Construire une maison à énergie positive

Pierre Chevillard
Mis à jour par
le 22 janvier 2014
Rédacteur en chef chez PAP.fr

Pour bâtir une maison à énergie positive, l'enveloppe (ensemble gros oeuvre/isolation) fait l'objet de toutes les attentions. En la matière, certains constructeurs emploient des modes constructifs traditionnels mais revisités comme les blocs rectifiés assemblés par un mortier-colle. D'autres optent pour des procédés plus innovants, avec des prémurs fabriqués en usine ou des ossatures métalliques.

Bâtie à Vannes (56) par Arteco, cette villa à énergie positive est faite en briques et bénéficie d'une isolation par l'extérieur. Elle reçoit une ventilation double flux, des fenêtres à triple vitrage et 50 m² de panneaux solaires produisent de l'électricité. www.maisons-arteco.fr © Arteco

Matériaux traditionnels

Arteco, en Bretagne, a livré une villa à énergie positive dès 2011. Les murs sont en briques collées associées à une isolation par l'extérieur. « Notre priorité : utiliser des matériaux et des équipements disponibles sur le marché, fiables et durables, dont la mise en oeuvre peut être assurée par nos artisans », indique Pierre Laude, directeur associé d'Arteco.

Pour sa maison à énergie positive bâtie près d'Annecy, Chamois Constructeur s'est tourné vers le béton. Un rang de parpaings et un voile de béton enserrent vingt centimètres d'isolant. « Pour notre Villa Respekt, une maison à énergie positive réalisée à Pelissanne (13), nous avons opté pour le béton cellulaire, un matériau qui bénéficie d'excellentes capacités isolantes. Nous lui avons associé une isolation par l'extérieur », note Jacques Patingre, cogérant des Villas La Provençale.

Construction innovante

Plus innovant  : le procédé utilisé par Maisons Serge Olivier, en Languedoc-Roussillon, qui a inauguré sa villa positive cet été. « Le gros oeuvre est fait de dalles de béton qui enferment de l'isolant et qui sont collées les unes aux autres », explique Serge Nauges, dirigeant de cette société. De quoi assurer en même temps la solidité de la maison et son isolation !

Pour construire des maisons performantes et notamment à énergie positive, certains constructeurs emploient des matériaux innovants. Proposés par Alkern, ces parpaings rectifiés se montent avec un mortier-colle. Ils contiennent un isolant, ce qui accroît leur efficacité thermique. © Alkern

Nombre d'industriels du bâtiment proposent des procédés du même type. Certains parpaings, certaines briques, contiennent de l'isolant. Autre système : le Thermoform®. Ici, on coule du béton dans des blocs de coffrage isolants en polystyrène expansé. « L'association de ces deux matériaux aboutit à des structures monolithiques dotées d'une très grande performance thermique et d'une excellente étanchéité à l'air », explique le fabricant.

Maisons France Confort a signé à Saint- Priest (69) une maison à énergie positive qui offre l'une des plus hautes performances d'Europe. Sa structure métallique est garnie d'isolants à très grande efficacité. Les uns sont placés dans la structure, les autres sont rapportés par l'extérieur. Certains sont à changement de phase : ils se liquéfient sous l'effet de la chaleur puis se solidifient en restituant les calories à l'intérieur.

Plancher, toit et fenêtres : bien isolés !

Des murs très efficaces ne suffisent pas à faire une maison positive. Ainsi, le plancher bas accueille des caissons d'isolant (polystyrène expansé, fibre de bois, etc.) qui sont placés entre des poutrelles béton. Une fois en place, le dispositif est recouvert d'une membrane, et une dalle en béton autoplaçant est coulée. « Ce plancher en hourdis béton et polyuréthane sous chape supprime les ponts thermiques. On évite les déperditions énergétiques, on obtient ainsi un meilleur rapport gain en énergie/budget », explique-t-on chez PCA Maisons, un constructeur provençal qui a réalisé une villa positive à La Farlède (13). Le toit, source majeure de déperditions caloriques, fait l'objet d'un suivi particulier. Chez Maisons Moyse, « l'isolation des plafonds est constituée de deux couches croisées d'une épaisseur de 400 mm avec frein vapeur indépendant ».

Si les maisons conformes à la réglementation thermique actuelle utilisent peu les fenêtres à triple vitrage, cette solution, très isolante, est couramment employée dans les villas positives. © Tryba

Les maisons positives sont souvent équipées de fenêtres à triple vitrage, qui sont les plus isolantes. Mais en fonction des zones climatiques, des doubles vitrages pourront être employés. Maisons Satov a mixé les deux solutions  : les triples vitrages prennent place en paroi nord et les autres parties de la maison accueillent des doubles vitrages. Quelles que soient les options retenues, les fenêtres sont toujours munies de vitrages peu émissifs. Ils sont recouverts d'un film métallique qui piège à l'intérieur les calories solaires,réduisant encore un peu plus les besoins en chauffage.

Enfin, les constructeurs font la chasse aux ponts thermiques. Une attention toute particulière est accordée aux points délicats que sont les coffrages de volets roulants, les prises de courant, les bouts de dalle en contact avec les murs… Même les portes et les fenêtres sont équipées de rupteurs de ponts thermiques.

Cliquez sur un département pour voir
des offres de maisons neuves avec terrain


La rédaction vous conseille