Maisons neuves : les plus belles architectures

Pierre Chevillard
Mis à jour par
le 2 janvier 2023
Rédacteur en chef chez PAP.fr

Belles et créatives, les maisons neuves se déclinent dans tous les styles pour offrir confort, performance et intégration dans leur environnement. Mais justement : comment leurs architectures sont-elles conçues ? Comment les constructeurs tiennent-ils compte des normes, des règles d’urbanisme et plus encore des demandes des familles ?

Beaucoup d'allure pour cette grande contemporaine aux belles ouvertures. villasconcept.com © Pierre Guerville-Villas Concept

La meilleure définition de l’architecture, c’est l’Académie française qui la donne. Pour elle, c’est « l’art de construire, de disposer et d’orner les édifices ». Un terme issu du latin architectura ou « art de construire les maisons ». Mais ce qu’il faut retenir, c’est que l’architecture est bel et bien un art. Elle prend sa source dans le climat, le territoire, les matériaux présents dans la région, la tradition, mais aussi les tendances les plus modernes en s’inspirant des grands architectes tels que Le Corbusier ou Frank Ghery. L’idée, c’est de créer une demeure qui affichera haut et fort son caractère, son élégance, tout en réussissant son insertion dans l’environnement. Une alchimie complexe, qui doit tenir compte d’autres éléments comme les règles d’urbanisme, les réglementations énergétiques et environnementales et plus encore les souhaits et le budget du particulier qui fait construire.

Si l’architecture est un art délicat, les constructeurs en ont pris la mesure. « Nous pouvons tout faire », explique David Lacroix, président de Maisons Berval et Maisons Evolution (Groupe Hexaôm). « Nous savons réaliser des demeures traditionnelles, des villas très contemporaines, des maisons pour jeunes familles à petit budget, de l’habitat innovant en employant du bois ou de la terre crue. » Une polyvalence qui demande de l’exigence. Il s’agit de travailler sur des formes, mais également sur des ambiances. « L’objectif, c’est l’élégance et le charme, ce qui passe par une conception étudiée dans les moindres détails, mais aussi par une implantation et par une orientation bien pensées, la demeure devant s’intégrer harmonieusement dans son environnement », analyse Jacques Patingre, architecte DPLG et dirigeant du groupe La Provençale, qui construit notamment des maisons individuelles.

Ce travail d’orfèvre relève d’une conception ultra-personnalisée, voire sur mesure. « Le plus souvent, nous partons d’une feuille blanche et nous imaginons la maison avec le particulier, en fonction de ses besoins et de ses envies, ce qui implique une grande qualité d’écoute et un dialogue transparent entre le professionnel et son client », indique Fabien Cuminal, directeur général de Cofidim. Conséquence : le catalogue de maisons standardisées est voué à disparaître. Et lorsqu’il existe encore, il sert simplement de cahier d’inspiration pour créer des villas personnalisées. Autre tendance : de plus en plus, les constructeurs travaillent avec des architectes, tant pour l’extérieur que pour l’intérieur. Et l’intervention de ces mêmes architectes est de toute manière obligatoire dès que la surface de plancher de la maison dépasse les 150 m2. Les bureaux d’études sont eux aussi étroitement associés au projet.

La tradition régionale reste bien vivante. Les constructeurs lui ajoutent le confort et la performance du neuf. www.masprovence.com © Sylvie Villeger pour Mas Provence

Urbanisme : des règles à respecter

Avant de se lancer dans la création de la maison, la connaissance des règles d’urbanisme est essentielle. Pas question de bâtir n’importe quoi n’importe où ! Donc, direction la mairie, pour connaître les dispositions du Plan local d’urbanisme, qui réglemente la construction. Il peut interdire les toits-terrasses ou limiter la hauteur des bâtiments neufs. Attention aux sites protégés, soumis à l’autorité de l’architecte des Bâtiments de France (ABF). Leurs impositions peuvent être strictes et non négociables. Dans le Vexin français (Val-d’Oise), par exemple, ils veillent à la pente des toitures, à la couleur des enduits et des tuiles... Les fenêtres doivent être plus hautes que larges et le garage ne doit pas être pensé comme un volume à part de la maison, un simple abri pour la voiture restant possible.

Les constructeurs connaissent bien leur secteur et sont au fait des règles d’urbanisme qui s’y appliquent. Lors de leurs rencontres avec les particuliers, ils les informent sur ce qu’il est possible de réaliser et sur ce qui est interdit. En secteurs protégés, ils redoublent d’efforts. « Le premier travail du constructeur dans ces zones reste de faire de la pédagogie en jouant les intermédiaires entre le client et les ABF », décrit Rémi Fromaget, président du groupe InCA. En cas de complication, une rencontre entre l’ABF et les clients peut s’organiser. Les particuliers plaideront leur cause en compagnie du constructeur. Mais le mieux, c’est encore d’anticiper et de se renseigner sur les règles d’urbanisme avant d’acheter le terrain. Un travail d’information qui pourra être mené avec un constructeur, qui apportera de précieux conseils.

De l’avis des constructeurs, les ABF sont désormais davantage ouverts au dialogue. Ainsi les tuiles foncées sont interdites dans certains secteurs, mais quand il s’agit de modèles photovoltaïques, elles sont acceptées plus facilement. D’autant que les fabricants ont fait évoluer leur offre. Aujourd’hui, ces tuiles solaires ne sont plus systématiquement noires. Certains modèles reprennent les couleurs de la terre cuite, simplifiant l’obtention du permis de construire. « Ces règles et ces impositions des ABF peuvent paraître strictes, mais en fait, elles assurent une bonne intégration dans le site, ce qui est positif pour l’acquéreur comme pour l’urbanisme et l’environnement », souffle Nicolas Gossard-Mandely, directeur général de Bic Construction, en Occitanie. « Et puis ces belles lignes permettent une revente facile, un point à ne jamais oublier lorsque l’on fait construire. »

Deux teintes de brique et une touche de bois pour cette familiale du Nord qui reste fidèle à la tradition. www.maisons-du-nord.fr © Maisons du Nord

Quand la RE 2020 influe sur l’architecture

Autre question à creuser : la réglementation environnementale 2020 ou RE 2020. Depuis le 1er janvier 2022, les maisons neuves doivent obligatoirement se conformer à cet ensemble de règles techniques très exigeantes. Car la RE 2020 augmente la performance énergétique de 20 à 30 % par rapport à la précédente réglementation, la RT 2012. En plus, elle réduit l’empreinte carbone des matériaux et des énergies et elle améliore le confort d’été. Autant de dispositions qui influent sur l’architecture. « Pour atteindre les objectifs d’efficacité énergétique de la RE 2020, il faut limiter la surface de paroi en contact avec l’extérieur, ce qui, forcément, favorise les volumétries compactes », explique Franck Petit, directeur de l’habitat neuf chez Procivis. « Les audaces architecturales restent possibles, mais il faudra les compenser par davantage d’isolation, ce qui fait monter les coûts. »

La RE 2020 mise aussi sur la récupération des apports naturels pour réduire les factures de chauffage en hiver. Les ouvertures doivent suivre la course du soleil et les grandes baies vitrées seront de préférence placées au sud ou au sud-ouest. En hiver, les rayons de l’astre du jour chaufferont gratuitement la maison. Reste à soigner le confort d’été. Pour les maisons au style simple, des volets roulants automatisés qui se ferment tout seuls dès le lever du jour ou des dispositifs de surventilation nocturne, sur le modèle du courant d’air suffisent. Pour les villas au style plus travaillé, des avancées de toiture, des casquettes, des brise-soleil tempéreront les ardeurs du soleil estival. Mais ces éléments feront grimper le prix de la maison. Possible, la climatisation est gourmande en kilowatts alors que la RE 2020 plafonne les consommations d’énergie…

Résoudre cette équation complexe, c’est le travail du bureau d’études énergétiques et environnementales. « Nous assistons le constructeur lors de la création de la maison, notamment pour optimiser la conception bioclimatique et mettre en place les solutions de compensation si la maison est très architecturée », glisse Alexandre Pugeault, dirigeant du groupe Loriot, un bureau d’études spécialisé dans le logement neuf. De leur côté, les constructeurs font assaut de pédagogie pour expliquer les conséquences de la RE 2020 sur les choix architecturaux des acquéreurs. Ces derniers comprennent les tenants et les aboutissants de cette règle et savent bien que tout n’est pas permis. Ils ont aussi bien conscience que la RE 2020 va réduire leurs factures d’énergie et valoriser leur patrimoine, les maisons les plus performantes se revendant plus cher que les autres, comme le montrent les études sur la valeur verte des logements réalisées par les Notaires de France.

La réglementation environnementale 2020 influence le style, mais les constructeurs relèvent le défi ! www.maisons-mca.com © photo STANISLAS LEDOUX / HANS LUCAS-Maisons MCA

Architecture traditionnelle

Les architectures traditionnelles gardent des adeptes. Dans le sud, la maison provençale s’inspire souvent de la bastide ou du mas. Elle s’orne de génoises (un rang par étage) et de tuiles canal. Une pergola en façade permet au lierre ou à la vigne vierge d’habiller la maison et d'améliorer son confort d'été. En Bretagne, la pierre est employée, notamment pour les soubassements et les encadrements de fenêtres. Dans les Alpes, on construit de vastes chalets ou des demeures qui reprennent l’allure des fermes traditionnelles. Le style Mansart et les autres références aux grands architectes des temps jadis ont également leurs amateurs, notamment en région parisienne ou dans les centres des agglomérations. Dans le Nord, place à l’incontournable brique, tandis qu’en Normandie, de nombreux constructeurs parent leurs maisons de colombages aux teintes pastel.

Ces éléments se déclinent à l’infini, tant la tradition architecturale française est variée. En Alsace, les maisons à colombages tout en hauteur, avec une porte peinte dans des tons bordeaux, verts ou bleus ponctuent les paysages. En Aquitaine, on retrouve sur l’ensemble du territoire la volonté de prendre en compte les ressources locales comme la pierre de Gironde ou le pin des Landes. Au Pays Basque, les maisons reprennent l’allure de l’étchéa, la demeure typique de la région. Ses signes particuliers : des murs blancs et des parements de bois peints en vert ou en rouge sombre. En Auvergne et dans le Limousin, la pierre naturelle semble incontournable et côté toitures, l’ardoise et les
petites tuiles brunes s’imposent dans le Limousin alors qu’en Auvergne, plus proche de la Méditerranée, on préfère les tuiles canal ou plates dans des tons chauds. 

La tradition intègre des éléments plus modernes. Dans le sud, la bastide provençale se déstructure en plusieurs volumes. Elle s’agrémente d’avancées de toiture, de jeux de façade. En Île-de-France, le style briard peut suivre la même évolution. En Bretagne, on trouve des néo-Bretonnes qui reprennent l’architecture traditionnelle en lui ajoutant façades travaillées, parements de pierre et comme en Provence volumes déstructurés. Dans le Centre, place à la longère ou à la ferme traditionnelle revisitées. « Toutes ces maisons traditionnelles bénéficient de belles ouvertures », signale Sylvain Massonneau, directeur de Tradi-Maisons et vice-président du Pôle Habitat de la Fédération française du bâtiment. « Il s’agit d’offrir de la luminosité aux intérieurs et bien sûr d’optimiser les apports naturels, comme l’exige la réglementation environnementale 2020. »

Une traditionnelle des Charentes, reconnaissable à sa toiture, ses teintes, sa volumétrie... www.maisons-atlantique.com © Virginie Barbé-Maisons d'en France Atlantique

Architecture contemporaine

L’autre grande tendance en matière de maison neuve, c’est le contemporain. Pour les acquéreurs, il symbolise toute la modernité des constructions d’aujourd’hui. Il valorise l’achat d’un bien performant, conforme aux règles techniques les plus exigeantes. Du coup, les constructeurs développent une offre spécifique. « Entre autres exemples, nous proposons une gamme avec des toits-terrasses, une volumétrie plus cubique, de  grandes ouvertures, des jeux de couleur », détaille Pierre Jude, P-DG de Maisons Pierre. En Bretagne, où les maisons contemporaines comptent pour la grande majorité des ventes, les constructeurs comme Trecobat, Maisons de l’Avenir, Arteco, Lamotte ou Les Maisons rennaises travaillent sur des maisons très design. Les façades sont animées par des teintes variées, le zinc cohabite avec l’enduit, les parements de pierre et le bois, on crée des brise-soleil audacieux en béton…

Même tendance en Provence-Alpes-Côte d’Azur. « L’architecture tend vers davantage de surfaces et de volumes épurés et cubiques, de formes simples et plates, avec de larges ouvertures par des baies vitrées à galandage et des orientations au sud », relève Marjorie Huet, directrice générale des Maisons du Soleil. Souvent, les acquéreurs demandent beaucoup de grandes ouvertures, de décrochés de façade et de toitures, avec aussi des appentis, des porches, des terrasses qui font le tour de la maison pour aboutir à des architectures modernes. Si elles peuvent être très élaborées, voire sophistiquées, la grande majorité des maisons contemporaines restent raisonnables. « Une maison doit séduire, mais aussi s’adapter à ses acquéreurs successifs. Trop audacieuse sur le plan architectural, elle pourra avoir du mal à se revendre », estime Nicolas Gossard-Mandely.

En matière de contemporain, on retrouve l’influence de la réglementation. « La toiture- terrasse et les décrochés de façade, qui occasionnent des ponts thermiques, sont pénalisés par la RE 2020 et il faut compenser par une surisolation », pointe Grégory Cerqua, directeur des ventes chez Maisons Axial. Résultat : les maisons neuves marient souvent traditionnel et contemporain. Le corps central se couronne d’une toiture à deux ou quatre pans, les autres volumes recevant un toit-terrasse. Et pour conférer une belle personnalité, on mise sur les détails : teintes des menuiseries, des gouttières et des portes d’entrée coordonnées, enduits déclinés en deux couleurs, parements de briques, modénatures et de plus en plus éléments en bois pour donner un cachet naturel à ces maisons neuves qui ont su renouveler leur style pour offrir confort, performance et intégration réussie dans l’environnement.

Une belle en bois aux lignes résolument contemporaines. www.booa.fr © Fabien NEDELEC pour booa

Quelques exemples de belles architectures

 

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