Maison autonome : un rêve à l’épreuve de la réalité

Qu’est-ce qu’une maison autonome ?

Ne plus avoir besoin des réseaux pour avoir son électricité, son eau ? C’est le principe d’une maison autonome. Et à l’heure où le prix du kilowatt s’envole et celui de l’eau devrait bondir dans les prochaines années, cet habitat intéresse les particuliers voulant maîtriser leur facture énergétique et devenir acteur de leur consommation.

Rares sont les maisons autonomes

Mais très rares sont les maisons atteignant cet objectif. Les habitations proposées par les constructeurs sont déjà très économes en énergie que ce soit pour assurer le chauffage et l’eau chaude sanitaire, conformément à la RE 2020. Cette réglementation environnementale exige une isolation performante et une surface vitrée conséquente favorisant les apports solaires pour diminuer les besoins de chauffage. Mais il est possible tout de même de limiter sa dépendance aux fournisseurs.

💡 Produire son électricité

Couvrir une bonne partie de ses besoins électriques ? C’est possible avec les capteurs photovoltaïques qui seront posés sur la toiture de votre maison. Le raccordement au réseau est cependant indispensable pour satisfaire les besoins lors d’un faible ensoleillement. Le nombre de capteurs est calculé selon les besoins en kWh définis par l’étude réalisée par le bureau d’études thermiques et le taux d’autoconsommation souhaité. Pour une maison de 100 m², comptez 30 m² de capteurs photovoltaïques.

Un gestionnaire indispensable

L’installation d’un gestionnaire d’énergie est indispensable. Ce dernier déclenche le fonctionnement des appareils électroménagers comme le lave-linge lors de la production des électrons pour que ceux-ci soient consommés en priorité, augmentant votre taux d’autoconsommation. Ce dernier peut alors atteindre 70 %. « Avec une batterie, il est possible d’avoir un taux d’autoconsommation de 80 % », explique Eric Risser, directeur marketing de Wienerberger, Terreal. « Mais il faut tabler sur un retour sur investissement supérieur à 15 ans en raison du coût de la batterie. »

💧 Récupérer son eau

L’eau devient une ressource plus rare et donc des plus précieuse ! Votre toiture est votre meilleur allié pour capter la pluie. Vous pourrez connecter un récupérateur d’eau ou une cuve en béton ou en polyéthylène à votre gouttière. Certains possèdent une grande capacité de stockage. Comptez deux cuves de 10 000 l pour assurer une autonomie totale en eau pour une famille de quatre personnes pendant 3 mois sans pluie.

Deux circuits d’eau séparés

L’eau de pluie peut être utilisée sans traitement pour arroser le jardin et laver la voiture. En revanche, il est interdit de la boire, de l’utiliser pour cuisiner ou pour la vaisselle. Pour ces usages, vous devez vous raccorder au réseau d’eau potable. L’eau de pluie peut également alimenter le lave-linge ou les w.-c., mais un système de filtration et un filtre à charbon actif sont nécessaires. Lors de la construction de votre maison, prévoyez deux circuits distincts : un pour l’eau de la ville et un pour l’eau de pluie, afin d’éviter toute contamination.

☀️ Se chauffer avec le soleil

Pour minimiser vos besoins de chauffage, vous devrez déjà obtenir une excellente isolation de votre maison. De la toiture aux murs en passant par le sol, rien ne doit être oublié ! Car plus les déperditions thermiques sont limitées, plus les besoins de chauffage sont réduits. Pour votre chauffage, vous avez plusieurs solutions. Vous pouvez opter pour un système solaire combiné (SSC).

👉 Le principe ? Le soleil chauffe les capteurs qui transmettront la chaleur à un fluide alimentant le ballon d’eau chaude et votre réseau de radiateurs.

Un nouveau comportement à adopter

Autre solution : des capteurs hybrides produisant à la fois l’électricité sur leur partie supérieure et du chauffage en récupérant la chaleur du soleil en partie inférieure. Mais, quel que soit le système choisi, vous n’atteindrez pas une autonomie totale. L’ensoleillement n’étant pas suffisant toute l’année, vous devrez prévoir un chauffage d’appoint comme un poêle à granulés. Cet équipement vous assure une montée en température très rapide dans la maison.

🌞💧 Le soleil vous offre l’eau chaude

Pour produire l’eau chaude, vous pouvez utiliser un ballon d’eau chaude solaire individuel (Cesi). Les capteurs thermiques installés sur votre toiture récupèrent la chaleur du soleil pour fournir l’eau chaude. Une solution pertinente si votre toiture bénéficie d’une orientation plein sud. Mais vous ne serez pas totalement autonome, car le rayonnement solaire sera parfois insuffisant. La solution ? Une résistance électrique placée dans le ballon qui chauffera l’eau. Mais cette consommation électrique se répercutera sur votre facture. En cas d’ensoleillement insuffisant, l’appoint d’eau chaude peut être aussi assuré par une chaudière bois.

Le ballon thermodynamique à votre rescousse

Vous pouvez également opter pour des équipements plus classiques comme le ballon thermodynamique qui récupère la chaleur de l’air extérieur pour chauffer l’eau. Ce ballon peut aussi fonctionner en captant la chaleur de l’air ambiant. Performant, ce produit nécessite en revanche d’être installé dans un volume important. Autre bémol : la température de la pièce dans laquelle il se trouve baisse dès que l’appareil se déclenche.

L’exemple des maisons passives

Les maisons passives ne sont pas autonomes en énergie, mais elles sont plus économes que les constructions traditionnelles, avec un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh/m²/an. Dans ces habitations, les occupants pourraient presque se passer de chauffage, car les appareils électroménagers et le soleil suffisent souvent à réchauffer l’air. Cependant, un chauffage d’appoint, comme un poêle à granulés, est généralement installé.

Le soleil chez lui

Cette consommation énergétique des plus sobre s’explique notamment par une isolation très performante tout comme l’étanchéité à l’air qui limite les entrées d’air extérieur, source de refroidissement de la température intérieure. Les besoins de chauffage sont aussi très limités grâce à l’orientation de la maison.

👉 L’exposition sud reste privilégiée pour de nombreuses pièces afin de maximiser les apports solaires.