Portails et clôtures : comment bien choisir

Pierre Chevillard
Mis à jour par
le 8 février 2021
Rédacteur en chef chez PAP.fr

Palissade, barrière, grillage, muret ou haie vive… Il existe mille et une façons de fermer votre propriété sans dénaturer votre jardin. Conseils pour ne pas se tromper.

Les clôtures et les portails d'aujourd'hui s'adaptent à toutes les situations et à toutes les architectures. Ici, des lames de clôtures en aluminium ajouré. 13,95 € l'unité. www.leroymerlin.fr © Leroy Merlin

La clôture, c’est la carte de visite de votre maison. Alors, mieux vaut la choisir avec soin. En bois massif ou à claire-voie, avec ou sans un muret de soubassement… Tout est possible. A condition qu’elle s’harmonise avec son habitation et qu’elle corresponde à l’usage que vous lui réservez. Est-elle là pour délimiter votre terrain par rapport à celui du voisin ? Doit-elle souligner d’un trait élégant votre jardin ? A-t-elle une fonction utilitaire ? Doit-elle empêcher les animaux domestiques d’entrer et les jeunes enfants de sortir ? Servira-t-elle à vous protéger des regards indiscrets, du bruit ou d’une vue sans intérêt ? Autant d’interrogations qu’il faut résoudre avant de sélectionner un modèle. Et si votre cœur balance entre deux styles, préférez toujours celui qui sera le mieux assorti à votre maison.

Bois : l’essence du charme

Avec le bois, les fautes de goût sont rares. Ce matériau naturel se marie avec tous les styles et toutes les architectures. En kit ou en panneaux prêts à monter, il se décline sous la forme de treillages entrecroisés, de lattes concaves, de rondins juxtaposés, de lamelles diagonales pour un effet de chevrons… Leur seul défaut : une sensibilité accrue aux intempéries, aux insectes et aux champignons. Préparez-vous à les décaper et à les enduire de vernis ou de peinture spéciale bois tous les deux ans.

Simple et naturel, ce portillon battant en bois trouvera sa place au fond du jardin et se complétera agréablement d'une haie fleurie. 33,90 €, www.leroymerlin.fr © Leroy Merlin

Si la tâche vous rebute : optez pour des essences exotiques. Elles sont naturellement immunisées contre les attaques parasitaires et cryptogamiques (des champignons microscopiques qui provoquent une maladie du bois appelée le mildiou). Autres possibilités : le chêne débarrassé de son aubier et le pin traité à cœur. Ils exigent moins d’entretien. De la même manière, les bois du Nord traités en usine et en autoclave possèdent une bonne résistance. Certains bénéficient même d’une garantie de dix ans contre la pourriture et les attaques d’insectes.

PVC : simple et efficace

Alternative au bois : le PVC. Léger, rigide, imputrescible, sans entretien, il collectionne les qualités. Il ne craint ni les UV, ni le gel. Il trouve sa place sur les bords de mer puisqu’il est insensible à l’air salin. Et surtout, il imite à la perfection l’aspect du bois grâce à l’application sur les profilés d’un film acrylique inaltérable. Avec une, deux ou trois lisses, à barreaudage vertical ou horizontal, ce type de clôture s’harmonise avec tous les styles. D’autant que les profilés et les accessoires (chapeaux pointus, moulures, boules décoratives…) se changent à loisir. En outre, l’association du PVC avec un muret en pierre est souvent une réussite.

Des lames en bois composite (il intègre du polyéthylène) et des profilés en alu pour une grande durabilité et de larges possibilités de personnalisation en termes de couleurs et de dimensions : c'est le nouveau concept de clôture Boston de chez Fiberdeck. 60 € le profilé en alu, 20 € la lame. www.fiberdeck.fr © Fiberdeck

Un conseil : prévoyez dès le début de la construction les éléments à encastrer dans le mur de sous-bassement (boîte aux lettres, interphone, éclairage, compteur électrique ou gaz…). Retenez également que tous les murs, grands ou petits, en pierre naturelle ou reconstituée, en ciment ou en brique, exigent des fondations. Pour obtenir une bonne assise, vous devrez creuser le sol et couler une semelle en béton. Ce qui n’est pas à la portée du premier bricoleur venu.

Métal : naturellement chic

Stylisé ou dépouillé, enrichi de volutes ou de rosaces, le fer forgé est du plus bel effet. D’ailleurs, pendant longtemps, il était réservé aux demeures bourgeoises. Aujourd’hui, il se démocratise. Ses atouts : un aspect léger et une extrême robustesse. Son défaut : l’entretien. Il doit impérativement recevoir un traitement anticorrosion et une peinture polyuréthane cuite au four. Si votre clôture n’est pas livrée avec cette finition, il ne vous reste qu’à dégraisser le métal. Poncez-le. Appliquez vous-même deux ou trois couches de peinture spéciale fer avant qu’il ne rouille. L’opération se renouvelle tous les quatre ans.

Un look vintage pour cette clôture assortie à son portail. On note les embouts décoratifs en forme de flammes. Collection Tradition, Horizal. Prix non communiqué. wwww.lesportaliers.com © Horizal, réseau Les Portaliers®

L’alternative : l’aluminium. Lorsqu’il est thermolaqué, il est pratiquement inaltérable. Pour les petits budgets, on choisit le grillage. Soudé, tissé, rigide, souple, galvanisé, plastifié… Les modèles sont nombreux. Généralement, on privilégie les mailles souples ou soudées (tendues entre des piquets métalliques) car elles s’adaptent à tous les terrains. Même les plus escarpés… Autres avantages du grillage : il se décline en diverses hauteurs (1 m, 1,20 m, 1,50 m, 2 m…) et qu’il est possible de couper à ses mesures. Côté entretien, les modèles en acier galvanisé revêtu d’un film en PVC sont insensibles à la corrosion. Certains sont même garantis dix ans.

Portail : toujours coordonné

Le portail concilie sécurité et esthétique. Il sert d’abord à restreindre l’accès à votre propriété. Mais il doit aussi refléter la personnalité de votre maison et s’harmoniser avec la clôture. Pour une meilleure cohérence, les fabricants proposent souvent des modèles assortis. Mais avant d’opter pour un modèle, vous devrez définir le sens et le mode d’ouverture des portes. Si vous optez pour des battants, il vous faudra de l’espace pour obtenir un débattement suffisant. Ils devront s’ouvrir vers l’intérieur s’ils donnent directement sur la voie publique.

Ces lames brise-vue s'harmonisent avec le portail, mais aussi le muret et le style de la maison qu'elles protègent. Elles sont issues d'un partenariat entre Technal et Kostum. Prix sur demande. www.technal.com/particuliers © KOSTUM x TECHNAL

Lorsque ce n’est pas possible, orientez-vous vers des modèles coulissants. Quant à la taille du portail à proprement parler, sachez que les modèles standard à deux vantaux varient de 2,50 à 4 m de large. Au-delà, vous devrez sans doute penser à une solution sur mesure. Enfin, si votre portail sert au passage des voitures et des piétons, choisissez de préférence un modèle avec portillon intégré, ou avec un vantail tiercé (l’un des deux sert de portillon).

Ce portail s'ouvre et se ferme d'un seul geste du doigt même à distance grâce à un système connecté. www.somfy.fr © Somfy SAS

Portails intelligents
Motorisables, les portails sont aussi connectés donc pilotables, même à distance via un simple smartphone. Ils peuvent par exemple s'ouvrir et se fermer en même temps que les volets et le tout peut être programmé. Vous pouvez aussi les accompagner d'une caméra ou d'une alarme pour renforcer la sécurité de la maison. De nombreuses solutions existent sur le marché, n'hésitez pas à comparer pour choisir le meilleur rapport qualité/prix.

Automatismes : au doigt et à l’œil

Les portails automatiques présentent de nombreux avantages. A condition d’opter pour le bon modèle. Aujourd’hui, trois types de fonctionnements existent sur le marché. D’abord, les systèmes enterrés. Ils réclament des travaux importants (trous à creuser, maçonnerie, cuvette sous les gonds, etc.). Mais ils offrent un gain de place et conviennent bien aux modèles lourds. Ils sont en outre plus sûrs.

Un portillon pour les piétons, un portail pour les voitures, mais un look coordonné et des découpes laser pour une personnalité unique. Prix sur demande. www.maine-clotures.com © Maines Clôtures

Viennent, ensuite, les systèmes à bras. Ils sont préconisés par la quasi-totalité des fabricants de portails en bois ou en PVC. Très douce, leur traction préserve les vantaux et les gonds. Ils sont en outre faciles à installer. En revanche, côté sécurité, ils sont très visibles… Et puis ils nécessitent un minimum de dégagement une fois ouverts.

Autre catégorie : les systèmes à vérins. Ils exercent des contraintes importantes sur les vantaux. Ils conviennent bien aux portails robustes. Leur vitesse est le plus souvent réglable. Sobres, ils s’intègrent bien à l’environnement (on ne les voit que de l’intérieur). Mais il faut respecter une distance minimale de 15 cm entre les poteaux et l’axe des gonds.

Dernier conseil : pensez à la vitesse de fonctionnement. Pour une ouverture à 90°, elle peut varier de 8 à 50 secondes. Près d’une minute, c’est long ! Et puis, faites installer un système de déverrouillage pour éviter qu’en cas de panne votre portail reste clos.

Clôtures : ce que dit la loi

Selon l'article 647 du Code civil, tout propriétaire peut clore sa propriété. Premièrement, pour séparer les propriétés entre elles. Deuxièmement, pour éviter les intrusions de tiers. Les principaux modes de clôture sont définis par le Code rural. Il peut s’agir d’un mur, d'une haie, d'une palissade, de fils barbelés... Si vous envisagez de clore votre terrain, rien ne vous oblige à prévenir votre voisin. Pour maintenir de bonnes relations de voisinage, présentez-lui votre projet. Dans le cas contraire, assurez-vous que votre clôture sera établie à la limite de votre propriété. A défaut, votre voisin serait en droit de demander sa démolition si elle venait empiéter sur son terrain.

Dans certaines zones, vous devez, avant l'édification de la clôture, faire une déclaration préalable auprès de votre mairie. Rendez-vous au service de l'urbanisme pour savoir si c'est le cas. Joignez à votre dossier de déclaration, un plan de situation du terrain, un plan sommaire des lieux comportant l'implantation de la clôture projetée ainsi qu'un croquis de ladite clôture. L'administration dispose alors d'un délai d'un mois pour instruire votre demande. Elle peut accepter ou tout simplement refuser votre projet. Si à l’expiration du délai d’instruction, le service compétent ne vous a pas répondu, son silence vaut acceptation.


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