À chaque sol ses fondations

Jérôme Augereau
Publié par
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Journaliste chez PAP.fr

C’est la maison qui doit s’adapter à la nature du sol et non le contraire ! Focus sur les fondations qui doivent être choisies pour construire sans soucis !

L'utilisation de pieux métalliques vissés évite de coûteux travaux de terrassement. © TechnoPieux

Qu'ils soient remblayés, argileux, sablonneux ou schisteux, les terrains ne sont pas toujours propices à la construction de maisons. Bien que la construction soit toujours possible dans la plupart des cas, il est impératif de choisir des fondations adaptées au sol après une étude approfondie. Car ce dernier doit être en effet capable de supporter le poids de la maison. En l'absence de fondations spécifiques, des fissures peuvent apparaître sur les murs et le carrelage, rendant la maison parfois inhabitable. Gros plan sur ces fondations incontournables.

Une fondation omniprésente

La semelle filante est un support en béton armé coulé sous les murs de la maison qui sera choisie si les fondations peuvent être réalisées à une profondeur d'environ 2 m. Autre condition à respecter : la couche du sol doit être capable de supporter le poids de l'édifice. C'est la fondation la plus répandue en maison individuelle.

👉 Avant d’acheter votre terrain, faites venir votre constructeur. S’il a déjà construit dans ce secteur, il vous donnera de précieuses informations sur la nature du sol et le cas échéant sur le type de fondations à réaliser.

Un radier pour sols mous

Il s’agit d’une dalle de béton armé d'une épaisseur de 22 à 25 cm. Cette fondation est recommandée pour des sols de faible portance et homogènes, comme les marais. Cette fondation, à l’image d’une raquette que l’on utiliserait pour marcher sur la neige poudreuse, empêche en effet la maison de s'enfoncer. Après avoir décaissé le terrain, un géotextile est déployé sur l'emprise du radier avant d’être recouvert de différentes couches de graviers compactées. Ensuite, il ne restera plus qu’à couler le radier.

Des puits armés

Le puits consiste à creuser un trou à une profondeur comprise entre 2 et 6 m. Cet ouvrage sera rempli de béton armé si la maison est exposée à un risque sismique modéré. Des longrines (poutres réalisées en béton armé) sont ensuite placées sur ces puits avant d’accueillir les murs porteurs. Si une semelle filante n'est pas envisageable en raison de la profondeur excessive du bon sol, le puits est choisi, notamment sur des terrains rocheux. Une technique à utiliser avec modération car le nombre de puits nécessaire à la construction d’une maison à l'architecture complexe peut être important avec une facture conséquente à la clé.

Faire construire votre maison

Micropieux économiques

Ce sont des tubes en acier insérés dans des trous percés par une foreuse. Ces ouvrages sont remplis de coulis de ciment à l'intérieur et à l'extérieur, avec une platine fixée pour soutenir des longrines. Cette solution est aussi efficace qu'un pieu, mais moins coûteuse, car elle évite l'utilisation d'une foreuse de grande taille et la préparation du terrain pour supporter son poids.

Pieux métalliques décarbonés

Les pieux métalliques vissés offrent une alternative intéressante aux micropieux en traversant des sols de qualité médiocre tels que l'argile et les limons pour atteindre une couche plus résistante. Fonctionnant comme une perceuse, une pelle visse progressivement ces pieux en acier creux à une profondeur allant de 2 à 3 m minimum, jusqu'à 14 m. Ces pieux métalliques peuvent être remplis de ciment ou d'un mélange de chanvre et de chaux. Cette solution offre l'avantage de ne pas compacter le sol tout en réduisant les délais de chantier. Seuls deux à trois jours sont nécessaires pour installer vingt-cinq pieux pour une maison.

 14 m, c’est la profondeur que peuvent atteindre des pieux métalliques.

 Étude du sol obligatoire pour les sols argileux

L’étude de sol est désormais imposée pour la vente de terrains exposés à un risque moyen ou fort de retrait gonflement des argiles (RGA). Ces sols contenant de l’argile gonflent de volume lors d’épisodes pluvieux et se rétractent sous l’effet de la sécheresse provoquant des fissures dans la maison en cas de fondations inadaptées. Les vendeurs des terrains concernés doivent dorénavant fournir une étude géotechnique préalable, dite G1, à leur acquéreur depuis le 1er octobre 2020, conformément à la loi Elan.

👉 Ce document donne une première analyse des risques géotechniques concernant notamment les mouvements de terrain consécutifs à la sécheresse et à l’hydratation du sol. Le constructeur aura ensuite deux possibilités :

  1. soit il réalise une étude dite G2 AVP (avant-projet) qui définit précisément le type de fondations adaptées à la maison construite ;
  2. soit il respecte les techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.

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