Un terrain en angle, une parcelle située en deuxième rideau Les acquéreurs sont parfois surpris quand ils découvrent les parcelles des lotissements conçues par les aménageurs-lotisseurs. Ces professionnels optimisent en effet le foncier pour créer le plus grand nombre de terrains prêts à bâtir offrant des surfaces et des orientations différentes. Avant dacheter ses précieux mètres carrés, mieux vaut passer au crible sa parcelle pour éviter des déceptions comme le conseille Jean-Philippe Cazalets, directeur adjoint de Depreux Construction, un constructeur implanté en Loire-Atlantique.
Un terrain bien orienté. Privilégiez les parcelles orientées au sud. Cest en effet la meilleure exposition possible pour les pièces de vie de votre maison qui seront implantées sur la façade arrière de la construction à lécart de la voierie du lotissement. Les baies vitrées éclairant votre séjour, salon, cuisine bénéficieront ainsi dun maximum de lumière pour éclairer vos pièces et diminuer les besoins en chauffage. Si les parcelles bénéficiant de cette exposition sont déjà réservées, une orientation est, ouest est tout à fait possible. Dans le cas dun lot exposé au nord, la construction sera en revanche implantée au fond du terrain pour que la façade avant, orientée sud, soit suffisamment éloignée de la voirie évitant ainsi le passage des voitures.
Des maisons mitoyennes en lotissement
Une façade à examiner pour sa maison. La façade du terrain doit être aussi étudiée. Elle doit atteindre au minimum entre 15 et 20 m. « Même en prévoyant un retrait de 3 m des deux côtés du terrain, lacquéreur est certain que sa maison ne sera pas mitoyenne », constate Jean-Philippe Cazalets. En revanche, une maison construite sur un terrain de 300 à 350 m² dont la façade oscille entre 12 et 15 m, sera forcément mitoyenne des deux côtés. Un plain-pied ne pouvant pas y être construit, cest forcément une construction avec un étage qui simposera.
Une maison à étage imposée. Si cette configuration peut bouleverser le projet initial des acquéreurs, elle permet cependant de bénéficier dune belle surface. « On peut très bien y construire 200 m² habitables », calcule le dirigeant. « Cette habitation sera dailleurs des plus performantes dun point de vue thermique car sa forme compacte réduira les pertes de chaleur. »
Une maison adaptée au terrain. Le relief doit être, lui aussi, pris en compte. Mieux vaut acheter un lot qui descend. Les terres issues du terrassement nécessaire à limplantation de la maison pourront être réutilisées pour niveler le sol à larrière de la construction. Les terrains en pente seront, quant à eux, plus difficiles à travailler. Il faudra adapter la maison en créant par exemple des niveaux différents pour éviter des travaux de terrassement conséquents. « Il faudra aussi prévoir des murs de soutènement pour stabiliser le terrain », conseille Jean-Philippe Cazalets. Des ouvrages qui seront coûteux !
La maison pénalisée par un terrain en angle. Evitez aussi, si possible, les terrains en angle car votre maison sera visible de tous. Si cest le cas, votre constructeur peut vous proposer de prolonger le garage par un mur pour préserver votre intimité, un aménagement qui occasionnera cependant des dépenses supplémentaires. Dans ces lots situés en angle, le chemin daccès est bien souvent imposé tout comme limplantation de la maison contraignant larchitecture.
Une architecture contrainte en lotissement
Des règles qui impactent larchitecture. Comme tout terrain, un lot vendu dans un lotissement est soumis à des règles durbanisme, ces dernières étant contenues dans le règlement du lotissement. Les toitures-terrasses très demandées par les acquéreurs sont parfois interdites ou limitées à 50 % de la toiture totale. Une surface non imperméabilisée peut être aussi imposée pour faciliter linfiltration de leau dans le sol. Conséquence : la terrasse initialement prévue en béton sera remplacée par un ouvrage en bois.
Avis de larchitecte obligatoire. Certaines communes imposent par ailleurs aux acheteurs la consultation dun architecte-conseil. Ce professionnel peut, dans certains cas, modifier larchitecture de lhabitation, la pente du toit. Plusieurs rendez-vous sont généralement nécessaires pour concevoir le projet qui doit impérativement obtenir son visa pour que le permis de construire puisse être ensuite déposé.
Des maisons encore plus performantes. Les règles durbanisme ne se limitent pas à lesthétique de la maison. Ses performances thermiques peuvent être aussi concernées. « Certains aménageurs vont au-delà des exigences de la réglementation thermique », précise Jean-Philippe Cazalets. « Dautres nous demandent des maisons passives (NDLR : ces maisons pouvant se passer de chauffage). »
Une habitation plus coûteuse. Si ces maisons sont particulièrement sobres dun point de vue énergétique, elles sont en revanche plus coûteuses. Les bureaux détudes thermiques devront en effet consacrer plus dheures à la conception afin de diminuer les besoins en chauffage. Les coûts de construction seront également plus onéreux car il faudra renforcer lisolation, ajouter certains équipements comme la ventilation double flux qui réchauffe lair neuf en récupérant les calories de lair extrait. Autant de dépenses qui sajouteront au budget de lacquéreur.
Le conseil du professionnel
Acheter un terrain en lotissement, cest souvent une course de vitesse quand on prospecte dans les grandes agglomérations comme Toulouse ou Nantes où les lotissements sont rares ! « Les opérations comptant trente à quarante lots ont des listes dattente dune centaine de personnes », rappelle Jean-Philippe Cazalets, directeur adjoint de Depreux Construction, implanté en Loire-Atlantique. « Dès que le client a trouvé un terrain qui lui convient, il doit mettre une option immédiatement et venir nous voir. Nous devons être réactifs car nous ne disposons que de soixante jours pour déposer le permis de construire. »
Un projet plus rapide. Même si certains terrains ne facilitent pas toujours la construction des maisons en raison de la taille ou de la configuration des parcelles, le lotissement demeure intéressant pour lacquéreur comme le rappelle Sylvain Massonneau, responsable du secteur de la maison individuelle au syndicat professionnel Pôle habitat de la FFB : « Les terrains proposés en lotissements sont des accélérateurs de projets car ils sont desservis par les réseaux (eau, électricité). Les règles durbanisme sont également connues. Un acquéreur gagnera en moyenne un mois sur son projet par rapport à un terrain situé en secteur diffus ».
Létude de sol imposée pour les sols argileux
Depuis le 1er octobre 2020, tous les vendeurs de terrains soumis à un aléa moyen ou fort de retrait gonflement des argiles doivent désormais réaliser une étude géotechnique préalable conforme à la norme NF 94-500. Il sagit dune étude de sol dite G1 et PGC qui permettra didentifier la nature du sol et définir les principes généraux de construction sans pour autant connaître le projet. Cet article inclus dans la loi Alur doit diminuer la sinistralité générée par des fondations inadaptées à la nature du sol. Ces argiles augmentent de volume lors de fortes pluies et se rétractent lors des épisodes de sécheresse provoquant des fissures.
Pas d'étude à la parcelle. Pour les aménageurs-lotisseurs concevant les lotissements concernés par un aléa moyen ou fort de retrait-gonflement des argiles, létude de sol dite G1, réalisée lors de la création du lotissement, sera jointe à lacte authentique de vente du lot. « Il convient, à ce stade, de souligner quaucun des textes applicables nexige des aménageurs-lotisseurs létablissement dune étude de sol séparée pour chacun des lots à vendre. Les aménageurs sont autorisés à remettre au notaire une étude globale de site dont le périmètre intégrera le lot en cause », rappelle lUnion nationale des aménageurs (Unam).