Aujourdhui, les chaudières gaz à condensation équipent près dun quart des maisons neuves. Elles desservent le plus souvent un plancher chauffant, mais il est possible de les raccorder à des radiateurs. Elles peuvent aussi produire de leau chaude sanitaire (chaudière double service). Comment ça marche ? Lappareil condense la vapeur deau fabriquée lors de la combustion pour en récupérer les calories, lesquelles réchauffent leau de retour du chauffage central. Résultat : un rendement (rapport énergie produite/énergie consommée) proche de 100%. Par rapport aux appareils dancienne génération, les chaudières à condensation permettent de réaliser jusquà 30% déconomie dénergie pour le chauffage et la production deau chaude sanitaire. Le point sur les innovations et les prochaines évolutions de ces appareils avec Emmanuel Bavoux, directeur du pôle marché grand public chez GrDF.
Construiresamaison.com : quelles sont les nouveautés en matière de chaudières à condensation ?
Emmanuel Bavoux : Outre leurs performances et leurs très hauts rendements, les chaudières à condensation d'aujourd'hui permettent de réguler avec beaucoup de finesse la température de la maison. Grâce à une gamme complète de thermostats connectés et ergonomiques, les utilisateurs peuvent notamment définir les plages de chauffe en fonction de leur présence, piloter le chauffage à distance, ou encore suivre les consommations à distance. Bref, le confort se pilote au doigt et à lil ! Autres innovations : les fabricants proposent aujourdhui une large gamme de modèles performants, compacts et design qui répondent aux besoins de chaque logement. Par ailleurs, les chaudières à condensation sont équipées de nombreux organes qui assurent la sécurité de linstallation : sonde détectant une éventuelle surchauffe, système antidébordement de fumée, sécurité de flamme, vanne gaz ou robinet dobturation automatique intégré, etc.
Quelles sont les prochaines évolutions ?
Pour un usage optimisé, les fabricants travaillent sur la régulation multizone et la compatibilité avec les assistants personnels vocaux. Les chaudières évoluent également vers des dispositifs permettant à la société de maintenance de disposer dinformations à distance, de réaliser un diagnostic ou encore de faire de la maintenance prédictive en identifiant lévolution des paramètres de fonctionnement. Côté performance, certaines chaudières séquipent dun échangeur spécifique pour la production deau chaude sanitaire. Ce nouveau système offre des gains de lordre de 8 à 12% sur ce poste par rapport à une chaudière à condensation classique.
Quelle est la place du gaz dans la logique de réduction de lempreinte carbone ?
Le gaz naturel, la moins carbonée des énergies fossiles, participe déjà à la réduction des émissions de CO2 du bâtiment en proposant des solutions performantes. La prochaine réglementation environnementale, en cours de réflexion, aborde la question de lempreinte carbone via lensemble des composants du bâtiment sur son cycle de vie, en intégrant lénergie consommée. Lexpérimentation en cours montre que le gaz est compatible avec les critères du label E+C- (label Energie/carbone) qui préfigure les contours de la future réglementation environnementale. Par ailleurs, le biométhane est aujourdhui une réalité. Lambition est dinjecter 30% de gaz verts dans les réseaux en 2030. Dici 2050, le gaz pourrait même devenir 100% renouvelable, produit et consommé localement tout en permettant un stockage simple dans les réseaux de gaz existants. Une étude de lADEME, publiée en janvier 2018, juge possible ce scénario.
Les hausses du prix du gaz : un obstacle dans le neuf ?
On parle plus des hausses que des baisses et pourtant, il y en a régulièrement, comme le montrent les données recueillies sur le site projet-gaz.grdf/comparaison-prix-energies. En mars 2018, le prix du gaz est inférieur à celui observé il y a 5 ans, malgré la hausse des taxes. La très basse consommation des maisons neuves, à laquelle répond notamment la chaudière à condensation associée aux énergies renouvelables, est un gage de maîtrise des factures.