoût oscillant entre 1 000 et 1 500 € par rapport à une toiture classique si les règles durbanisme de la commune ne sont pas contraignantes.
Cet écart peut se réduire rapidement selon la localisation de la construction comme le rappelle Jean-Philippe Cazalets : « si nous construisons à moins de 15 km du littoral, lécran de sous-toiture dun toit traditionnel nous sera imposé comme les tuiles qui devront être crochetées pour avoir une meilleure résistance au vent. Le coût de cet ouvrage sera alors supérieur à celui dun toit-terrasse ». De même, certains plans locaux durbanisme imposent lutilisation dardoises naturelles en toiture, un matériau de couverture qui augmentera de façon conséquente la facture dépassant alors le coût dun toit-terrasse.

Performance thermique : le toit pentu plus économe
La performance thermique dun toit pentu est supérieure à celle dun toit-terrasse à budget constant. La configuration de louvrage permet en effet datteindre un niveau disolation élevé contrairement au second. Dans une maison dotée de combles perdus, des flocons de laine de roche ou de ouate de cellulose peuvent être en effet soufflés sur une épaisseur comprise entre 30 et 52 cm pour réduire au maximum les pertes de chaleur.
Ce qui nest pas le cas dun toit-terrasse où lisolation sera plus contrainte. Lisolant sera placé sous le plafond et sur le panneau en OSB (composé de lamelles de bois collées les unes aux autres) réduisant la possibilité daugmenter lépaisseur. « Si lon souhaite obtenir une meilleure isolation, ce sera plus coûteux », explique Jean-Philippe Cazalets.

Evolutivité de la maison : le toit traditionnel voit plus grand
Gagner des mètres carrés sans déménager ! Cest le souhait de nombreuses familles qui se sentent à létroit dans leur maison après quelques années. Une habitation dotée dune toiture traditionnelle peut offrir aux acquéreurs une belle opportunité pour bénéficier dune surface plus importante à moindre coût.
Certains constructeurs réalisent en effet des maisons de plain-pied de 80 m² avec une toiture classique. Mais plutôt que de construire des combles perdus, le constructeur réalise une charpente permettant au client daménager ultérieurement sans difficulté une surface de 40 m². Un boîtier électrique sera installé comme les attentes pour lalimentation en eau, un plancher en OSB sera fixé. « Ces aménagements complémentaires coûtent un peu plus cher que des combles perdus, soit un surcoût de 2 000 € », précise Jean-Philippe Cazalets. Lacquéreur naura plus quà isoler le toit et cloisonner les pièces.
Des travaux qui nont rien à voir avec lextension qui serait réalisée au-dessus dun toit terrasse. Outre la dépose de cet ouvrage, il faut en effet ajouter des rangs de parpaings ou de briques, réaliser le toit, létanchéité. Une facture qui atteint en moyenne 2 000 €/m² !

Zoom sur les toits









