Comment maintenir une bonne qualité d’air intérieur ?

Dans les maisons neuves, la qualité de l’air intérieur reste un sujet de préoccupation. Seules une aération quotidienne et une ventilation efficace permettent d’évacuer les nombreux polluants présents.

La VMC double flux est la solution la plus efficace pour maintenir une bonne qualité d'air intérieur. © Velux

La pollution de l’air intérieur est insidieuse. Elle est invisible et inodore. C’est un problème de santé publique qui reste encore trop méconnu du grand public contrairement à celle de l’air extérieur beaucoup plus médiatisée. Pourtant, elle reste tout aussi nocive et, avec des maisons presque étanches, sans infiltration d’air extérieur, les concentrations de polluants sont huit à dix fois plus importantes qu’à l’extérieur. Surtout en automne et en hiver lorsque les fenêtres sont fermées. « Il y a actuellement une vraie prise de conscience des particuliers sur ce sujet », note Vanessa Fournet, directrice marketing client et communication Atlantic Pac air/air et traitement de l’air. Outre les apports d’air extérieur, les sources potentielles de pollution sont très nombreuses : appareils à combustion, meubles, matériaux de construction, produits d’entretien, peintures, tabagisme, acariens, cuisson, etc. Avec quelques gestes simples et de bonnes pratiques, il est possible de maintenir un air sain tout au long de l’année.

Qu’est-ce qu’un air pollué ?

Les caractéristiques de la maison, la situation géographique (régions granitiques), les activités, le comportement des occupants (tabagisme, bricolage, peinture...) exercent une influence directe sur la qualité de l’air intérieur. Parmi les polluants les plus nocifs recensés, il y a les matières particulaires, mélange de particules solides et liquides de substances organiques et minérales en suspension dans l’air (sulfates, nitrates, ammoniac, chlorure de sodium, carbone, matières minérales et eau), le monoxyde de carbone, l’ozone, le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre.

Comment mesurer la pollution ?

Les gaz ainsi que les particules étant inodores et incolores, sans capteur pour les détecter, il est impossible de savoir si l’on respire un air de bonne qualité. Et inutile d’attendre d’avoir les premiers symptômes de gêne ou d’allergie pour réagir.

👉 Pour moins de 100 €, il est possible d’installer des capteurs nomades capables de diagnostiquer la qualité de l’air, le taux d’humidité, le niveau sonore et la température. Des informations qui sont consultables sur une application dédiée depuis un smartphone. Il est possible d’affiner le diagnostic avec des appareils qui mesurent les teneurs en Cov, les particules fines, la température et l’humidité. Ces appareils sont tous connectés et peuvent déclencher l’ouverture des fenêtres, activer la ventilation ou un purificateur d’air quand la concentration de polluants atteint un seuil critique.

🙋‍♀️ Des chiffres inquiétants

  • Un adulte respire environ 12 000 litres d’air par jour et un enfant deux fois plus.
  • Nous passons plus de 85 % de notre temps à l’intérieur de nos logements.
  • Près de 87 % des logements dépassent le taux de Cov (Composants organiques volatils) recommandé.
  • Les composés organiques volatils sont de deux à cinquante fois, plus élevés à l’intérieur du bâti.
  • 30 % des personnes nées après 1980 sont allergiques.

Des origines variées

L’emménagement dans la maison est le moment le plus critique en termes de pollution intérieure. Les peintures sont encore fraîches, les meubles neufs émettent toute sorte de polluants. Et plus généralement tout le second œuvre libère de nombreuses substances souvent nocives.

  • Les matériaux de construction. Le bois, le béton, le plâtre, les enduits et les matériaux d’isolation sont source de fibres, de poussières et de Cov. Ces derniers comprennent le formaldéhyde, les solvants, les hydrocarbures, etc.
  • Le second œuvre et tous les matériaux de décoration. Comme les revêtements de sol en PVC, le parquet et la moquette, les peintures, les papiers peints sont également une source importante de Cov. Les éléments de mobilier neuf en bois, en aggloméré, en plastique émettent de nombreux polluants.
  • Les produits ménagers. Ils contiennent de nombreuses substances avérées dangereuses pour la santé, voire cancérigènes. L’eau de javel en fait partie ! Les Cov, les tensioactifs de synthèse, les phosphates, entre autres, et les parfums de synthèse agressent l’organisme, polluent l’air intérieur.
  • L’encens, les bougies parfumées. Contenant des Cov irritants et allergènes, voire toxiques, ils présentent des risques pour la santé. La combustion de l’encens est source de benzène, de toluène, d’acétaldéhyde et de formaldéhyde. Les bougies parfumées révèlent aussi des taux de polluants élevés, comme le formaldéhyde.
  • La pollution extérieure ou certains gaz présents naturellement dans le sol. Le radon est l'une des sources de pollution de l’air intérieur. Les sols portant encore des traces de pollution industrielle passée ou actuelle peuvent eux aussi détériorer la qualité de l’air intérieur.
  • Les activités des occupants. Elles sont aussi à l’origine de pollution intérieure comme la cuisine, le tabagisme. La fumée de cigarette contient près de quatre mille composés chimiques, parmi lesquels au moins cinquante sont cancérigènes.
  • L’humidité. Elle favorise le développement de moisissures qui sont allergènes si la maison n’est pas régulièrement aérée.

Faire construire votre maison

Quels risques pour la santé ?

La pollution de l’air intérieur est un cocktail de polluants provenant tant de l’extérieur que de l’intérieur du bâti. À long terme, ils peuvent avoir des effets néfastes sur la santé.

  • L’humidité (douche, lavage, cuisine...). Elle favorise le développement des moisissures, allergènes et des acariens… Avec comme conséquence une augmentation des problèmes respiratoires.
  • Le dioxyde de carbone (CO2) lié à l’occupation humaine. Il peut engendrer des maux de tête, des difficultés respiratoires et une baisse de la concentration.
  • Les Composés organiques volatils (Cov). Ils sont présents dans les matériaux, l’ameublement, les produits d’entretien et de décoration, le tabac. Ils peuvent irriter les muqueuses (yeux, nez, bouche) et provoquer des maux de tête. Des pathologies du système respiratoire (rhinite, bronchite) et de sensibilisations allergiques, et cancers peuvent apparaître après une longue exposition.
  • Les particules fines. Issues du trafic routier, des systèmes de chauffage par combustion (chaudière bois...), elles sont à l’origine de maladies cardiovasculaires, pulmonaires. Les pollens développent des rhinites allergiques qui touchent près de 10 à 25 % de la population.
  • Le radon. C’est un gaz radioactif d’origine naturelle, inodore et incolore. Il est présent dans certaines régions (Auvergne, Limousin, Bretagne, Corse, Franche-Comté…). Huit fois plus lourd que l’air, il est à l’origine de cancers des poumons.

Suivez l'étiquette !

Vous souhaitez accomplir de petits travaux de rénovation ou de décoration chez vous ? Au moment de l’achat de peinture, enduit ou revêtement de sol, repérez l’étiquette relative aux émissions de polluants volatils, obligatoire depuis le 1er janvier 2013 sur tous les produits de construction et de décoration. Pour vous assurer de choisir les produits les moins nocifs, tournez-vous vers ceux notés A+ ! L’étiquette « Émissions dans l’air intérieur » signale de façon simple et lisible le niveau d’émission en composés organiques volatils des cloisons, panneaux, moquettes, papiers peints, peintures, isolants, vernis, colles, adhésifs…

👉 Le niveau d’émission est indiqué selon une échelle allant de A+ (émissions faibles) à C (émissions fortes).

Ventilez, aérez, filtrez !

La ventilation est essentielle dans la maison. C’est elle qui va faire circuler l’air vicié pour le remplacer par un air « neuf ». La VMC évacue aussi l’excès d’humidité et les pollutions intérieures. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la Réglementation environnementale 2020 (RE 2020) lui porte une attention particulière en vérifiant son installation et en mesurant les débits d’extraction. Comme le précise Vanessa Fournet, « la VMC est essentielle pour garantir un air sain. Elle évacue l’excès d’humidité et les pollutions intérieures ». Si elle n’est pas entretenue ou si elle est encrassée, la maison ne respire plus.

La VMC double flux, solution très efficace

Elle permet de purifier l’air tout en réduisant la facture énergétique. La VMC double flux est beaucoup plus efficace que la simple flux. Elle permet de filtrer et réchauffer l’air entrant. La qualité de l’air entrant est ainsi d'excellente qualité grâce à la filtration des pollens, spores, moisissures, particules fines et bactéries. Les bruits de l’extérieur sont aussi considérablement réduits puisqu’il n’y a plus d’entrée d’air au-dessus des fenêtres.

💰 Le prix d’une VMC double flux varie de 4 000 à 6 000 €, fournie posée. Par ailleurs, « il est important de souscrire un contrat de maintenance annuel pour garantir le bon fonctionnement du système », précise toutefois Vanessa Fournet.

La Pac air/air filtre les particules

Si la pompe à chaleur air/air est actuellement plébiscitée pour ses capacités à refroidir rapidement une maison, elle peut également avoir une action efficace sur la qualité de l’air intérieur. Les unités intérieures sont équipées de filtres désodorisants qui atténuent les mauvaises odeurs et de filtres électrostatiques qui piègent les poussières et les pollens. « La Pac air/air a aussi une action efficace grâce à ses filtres. Même si ce n’est pas la première motivation des acquéreurs, elle assainit l’air. Les filtres sont capables de désactiver 97,5 % des virus et des bactéries. Et avec la ionisation, les Cov sont aussi éliminés », rappelle Vanessa Fournet.

Aérer quotidiennement

🪟 Ouvrir régulièrement ses fenêtres doit être un réflexe ! Ce petit geste améliore la qualité de l’air intérieur, mais seulement temporairement contrairement à la VMC qui fonctionne 24 h/24 h. En ouvrant les fenêtres au minimum dix minutes par jour, en hiver, comme en été, le renouvellement de l’air est assuré et la présence de polluants réduite. Cela évitera également la formation d’humidité et de moisissures, éléments pouvant être néfastes pour votre santé.

Qualité certifiée

Dans les maisons certifiées NF Habitat – NF Habitat HQE, une attention toute particulière est portée sur la qualité de l’air intérieur. Cerqual, l’organisme certificateur de Qualitel, a intégré dans son référentiel de certification NF Habitat – NF Habitat HQE une rubrique dédiée à la qualité de l’air intérieur. Elle apporte des informations sanitaires sur les produits de construction mis en œuvre et des dispositions techniques d’installation d’aération et de ventilation. Les équipements de ventilation et d’aération (VMC simple ou double flux) sont efficaces et accessibles pour l’entretien. Le niveau d’émission en polluants volatils dans votre maison est aussi maîtrisé, grâce à des matériaux respectueux (étiquette A) pour les revêtements des murs, des sols ou des plafonds. Le comportement des occupants joue également un rôle essentiel.


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