En vigueur depuis janvier 2013, la Réglementation thermique 2012 (RT 2012) encadre la construction en général et la maison neuve en particulier. Elle fixe notamment des plafonds de consommation d'énergie et d'émissions de gaz à effet de serre à ne pas dépasser. Dans ce but, elle insiste sur l'optimisation des apports naturels pour récupérer le maximum de calories gratuites en hiver et assurer un bon confort en été.
Pour atteindre ces objectifs, la RT 2012 instaure un coefficient dit Bbio. « Il mesure la capacité d'un bâti à limiter simultanément les besoins en énergie pour le chauffage, le refroidissement et l'éclairage et ce indépendamment des systèmes énergétiques et des équipements choisis », précisent D. Molle et P.-E. Patry, fondateurs du bureau d'études Senova. En clair : la priorité est donnée à l'efficacité du bâti.
Le Bbio se calcule en points, en fonction de la localisation de la maison et de son altitude. Ce qui permet de prendre en compte les particularismes locaux, sachant que le climat, donc la performance énergétique de la maison, diffèrent selon les régions. En dautres termes, une villa du Roussillon na pas besoin dêtre aussi isolée quune demeure jurassienne puisque les besoins bioclimatiques ne sont pas les mêmes.
Ces données sont moulinées dans un moteur de calcul informatique élaboré par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et intégré dans les logiciels des bureaux d'études thermiques. Le résultat doit toujours être être inférieur à une valeur maximale, le Bbiomax. En clair : l'idée est de faire baisser le Bbio de la maison pour atteindre la plus petite valeur possible. Si le Bbiomax de la maison atteint par exemple 90 points, il faudra impérativement que le Bbio de votre maison soit inférieur à cette valeur.
Le tableau ci-dessus provient d'une étude EDF publiée fin 2017 et portant sur 88 000 maisons neuves. Elle montre que le coefficient Bbio des maisons neuves est toujours inférieur au Bbio Max, comme le veut la réglementation thermique 2012. Les chiffres tiennent compte de la zone climatique dans laquelle se situent les maisons. En zone H3 (arc méditerranéen), les besoins bioclimatiques sont moins importants qu'en zone H1B (quart nord-est de la France).
Bioclimatique : optimiser les apports naturels
Pour diminuer le Bbio, la conception bioclimatique est privilégiée. La maison affiche des formes plus compactes. Il y a donc moins de parois en contact avec lextérieur, ce qui limite les déperditions thermiques. Le garage joue le rôle de zone tampon entre lextérieur et lintérieur de la maison. On travaille sur lorientation des baies vitrées afin de récupérer un maximum de calories solaires lhiver. Cest pour cette raison que les ouvertures doivent compter pour au moins 1/6 de la surface des murs. Toujours pour économiser lénergie, la priorité est donnée à léclairage naturel.
Lorsque le terrain et l'environnement le permettent, la conception bioclimatique peut être très poussée. Le principe : la maison est orientée de manière à suivre la course du soleil. On place les chambres à l'est, le séjour au sud (avec ses grandes baies vitrées) et la cuisine à l'ouest. les pièces techniques (entrée, cellier, etc.) sont disposées au nord. Pour éviter les surchauffes en été, on peut placer des casquettes ou des brise-soleil au-dessus des baies vitrées orientées au sud. devant la maison, on peut planter des arbres à feuilles caduques : en été, ils "amortissent" les rayons du soleil et les laissent entrer dans la maison en hiver.
Autre point important : linertie thermique. En hiver, le bâti doit être capable de stocker les calories le jour pour les restituer la nuit. En été, cest la fraîcheur nocturne qui est emmagasinée par les murs pour être diffusée la journée. Un point qui impacte le choix des matériaux de construction. Brique, parpaing ou béton cellulaire affichent une bonne inertie. Ce qui nest pas le cas du bois. Les pros ont trouvé la parade : cest le plancher bas, en béton, ou un mur en brique placé sous les fenêtres de toit, qui vont capturer les calories hivernales ou les frigories estivales.
Maison : isolation et étanchéité renforcées
Le Bbio peut également baisser grâce à une bonne isolation, puisque celle-ci va diminuer les besoins en chauffage. Cest pourquoi les épaisseurs disolant sont plus importantes dans les maisons conformes à la RT 2012. Les planchers bas, en contact avec le sol, bénéficient dun traitement particulier. Des caissons disolant (hourdis) sont placés entre des poutres en béton pour éviter toute remontée de froid. Toujours pour réduire les besoins en chauffage, les ponts thermiques doivent être traités pour être quasiment supprimés.
Létanchéité est renforcée pour ne pas provoquer de déperditions thermiques. Le débit de fuites dair vers lextérieur ne doit pas dépasser 0,6 m3 par mètre carré de paroi et par heure. Cest léquivalent dun trou de la taille dune balle de tennis. Létanchéité est vérifiée par un test réalisé lorsque la maison est terminée. Une procédure obligatoire. Les constructeurs titulaires de lagrément perméabilité en sont dispensés. Ils se sont engagés dans une démarche qualité qui garantit que par principe, leurs maisons respectent la réglementation. Ils sont régulièrement contrôlés par lEtat.