Si le concept de maison performante ne date pas dhier, lentrée en vigueur de la nouvelle réglementation thermique (la fameuse RT 2012) au 1er janvier 2013 en a considérablement affiné les principes. Signes particuliers : la prise en compte des besoins bioclimatiques, des seuils de consommation dénergie primaire à ne pas dépasser (50 kWep/m².an en moyenne) ou encore une étanchéité renforcée...
Pour que la maison respecte les exigences de la RT 2012, le constructeur peut jouer sur les matériaux de construction. Ces derniers doivent assurer la solidité de l'ouvrage mais également faire preuve de vertus isolantes. Leur inertie thermique est également prise en compte. C'est la capacité à stocker les calories pour ensuite les restituer dans la maison, ce qui permet d'économiser de l'énergie.
Les férus de technique noteront que la performance des murs se mesure avec le coefficient R. Il mesure la résistance thermique du matériau. Plus il est élevé, plus le matériau est isolant. Pour les maisons RT 2012, le R de l'ensemble gros oeuvre-isolation varie entre 3 et 5. Pour les maisons dites passives, qui peuvent pratiquement se passer de chauffage, il peut atteindre voire dépasser 8 (données fournies à titre indicatif).
Matériaux traditionnels et nouvelles façons de construire
De plus en plus de maisons sont bâties selon le principe de lisolation répartie grâce à des matériaux innovants. Brique Monomur®, béton cellulaire ou parpaing nouvelle génération sont montés selon la technique du joint mince. Le ciment est remplacé par un mortier-colle. Résultat : des murs dun seul tenant, à la fois porteurs et isolants, qui font preuve d'une bonne inertie thermique.
Les procédés classiques ne sont pas pour autant négligés. Il y a encore quelques années, le monde du bâtiment pensait quil faudrait abandonner la maçonnerie traditionnelle pour augmenter la performance énergétique des maisons. Or aujourdhui, les constructeurs atteignent un niveau d'efficacité exceptionnel avec cette méthode. Avec des parpaings ou des briques classiques et une isolation rapportée par l'intérieur ou par l'extérieur, certains dentre eux peuvent dores et déjà bâtir des maisons dites passives, qui peuvent pratiquement se passer de chauffage.
Environ 10 % des maisons sont bâties en bois. Le système le plus employé : l'ossature bois industrialisée. Les panneaux sont préfabriqués en usine. Ils sont ensuite acheminés sur le chantier pour être assemblés. Un système qui offre de nombreux atouts : rapidité de montage, adaptation plus facile aux terrains délicats (le bois est plus léger) et forte capacité d'isolation. En revanche, l'inertie thermique du bois est assez faible. Pour compenser, les constructeurs installent leurs maisons à ossature bois sur un plancher béton, lequel affiche un bon niveau d'inertie.
Certains constructeurs ont recours à l'ossature métallique. La carcasse de la maison est faite de poutres d'acier inoxydable sur lesquelles on place des panneaux de béton associés à un isolant. Chez d'autres professionnels, c'est une cage de métal qui renferme l'isolant. Dans les deux cas, la performance énergétique, l'inertie, la solidité ou encore les vertus parasismiques sont au rendez-vous.
Si la diversité ne rend pas toujours le choix aisé, sachez toutefois que chaque constructeur uvre généralement avec un matériau de prédilection, par habitude locale ou simplement par savoir-faire. En d'autres termes, il n'existe pas de matériau idéal. Tous permettent d'atteindre voire de dépasser les exigences de la RT 2012. Tout est question de savoir-faire et de mise en oeuvre de qualité, autrement dit de suivi de chantier et de formation des entreprises de construction.