Maisons bois : quel chauffage installer ?

Manuel Apruzzese
Mis à jour par
le 15 mars 2022
Journaliste chez PAP.fr

Difficile d'imaginer une maison en bois sans un poêle ou une cheminée. Tour d'horizon des solutions envisageables pour bien se chauffer l'hiver.

Près de 100 % des maisons bois possèdent un poêle ou une cheminée. © Maison Maugy

Quand on fait construire une maison en bois, on s’inscrit le plus souvent dans une démarche écologique très réfléchie. Difficile alors d’imaginer sa maison sans son complément presque indispensable : un poêle ou une cheminée à bois. Il est même possible de chauffer toute la maison et de produire son eau chaude sanitaire en optant pour une chaudière à pellets.   

Cette cheminée suspendue joue la carte de l'originalité, du design et de la performance. Naturellement, elle respecte les exigences techniques de la RT 2012. 11 482,92 € HT. www.bordelet.com © JC Bordelet

Chauffage bois, que dit la réglementation ?

Qu’elle soit à ossature bois, en poteau-poutre, en madrier ou en CLT, la maison en bois colle parfaitement aux exigences de la Réglementation environnementale 2020. Sa consommation de chauffage doit être inférieure à 12 kwhep/m² et la consommation totale d’énergie inférieure à 100 kwh/m² (avec l’eau chaude, les lumières…). par mètre carré et par an selon la localisation. Par ailleurs, la maison doit faire appel à une énergie renouvelable. De ce côté, tout va bien puisqu’il n’y a pas plus renouvelable que le bois !

Le matériel doit toutefois respecter trois exigences techniques. Les poêles ou les foyers doivent être étanches : leur chambre de combustion fermée hermétiquement doit empêcher le refoulement d’air. Ils doivent pouvoir capter l’air nécessaire à la combustion non plus dans le volume chauffé mais en dehors de la maison. Enfin, ils doivent être équipés d’un thermostat électronique.   

Une fois ces exigences prises en compte, les appareils à bois équipés de régulation automatique pourront être considérés comme chauffage principal si la surface habitable de la maison ne dépasse pas 100 m2. Au-delà, le poêle (équipé d’une régulation) ne sera qu’un accessoire et une autre énergie devra assurer le chauffage de la maison (des convecteurs électriques par exemple).

Si l’appareil est dépourvu d’un système de régulation, la maison devra être équipée d’un chauffage principal doté d’un dispositif d’arrêt et d’un thermostat. L’appareil de chauffage au bois sera alors considéré comme un système complémentaire.

Ce petit poêle joue parfaitement son rôle en appoint. 890 € HT. www./jotul.com/fr © JØTUL

Le poêle à granulés s’impose

Le poêle à granulés, appelé aussi poêle à pellets, domine le marché du chauffage bois. Les raisons de ce succès ? Il a tout simplement révolutionné le chauffage au bois en supprimant la corvée des bûches. Son réservoir de granulés intégré lui procure une plus grande autonomie. Certains modèles proposent même des réservoirs de 22 kg assurant une autonomie de deux jours.

D’autres sont capables de stopper leur combustion lorsque la température de consigne de la maison est atteinte ! Quant à leurs rendements, ils peuvent dépasser les 90 %. Le seul reproche que l’on pourrait leur faire ? Une combustion moins spectaculaire qu’avec des bûches… De manière générale, le prix d’un poêle à granulés est compris entre 3 000 et 6 000 € selon le matériaux mis en œuvre, le design et la technologie embarquée.

Avec un rendement autour de 90 %, ce poêle étanche dispose d'une autonomie maximale de 23 heures. 3 389.19 € TTC. www.invicta.fr © Invicta

La bûche a encore de l’avenir

Si le pellet s’est imposé ces dernières années, la traditionnelle bûche de 50 cm n’a pas pour autant disparu ! Si vous préférez le crépitement d’une bonne flambée et des braises rougeoyantes, optez pour un foyer fermé compatible avec la RT 2012.Vous retrouverez alors l’agrément de la cheminée d’antan. Les performances en plus.

Comme pour les poêles à pellets, il faut impérativement une arrivée d’air indépendante, les foyers doivent être étanches et posséder une régulation électronique. Côté performances, les meilleurs modèles « flirtent » avec les 80 % de rendement.

Si le foyer fermé ne vous tente pas, pourquoi ne pas installer un foyer insert ? Il ne sont plus habillés comme une cheminée et ils jouent souvent la carte du design. Ces appareils sont très performants et offrent surtout une vision à 180° du foyer. Spectacle garanti ! En outre certains modèles sont capables de diffuser la chaleur dans toute la maison grâce à un réseau de canalisations. Compter entre 800 et 2 000 €.

Derrière ses lignes discrètes, ce poêle abrite un foyer en béton réfractaire pour une chaleur toujours plus maîtrisée, grâce notamment à son réglage précis de la combustion. 3 748.42 € TTC. www.deville.fr © Deville

Les poêles à bois mixtes

Vous souhaitez concilier l’autonomie et le spectacle d’une belle flambée ? Dans ce cas choisissez un poêle mixte. Il tire profit du pellet et de la bûche qu’il peut utiliser indifféremment. Pour un usage quotidien, le granulé permettra de chauffer votre maison pendant votre absence ou pendant la nuit tandis que les bûches seront utilisées le soir ou le week-end pour créer une ambiance.

Les performances et le spectacle d’une belle flambée sont au rendez-vous. Il se destine donc principalement aux habitués des poêles à bois qui souhaitent se soustraire ponctuellement à la corvée des bûches grâce aux granulés.Techniquement, le poêle est équipé d’une chambre de combustion qui accepte les bûches et les granulés. Compter entre 2 000 et 7 000 €.

Ce poêle mixte fonctionne aussi bien avec des pellets qu'avec des bûches. www.invicta.fr © Invicta

Les chaudières à granulés

Vous souhaitez un chauffage central à boucle d’eau chaude et une eau sanitaire produits par une chaudière à bois ? C’est possible avec une chaudière à granulés. Elle remplira exactement les mêmes fonctions qu’une chaudière classique. A la différence près qu’elle utilise des pellets. L’installation se compose d’une chaudière et d’une grosse trémie de stockage pour les granulés. Les pellets livrés par sacs ou bien soufflés en vrac depuis un camion de livraison sont stockés dans un silo alimentant le foyer grâce une vis sans fin. L’autonomie est de plusieurs mois !

Vous ne vous occupez de rien puisque la chaudière fonctionne en totale autonomie. Son utilisation est entièrement automatisée, gérée électroniquement avec toutes les fonctions d’une chaudière classique : thermostat d’ambiance, hors gel, température de confort, programmation... Une puissance de 4 kW suffit pour chauffer et produire l’eau chaude sanitaire d’une maison de 110 m2. Côté performances, quelques modèles possèdent un rendement supérieur à 100 %. En outre, ces matériels sont totalement compatibles avec le solaire thermique. Il est ainsi possible de mixer les énergies naturelles entre elles. Attention, le prix d’une chaudière à granulés est relativement élevé et varie entre 4 000 et 15 000 €.

Avec une gamme de silo de stockage décline de 500 kg à 4,6 tonnes, cette chaudière une autonomie adaptée pour tous les usages. www.oekofen.com © Okofen

Attention à la qualité des pellets !
Tous les pellets de bois ne se valent pas ! Pour tirer le meilleur parti de votre poêle à bois, il ne faut pas mégoter sur la qualité des granulés. Premier réflexe, acheter des pellets certifiés (DINplus, ENplus, NF). Ces labels certifient un bon niveau de pouvoir calorifique, un taux d’humidité optimal ainsi qu’un bon taux de cendre. Leur taille doit aussi être comprise entre 20 à 30 mm de longueur pour un diamètre de 6 à 8 mm afin d’éviter de bloquer le passage entre le silo et la chambre de combustion. Ils doivent également être issus de forêt gérées durablement.


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