Rien de spectaculaire sur le front des taux demprunt immobiliers en ce début juin 2017. Certes ils remontent mais faiblement. Ils restent donc toujours historiquement bas. « Après un mois de mai plutôt baissier, les derniers barèmes reçus fin mai et début juin sont majoritairement en hausse malgré quelques baisses encore observées. Pour être plus précis, la moitié de nos partenaires bancaires ont relevé leurs barèmes en début de mois (entre 0,05% et 0,15%), un quart les ayant maintenus inchangés et le quart restant ayant appliqué des baisses comprises entre 0,05% et 0,15% », analyse Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux.com
Une remontée en douceur ? Oui. Les divers mouvements sobservent sur les taux moyens à 1,51% sur 15 ans, soit + 0,05% par rapport à mai dernier, 1,75 % sur 20 ans soit + 0,10% par rapport à mai dernier et 1,90% sur 25 ans ce qui est équivalent au mois dernier. Selon le courtier Empruntis, pour les meilleurs profils d'emprunteurs et sur les durées les plus demandées - 15 et 20 ans -, les taux demprunt immobilier restent à 1% et 1,30%. Le taux sur 30 ans est le seul à augmenter, à 6 centimes plus cher. « Pour les profils moyens, les durées les plus courtes (7 et 10 ans) diminuent de 5 centimes chacune. Quant aux quatre autres taux, ils restent stables. Comme nous l'avions anticipé, ce mois-ci les taux varient encore très peu », souligne Cécile Roquelaure, directrice communication et études d'Empruntis.
Les marges bancaires à la hausse ? Oui. En dépit dune baisse des OAT* 10 ans, qui ont chuté de 0,70% cette semaine, les barèmes des banques sont en hausse ce mois-ci. « Il est assez rare que les banques ne répercutent pas les mouvements des OAT quils soient dans un sens ou dans un autre, détaille Maël Bernier. Nous sommes donc ici clairement face à une volonté des établissements bancaires de profiter de cette détente pour reconstituer des marges sur le produit phare quest le crédit immobilier. » Pas de quoi saffoler cependant selon cette spécialiste puisque les taux se situent entre 0,05% et 0,10% de moins quen juin 2016.
Faut-il sattendre à une hausse des taux ? Oui. En mai 2017, la demande a baissé de 18% par rapport à mai 2016. En cause ? Les incertitudes qui ont entouré lélection présidentielle et ses conséquences économiques éventuelles ont impacté le marché. « Les élections législatives de ce début de mois maintiennent le marché en attente, explique Philippe Taboret, directeur général adjoint du courtier Cafpi. Nous sommes au creux de la vague. Dès mi-juin, une fois le gouvernement pleinement installé, nous aurons une vraie vision de la qualité de la production pour les mois à venir. » Jusquici les banques ont continué à proposer des taux aussi bas que possible pour séduire leurs clients. Mais « dans ces conditions, passée la période printanière, la hausse des taux va se poursuivre lentement », conclut Philippe Taboret.
*OAT : sigle pour les Obligations assimilables du Trésor qui sont des titres demprunt émis par la République française.