VMC : pour un air intérieur de qualité

Jérôme Augereau
Mis à jour par
le 9 septembre 2016
Journaliste chez PAP.fr

Invisible, la ventilation mécanique contrôlée est pourtant essentielle à votre confort. Car elle renouvelle l’air ambiant de votre maison et permet de contrôler votre consommation énergétique.

Cette filtration d'air empêche les particules fines et les pollens de pénétrer dans la maison. © Aldes

« Le grand public subit la VMC. Il n’en connaît pas les vertus ! » C’est le constat sans appel dressé par Christophe Dolain, Business Line manager ventilation résidentielle chez Aldes. La ventilation mécanique contrôlée simple flux hygroréglable B fait pourtant partie des équipements clés contribuant à votre confort et à la pérennité de votre maison. Elle renouvelle l’air intérieur en extrayant l’air vicié via des bouches d’extraction situées dans les pièces humides (cuisine, salle de bains) et en diffusant de l’air frais prélevé à l’extérieur via des entrées d’air. Ces dernières sont implantées en partie supérieure des fenêtres et autres baies vitrées du séjour et des chambres.

L'air des maisons très pollué

Contrairement aux idées reçues, l’air intérieur est plus pollué que l’air extérieur. La préparation des repas, les douches, la respiration des occupants de la maison, génèrent en effet du CO2 et de l’humidité qui peuvent favoriser le développement de moisissures. L’humidité peut aussi, à terme, dégrader l’isolant et la charpente de la maison. L’air ambiant est également pollué par l’émission de composés organiques volatils contenus dans les produits ménagers, les meubles neufs ou encore les colles.

Les conduits de ventilation sont fixés au groupe de ventilation. © Aldes

Une VMC économe en énergie

Garante de la qualité de l’air, la VMC contribue aussi aux économies d’énergie de votre habitation. Les maisons neuves sont équipées à 99% d’une VMC simple flux dite hygroréglable. Le principe ? « Le débit de la VMC s’adapte au mode de vie des occupants », rappelle Christophe Dolain. En cas de hausse de la teneur en humidité de l’air provoquée par des douches ou la présence d’occupants, le débit des bouches d’extraction s’accélère pour évacuer l’air vicié. Ce qui augmente la quantité d’air neuf entrant, ce dernier devant être réchauffé. Inversement, le débit d’air extrait diminuera en cas d’absence de la famille, réduisant ainsi l’arrivée d’air froid dans les pièces. La consommation énergétique de la construction diminuant alors. « Ces VMC hygroréglables ont réduit la facture électrique de 180 € par an par rapport à une VMC autoréglable dont le débit d’air extrait est constant quelle que soit la teneur en humidité de la maison », observe Hélène Lemeillat, chef produit ventilation simple flux habitat individuel. Ce type d’installation était la norme lors de la précédente réglementation thermique, la RT 2005. Les VMC simple flux hygroréglables ont aussi profité de l’arrivée de moteurs basse consommation pour se montrer plus économes en énergie. Ces produits consomment trois fois moins d’électricité que leurs prédécesseurs, soit l’équivalent d’une ampoule.

Les bouches d'extraction sont situées dans les pièces humides comme la salle de bains, pour évacuer l'humidité. © Aldes

Une VMC adaptée à chaque maison

Mais les performances de la VMC sont étroitement liées au dimensionnement de l’installation ainsi qu’à la qualité de réalisation des travaux. Les règles de dimensionnement de la VMC sont en effet actuellement définies selon les surfaces et une typologie de maison standard datant d’une dizaine d’années. La longueur du réseau de gaines et les débits d’air ne sont pas toujours adaptés aux maisons actuelles dont l’architecture, les superficies habitables ont évolué au fil des années. Une situation qui devrait changer en 2017 car il sera obligatoire de dimensionner la VMC selon les caractéristiques de la maison. « Ce qui devrait permettre une meilleure adéquation entre les besoins des utilisateurs et les produits proposés. »

© Vortice

L’utilisation de certains produits devrait également concourir à une amélioration de l’efficacité de la VMC. Des conduits rigides extrayant l’air vicié commencent à faire leur apparition dans les combles au détriment des gaines souples qui demeurent le produit phare utilisé par les installateurs. « Il n’y a pas de risque d’écrasement ou de perçage des conduits rigides », explique Christophe Dolain. Autre point fort : il y a moins de perte de charge car nous utilisons moins de raccords pour créer le réseau. Ce qui permet d’avoir un débit conforme à ce qu’on attend. » Certains acteurs de la VMC militent par ailleurs pour un contrôle de la VMC lors de la réception de la maison, qui pourrait être rendu obligatoire par la prochaine réglementation thermique, la RBR (réglementation des bâtiments responsables). « Une exigence de résultats et non plus de moyens qui garantirait aux acquéreurs un air de qualité », comme le souligne Christophe Dolain. Ce qui n’est pas toujours le cas comme l’a démontré l’étude réalisée par la société NRD Diags.

Les entrées d'air sont positionnées en partie supérieure des fenêtres pour faciliter l'arrivée de l'air neuf. © Ambianova

Des filtrations performantes dans les maisons neuves
Depuis plusieurs années, la qualité de l’air est devenue un axe de travail des industriels de la ventilation. Atlantic propose Optimocosy HR une VMC double flux qui capte les calories de l’air vicié pour réchauffer l’air entrant, diminuant ainsi les besoins en chauffage et la facture énergétique. Cette installation est dotée d’un capteur de CO2 intégré qui augmentera le débit de la VMC en cas de teneur en CO2 élevée dans les pièces. Ce gaz étant un témoin de la concentration d’autres polluants présents dans l’air d’une pièce confinée.

Cette filtration d'air empêche les particules fines et les pollens de pénétrer dans la maison. © Aldes

Aldes a conçu InspirAIR® Home, la première solution de purification de l’air centralisée qui filtre les pollens, particules fines, COV et autres bactéries de l’air extérieur et extrait l’air vicié. La sonde CO2, installée dans une pièce de vie (salon, salle à manger), permet d’adapter automatiquement le débit de purification d’air en fonction du niveau de pollution de l’air intérieur.
Pilotée par l’application AldesConnect, cette installation préchauffe également l’air entrant l’hiver et le rafraîchit l’été, améliorant ainsi le confort intérieur tout en maîtrisant la consommation énergétique de la construction.
Si ces solutions sont onéreuses (à partir de 4 000 € fourni posé pour le produit la solution InspirAIR Home Aldes), elles peuvent se révéler indispensables pour les personnes souffrant d’allergies aux pollens ou des familles résidant dans un secteur urbain ou périurbain confronté notamment à la pollution automobile. Ces produits pourraient se développer si la prochaine réglementation thermique, la RBR 2020 (réglementation des bâtiments responsables), valorise ces solutions récupérant la chaleur de l’air ambiant.

Les bouches d'insufflation de l'air d'une ventilation mécanique double-flux savent se faire discrètes. Extraplates, elles s'implantent au plafond. © Poujoulat

Un air de qualité dans les maisons neuves
Invisible, la ventilation mécanique contrôlée est pourtant essentielle à votre confort ! Car elle renouvelle l’air ambiant et permet de contrôler votre consommation d’énergie.
L’air ambiant est plutôt de bonne qualité dans les maisons neuves. C’est l’un des constats que l’on peut tirer d’une étude réalisée par NRJ Diags. Spécialisée dans la réalisation de mesures d’étanchéité et des contrôles de la RT 2012, cette société a passé au crible les installations neuves de ventilation mécanique contrôlée (VMC) de 500 maisons livrées entre le 1er novembre 2015 et le 10 février 2016.
Seules 26% des VMC installées dans des maisons neuves présentent une déficience majeure. Plus précisément, dans 12,7% des maisons, toutes les bouches d’extraction chargées d’évacuer l’air intérieur vicié ont une pression d’extraction inférieure aux recommandations des fabricants de VMC. Dans 13,4% des maisons analysées, ce sont toutes les bouches d’extraction, sauf une, qui ont une pression d’extraction inférieure aux recommandations des industriels. Sachant que les maisons en comptent trois en moyenne, seule une fonctionne correctement. Conséquence de ces dysfonctionnements : le débit d’extraction est insuffisant, l’air intérieur n’est pas correctement renouvelé, les composants organiques volatils (COV) dégagés lors de l’utilisation de produits ménagers ou par des meubles neufs stagnent dans l’air. La qualité de l’air respirée par les occupants n’est donc pas optimale dans une maison sur quatre, un chiffre plutôt rassurant selon Rafael Pedregal, directeur de la société NRJ Diags qui s’attendait à une situation plus dégradée : « ce résultat est encourageant ».

Selon une étude réalisée par NRJ Diags sur 500 maisons conformes à la réglementation thermique RT 2012, la VMC est déficiente dans 26 % des cas. © NRJ DIAGS

Des progrès possibles pour la VMC

Ce débit d’extraction insuffisant n’a rien d’irrémédiable. Une meilleure sensibilisation des constructeurs et des artisans à l’importance de la conception et mise en œuvre de la VMC devrait suffire pour améliorer la qualité de l'air intérieur. Il faut d’ailleurs peu de chose pour obtenir de bons résultats en la matière. Fréquemment, la tuile à douille chargée d’évacuer l’air vicié en toiture présente une perte de charge en raison de son diamètre trop petit (125 mm), une baisse qui ralentit le débit des bouches d’extraction. Un diamètre de 160 mm permet au flux d’air de mieux circuler dans le réseau VMC, améliorant ainsi l’efficience de la VMC.

Depuis quelques années, les industriels de la ventilation proposent des solutions filtrant l'air qui préchauffent l'air entrant l'hiver et le rafraîchissent l'été. © Aldes

« Il faut faire preuve de pédagogie sur les chantiers en sensibilisant les artisans à l’importance d’une mise en œuvre soignée, explique Rafael Pedregal. C’est une solution efficace pour améliorer la qualité globale de la construction. » Cette méthode avait été d’ailleurs testée avec succès pour aider les constructeurs à améliorer l’étanchéité des maisons livrées. La réglementation actuelle, la RT 2012, exige en effet une étanchéité à l’air inférieure ou égale à 0,6 m3/h.m². Lors des premiers tests réalisés avant le test officiel, 90% des maisons n’étaient pas conformes aux exigences réglementaires. Après quelques années de sensibilisation auprès des constructeurs et artisans, les mesures d’étanchéité à l’air non conformes ne représentent plus que 2% des chantiers testés selon NRJ Diags. De bon augure pour la VMC des maisons !


La rédaction vous conseille