VMC : un air sous contrôle

Jérôme Augereau
Mis à jour par
le 2 mai 2022
Journaliste chez PAP.fr

Méconnue des acquéreurs, la ventilation mécanique contrôlée, est pourtant essentielle au confort. Et pour cause : elle renouvelle l’air ambiant en évacuant l’air vicié.

Cette VMC, signée Renson, augmente automatiquement son débit d'extraction en cas de dégradation de la qualité de l'air détectée grâce à ses capteurs. www.renson.eu © Renson/Trecobat

Invisible, elle est pourtant omniprésente dans votre maison ! C’est la ventilation mécanique contrôlée. Pour renouveler l’air intérieur des maisons, les constructeurs doivent installer une VMC, dite simple flux hygro B.

Comment ça marche ? Cette dernière extrait l’air ambiant pollué par l’humidité et les mauvaises odeurs via des bouches situées dans les pièces humides : cuisine, salle-de-bains, toilettes. L’extraction est assurée par un moteur situé dans les combles de la maison. Le débit d’air extrait varie selon la teneur en humidité détectée par les bouches. Plus le taux d’hygrométrie est élevé, plus le débit augmente. Inversement, en cas d’absence, le débit diminue, sans pour autant s’arrêter, car il faut renouveler l’air en permanence. Ce qui réduit la consommation énergétique de l’installation. L’air vicié est rejeté à l’extérieur par la toiture. L’air neuf est quant à lui diffusé dans l’habitation via des ouïes localisées en partie supérieure des menuiseries, implantées dans le salon, le séjour et les chambres. Le débit de l'air entrant est, lui aussi, modulé selon le taux d'humidité de la pièce.

L’alternative de la VMI. Autre dispositif plus sophistiqué que la VMC simple flux hygroréglable : la ventilation mécanique par insufflation, appelée VMI. Le principe ? L’air neuf est filtré avant d’être insufflé dans la maison via des bouches. La circulation d’air génère une légère surpression dans les pièces évacuant l’air pollué grâce à des ouïes localisées en partie haute des menuiseries des pièces de vie. Des capteurs détectant l'humidité et les Cov permettent d'ajuster le débit d'air extrait selon les besoins.

Les conduits semi-flexibles évitent l'encrassement du réseau. www.renson.eu/fr-fr © Renson

L’air pur de la double-flux. Marginale dans la maison neuve, la VMC double flux possède pourtant de sérieux atouts. Elle récupère, via un échangeur, la chaleur de l’air vicié qui sera extrait pour réchauffer l’air entrant. À la clé, des économies d’énergie, car l’air extérieur dont la température atteint 15 °C peut transmettre des calories à l’air intérieur qui sera diffusé à 19 °C. Ce qui limitera l’usage du système de chauffage. L’air entrant est par ailleurs filtré des pollens et autres bactéries, un argument qui fait mouche auprès des particuliers soucieux de leur santé et notamment les personnes souffrant d’allergies.     

Un air traité en temps réel. La VMC double flux contribue à la diminution de la consommation énergétique de la maison. Les échangeurs de chaleur sont en effet devenus plus performants, récupérant 70 % des calories de l’air vicié contre 30 % auparavant. Les moteurs sont aussi plus silencieux et la VMC est désormais pilotable. À l’aide de son smartphone, l’utilisateur enclenche le mode boost pour augmenter le débit d’air extrait si l’air ambiant est fortement pollué. Les VMC double flux sont aussi devenues plus efficaces. Des capteurs mesurant le CO2, les Cov, l’humidité ainsi que les particules fines, sont associés à certaines VMC double flux. En cas de dégradation de la qualité de l’air, le débit de la ventilation augmente automatiquement.

Une installation auto-contrôlée. Certains industriels ont aussi développé un système de ventilation détectant en permanence la qualité de l’air. Chaque pièce humide est traitée par le groupe d’extraction. Un capteur mesure ainsi les Cov détectés dans les toilettes quand un autre évalue l’humidité dans la cuisine, la buanderie et la salle-de-bains. En cas de dégradation de la qualité de l’air, le système de ventilation se déclenche immédiatement.

La VMC double flux réchauffe l'air entrant en récupérant les calories de l'air vicié qui sera évacué. www.solerpalau.fr © S&P France

La vérification de la VMC obligatoire avec la RE 2020
Les acquéreurs qui se feront construire une maison conforme à la réglementation environnementale, la RE 2020, devraient respirer un air de meilleure qualité. Ce texte rend en effet obligatoire la vérification de l’installation et son bon fonctionnement par un professionnel agréé par le ministère. Plusieurs contrôles sont prévus. L’opérateur vérifiera, en premier lieu, que cet équipement a bien fait l’objet d’une étude aéraulique permettant de bien dimensionner l’installation. Le plan de cette installation doit être aussi joint. Ce dernier positionnera le moteur, les gaines, les bouches d’extraction…
Des constats visuels seront ensuite effectués in situ. Il faudra notamment contrôler que le caisson d’extraction est bien connecté aux gaines, que les conduits souples sont installés correctement. Chaque pièce humide doit être dotée d’une bouche d’extraction. Une mesure de débit sera réalisée sur la bouche d’extraction de la cuisine en grand débit. Sans oublier une mesure de pression sur l’ensemble des bouches. En cas de non-conformité, l’installation devra faire l’objet de mesures correctives et d’un nouveau contrôle. Dans le cas contraire, l’attestation de conformité à la RE 2020 ne pourra pas être établie. Le maître d’ouvrage (le particulier faisant construire sa maison) ne pourra pas faire sa DAACT, déclaration attestant l’achèvement et la conformité des travaux, en bonne et due forme.

Combien ça coûte ?
VMC simple flux : 1 000 €
VMI : 1 800 €
VMC double flux : 5 000 €

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