Crédit : une mini-hausse des taux

Laurence Mertz
Mis à jour par
le 9 juin 2017
Journaliste chez PAP.fr

Les taux d’emprunt immobilier ne frémissent pour l’instant que légèrement mais risquent de remonter après les élections législatives.

© Fotolia/Pix4U

Rien de spectaculaire sur le front des taux d’emprunt immobiliers en ce début juin 2017. Certes ils remontent… mais faiblement. Ils restent donc toujours historiquement bas. « Après un mois de mai plutôt baissier, les derniers barèmes reçus fin mai et début juin sont majoritairement en hausse malgré quelques baisses encore observées. Pour être plus précis, la moitié de nos partenaires bancaires ont relevé leurs barèmes en début de mois (entre 0,05% et 0,15%), un quart les ayant maintenus inchangés et le quart restant ayant appliqué des baisses comprises entre 0,05% et 0,15% », analyse Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux.com

Une remontée en douceur ? Oui. Les divers mouvements s’observent sur les taux moyens à 1,51% sur 15 ans, soit  + 0,05% par rapport à mai dernier, 1,75 % sur 20 ans soit + 0,10% par rapport à mai dernier et 1,90% sur 25 ans ce qui est équivalent au mois dernier. Selon le courtier Empruntis, pour les meilleurs profils d'emprunteurs et sur les durées les plus demandées - 15 et 20 ans -, les taux d’emprunt immobilier restent à 1% et 1,30%. Le taux sur 30 ans est le seul à augmenter, à 6 centimes plus cher. « Pour les profils moyens, les durées les plus courtes (7 et 10 ans) diminuent de 5 centimes chacune. Quant aux quatre autres taux, ils restent stables. Comme nous l'avions anticipé, ce mois-ci les taux varient encore très peu », souligne Cécile Roquelaure, directrice communication et études d'Empruntis.

Les marges bancaires à la hausse ? Oui. En dépit d’une baisse des OAT* 10 ans, qui ont chuté de 0,70% cette semaine, les barèmes des banques sont en hausse ce mois-ci. « Il est assez rare que les banques ne répercutent pas les mouvements des OAT qu’ils soient dans un sens ou dans un autre, détaille Maël Bernier. Nous sommes donc ici clairement face à une volonté des établissements bancaires de profiter de cette détente pour reconstituer des marges sur le produit phare qu’est le crédit immobilier. » Pas de quoi s’affoler cependant selon cette spécialiste puisque les taux se situent entre 0,05% et 0,10% de moins qu’en juin 2016.

Faut-il s’attendre à une hausse des taux ? Oui. En mai 2017, la demande a baissé de 18% par rapport à mai 2016. En cause ? Les incertitudes qui ont entouré l’élection présidentielle et ses conséquences économiques éventuelles ont impacté le marché. « Les élections législatives de ce début de mois maintiennent le marché en attente, explique Philippe Taboret, directeur général adjoint du courtier Cafpi. Nous sommes au creux de la vague. Dès mi-juin, une fois le gouvernement pleinement installé, nous aurons une vraie vision de la qualité de la production pour les mois à venir. » Jusqu’ici les banques ont continué à proposer des taux aussi bas que possible pour séduire leurs clients. Mais « dans ces conditions, passée la période printanière, la hausse des taux va se poursuivre lentement », conclut Philippe Taboret.

*OAT : sigle pour les Obligations assimilables du Trésor qui sont des titres d’emprunt émis par la République française.


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