Bepos : cinq lettres pour Bâtiment à énergie positive. Une norme qui entrera en vigueur en 2020. À cette date, tous les logements neufs, y compris les maisons, devront produire davantage d'énergie qu'ils n'en consomment. Après la nouvelle réglementation thermique (RT 2012, voir lexique), obligatoire depuis le 1er janvier 2013, la course à l'habitat écologique arrivera à son terme. Et les nouveaux logements n'auront jamais été aussi vertueux puisqu'ils marieront économies et faibles émissions de gaz à effet de serre.
Pour aider les professionnels de la construction à anticiper l'échéance de 2020, l'association Effinergie a lancé en février dernier son label Bepos-Effinergie 2013. Avec lui, les maisons doivent être conformes à la RT 2012 et au label Effinergie+. Elles doivent faire l'objet d'un bilan prévisionnel des consommations d'énergie non renouvelables, qui doit s'approcher le plus possible de zéro. Comme si la maison n'avait pas besoin de chauffage. L'énergie grise et le potentiel d'écomobilité sont également pris en compte. Et l'on ajoute l'énergie produite par le bâtiment pour mériter le terme de positif.
La maison positive est déjà une réalité
Les constructeurs ont devancé l'appel de 2020, mais aussi l'arrivée du label Bepos. « La maison à énergie positive est déjà une réalité et nombre d'entre elles ont déjà vu le jour, que ce soit en Rhône-Alpes, en Franche-Comté, en Paca ou encore en Bretagne », explique Christian Louis-Victor, le président de l'Union des maisons françaises. L'objectif des professionnels : maîtriser les aspects techniques et réglementaires de ces logements dernier cri pour les proposer à des prix abordables.
Ces maisons sont de véritables concentrés de technologie. Elles font appel à des modes constructifs et à des équipements dernier cri. Elles donnent la priorité au bâti pour une isolation et une étanchéité à l'air renforcées. Elles misent sur la conception bioclimatique. Souvent, elles reprennent les critères du label allemand PassivHaus. « Sa principale caractéristique : une faible consommation, qui limite les besoins en chauffage à 15 kWh par mètre carré et par an, un niveau inférieur aux exigences de la RT 2012 », indique-t-on chez Maisons Moyse, en Franche-Comté, l'un des premiers à avoir bâti une maison Bepos. Ce n'est qu'ensuite que ces villas produisent de l'électricité, pour bel et bien devenir positives en énergie.
Un lexique pour mieux comprendre le Bepos
RT 2012. C'est la nouvelle réglementation thermique. Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2013. Avec elle, le plafond de consommation des maisons neuves ne peut pas dépasser 40 à 65 kWh/m²/an selon les régions. Elle impose le recours aux énergies renouvelables et la prise en compte des besoins bioclimatiques du bâtiment (besoin de chauffage). Le débit de fuites d'air vers l'extérieur ne doit pas dépasser 0,6 m3/m² de paroi/heure.
Label Effinergie+. Il va plus loin que la RT 2012. Il renforce notamment la prise en compte des besoins bioclimatiques et ses plafonds de consommation sont inférieurs de 20 % à ceux de la RT 2012.
Label Bepos-Effinergie 2013. Il définit les règles à suivre pour bâtir des bâtiments à énergie positive.
Énergie grise. Énergie consommée par un produit tout au long de son cycle de vie, de la fabrication au recyclage.
Potentiel d'écomobilité. Évaluation de la consommation d'énergie des habitants d'un logement dans le domaine des transports. Dans le label Bepos, il s'ajoute à la consommation de la maison.
Label PassivHaus. Label allemand qui s'applique aux maisons passives. Il limite le besoin en chauffage à 15 kWh/m²/an. Certains critères (étanchéité notamment) sont plus stricts que ceux de la RT 2012.