Comment bien concevoir sa terrasse

La terrasse est le meilleur allié de la maison pour profiter du jardin. Taille, emplacement, exposition, matériaux... Voici tout ce qu'il faut savoir pour mener à bien votre projet.

Emplacement, formes, matériaux : trois des points clés de la terrasse. © Point P

La terrasse, c'est l'indispensable compagne de la maison. Liaison entre la construction et le jardin, c'est LE lieu des dîners entre amis, du farniente à l'ombre du soleil estival, c'est une ouverture vers la piscine. Pour jouer ces rôles avec justesse, la terrasse doit marier esthétique et confort. En d'autres termes, elle ne doit jamais s'improviser. Emplacement, formes, matériaux, travaux mais aussi autorisations administratives, rien ne doit être laissé au hasard. Voici l'essentiel de ce qu'il faut savoir pour réussir votre terrasse.

Terrasse : par où commencer ?

Première question à vous poser : quel usage comptez-vous faire de votre terrasse ? S'agit-il d'une simple pièce de plein-air, idéale pour les petits déjeuners intimes ou la lecture en toute sérénité ? Comptez-vous en faire un lieu convivial pour dîner entre amis ? Allez-vous l'agrémenter d'un barbecue voire d'une cuisine d'été ? En fait, ce sont les réponses à ces questions qui vont vos aider à orienter vos choix.

La surface. Les fabricants de mobilier outdoor estiment que 5 à 10 mètres carrés suffisent pour installer une table et quatre chaises. En réalité, 10 à 15 mètres carrés sont préférables pour profiter d'un espace confortable. Pensez également à la profondeur de la terrasse. Pour circuler agréablement autour d'une table, il faut une largeur minimale de 2,5-3 m (90 cm de large pour la table + 80 cm de chaque côté pour une chaise et l'espace de circulation).

La forme. Le carré et le rectangle sont les plus répandues. Mais rien ne vous empêche de prévoir une surface octogonale, arrondie, ou encore une terrasse qui entoure la maison. Il est également possible de créer deux petites terrasses au lieu d'une seule. L'une pour prendre le petit déjeuner devant la cuisine, l'autre pour recevoir vos amis dans le prolongement du séjour.

L'orientation. Le mieux, c'est que votre terrasses soit ensoleillée au moins une partie de la journée. Observez la course du soleil. S’il vous gêne à certaines heures, rien ne vous empêche d’installer un store, un parasol ou un voile d'ombrage. Mais si vous construisez votre terrasse plein nord, il sera impossible de sortir de l’ombre. Vous serez également vite confronté à des problèmes d’humidité et de mousse. Ce qui peut nuire à la résistance de certains revêtements de sol, comme le bois.

L'exposition aux vents. Mistral, tramontane... Ils peuvent être fréquents et violents dans certaines régions. Même s’il existe des moyens d’atténuer les bourrasques (plantation d'une haie compacte, élévation d’un mur, pose d'écrans protecteurs...), mieux vaut mettre votre terrasse à l’abri. Certaines maisons se développent en U, ce qui offre une bonne protection mais limite la vue. D'autres intègrent un patio, véritable pièce de plein air qui vient compléter la terrasse.

L'implantation par rapport à la maison. Faut-il coller la terrasse à la façade ? Pas toujours. certes, c'est la configuration la plus pratique et la plus souvent employée. Mais si elle est orientée plein sud, les murs emmagasineront et restituent la chaleur l'été. Ce qui peut créer un certain inconfort. Si votre jardin est assez grand, vous pouvez installer la terrasse à une certaine distance de la maison. Vous la protégerez du vent et du soleil avec une pergola et de la végétation.

N’oubliez pas la gestion des vis-à-vis ! © Jouplast

Barbecue : bien placé

Placer un barbecue sur la terrasse, c'est facile et pratique. mais vous risquez de faire des taches sur le revêtement et il sera trop proches des zones de déplacement. D'où un risque, notamment pour les enfants. La solution : dédiez une place précise au barbecue, en l'installant à trois mètres minimum de la maison  sur un sol ferme, au besoin stabilisé par des pierres emboitables voire du béton. Pensez également à le protéger des vents dominants.

Quels travaux pour créer une terrasse ?

Pour leur terrasse, nombre de particuliers vont au plus simple. Ils décapent le terrain qui va l'accueillir, versent du sable ou installent des lambourdes (grosses poutres) à même la terre puis posent le revêtement. Or le sol bouge et se tasse dans le temps, ce qui va nécessiter des travaux réguliers de remise à niveau. Bref, une terrasse qui dure est bâtie sur du dur. C'est encore plus vrai sur les terrains remblayés. Si c'est le cas, attendez au moins un an après la construction de manière à ce que le sol soit bien tassé.

Préparer le terrain. Commencez par délimiter la zone sur laquelle vous allez bâtir votre terrasse avec des piquets reliés par un cordeau. Puis creusez le sol sur une trentaine de centimètres de profondeur. Vous devez en effet tenir compte des différents éléments de structure qui vont assurer la solidité de l'ouvrage.

Mener le chantier. Une fois la fouille dégagée, nivelez le sol. Posez des planches autour de la fouille pour bien la délimiter et ainsi établir un coffrage. Versez des gravats pour assurer l'évacuation de l'eau. Attention : le niveau de la terrasse devra être inférieur de 2 à 3 cm à celui de la maison. Autre précaution : le sol de la terrasse devra être légèrement incliné vers le jardin pour assurer l'évacuation de l'eau (pluie, nettoyage au jet).

Travaux en cours. Prévoyez un espace suffisant pour poser un joint de dilatation entre la terrasse et la maison. Ces deux éléments doivent être désolidarisés pour éviter les trop fortes contraintes si le sol bouge. Posez un plastique armé et coulez la dalle de béton. Un treillage métallique renforcera la solidité de l'ouvrage. Vous pouvez ensuite couler une chape, sur laquelle vos placerez une mince couche de ciment. Cette dernière accueillera le revêtement décoratif. Comptez un mois pour le temps de séchage.

Et les terrasses en bois ? Plus légères, elles nécessitent moins de travaux. Vous pouvez poser les lambourdes sur cales en plastique, elles-mêmes installées sur des fondations en béton ou sur des plots du même matériau (ces derniers doivent reposer sur un film géotextile), en fonction de la stabilité du sol. Une méthode qui facilite le ruissellement des eaux et qui assure la stabilité de l'ouvrage. Ensuite, vous fixez les lattes de bois sur les lambourdes, par une pose vissée ou clipsée.

Faire construire votre maison

Terrasse : c'est permis ?

Pour une terrasse non surélevée ou légèrement surélevée, sans fondations profondes et découverte, vous n'avez pas besoin d'autorisation. Si la terrasse est surélevée (elle est à plus de 60 cm du sol), vous n'avez pas besoin d'autorisation si elle fait moins de 5 m² d'emprise au sol. De 5 à 20 m² (40 m² en zone urbaine), il vous faut déposer une déclaration préalable de travaux en mairie. Au-delà de 20 m² (40 m² en zone urbaine), un  permis de construire est obligatoire. Quel que soit le type de terrasse, des règles particulières sont à respecter dans les secteurs protégés (Sites patrimoniaux remarquables, alentours des monuments historiques notamment). Dans tous les cas, informez-vous en marie avant les travaux pour connaître vos droits. À noter : Lorsque vous faites construire, la conception de la terrasse s’effectue le plus souvent en même temps que celle de la maison. La demande de permis englobe alors maison et terrasse, ce qui évite les tracas administratifs.

Ces dalles en grès cérame se déclinent en de multiples tailles et coloris, pour une terrasse très personnalisée. © CarréSol

Terrasse : quels matériaux ?

Bois, pierre, carrelages, pavés... Vous disposez d'une large palette de matériaux pour créer votre terrasse. La clé de votre choix, c'est l'esthétique : le revêtement doit s'harmoniser avec la maison.

Le bois. Il se marie avec toutes les d'architectures. Il faudra simplement choisir des couleurs coordonnées si votre maison possède des parements de bois. Clair, le pin sera parfait pour une terrasse peu exposée, tandis que les bois exotiques, plus foncés, supporteront bien le soleil. Laissés naturels, ils grisaillent, mais un brossage au savon noir et à l’eau en viendra à bout. Pour conserver la couleur d’origine, il faut imprégner le bois d’un saturateur. Vous pourrez opter pour des essences imputrescibles, naturellement résistante aux insectes et autres champignons ou bien traitée à cœur, l’essence retenue pourra rester naturelle, être peinte ou lasurée. Avec des lattes posées dans le sens de la longueur, vous agrandissez les volumes. À l’inverse, les caillebotis (50 x 50 cm) ont tendance à réduire visuellement l'espace.

Le bois composite. C’est un produit qui a l’apparence du bois massif et les qualités mécaniques du plastique en milieu humide. Sa nuance n'évolue pas dans le temps. Faites donc attention si vous l'utilisez devant une maison en bois qui, elle, se patinera au fil des saisons.

Les gravillons. Ils sont indémodables ! Mais pour qu'ils restent en place, il est indispensable de les poser sur des dalles stabilisantes avec un feutre géotextile pour éviter la pousse des mauvaises herbes. 

La terre cuite. Utilisée depuis l’Antiquité, elle séduit par son authenticité. Ingélive, elle se décline du jaune au rouge sombre en passant par toute la gamme des roses. Seul bémol : l'entretien. La terre cuite est un revêtement poreux qui craint les taches. 

Les pavés. Ils conviennent aux maisons classiques et traditionnelles. La terrasse pavée est parfaite devant une maison à colombages en Normandie, une maison en brique rouge dans le nord de la France ou  une bastide provençale. Choisissez des nuances qui se marieront avec la façade. Les pavés se déclinent du blanc au gris en passant par toute la gamme des ocres et des rouges.

La pierre. Naturelle (pierre de Bourgogne, pierre blanche, ardoise...), la pierre est onéreuse et difficile à poser en raison de son poids. Elle convient aux maisons majestueuses, bordées d'un grand jardin. En revanche, la pierre reconstituée est beaucoup moins chère et bien plus simple à utiliser.

Le carrelage. Jaune, orangé, rouge : la palette de couleurs des terres cuites est large. Ces différentes tonalités sont dues aux mélanges d’argile et à la cuisson. Carreaux, tomettes, briques, à vous de choisir forme et format. Vous pourrez obtenir les effets les plus variés en fonction du calepinage (disposition)  que vous retiendrez. Le grès cérame pourra s’installer sous tous les climats, et il remplacera la terre cuite dans les régions les plus froides. Il se décline en une infinité de motifs, de coloris. Avantage notable, il est d’un entretien aisé, et limité. 

Les normes des revêtements

Tous les carrelages ne sont pas utilisables à l'extérieur. Avant d'acheter, vérifiez toujours leurs propriétés. Elles sont définies par plusieurs normes :

  • La Norme PEI. C'est une norme européenne qui concerne la résistance à l'abrasion des carreaux et qui détermine le niveau de passage des grès cérames émaillés. Le classement se fait de 1 à 5. Plus le chiffre est élevé, plus le revêtement est résistant.
  • La norme UPEC. C'est une norme française qui définit la résistance des sols grâce aux critères suivants : U pour Usure, P pour Poinçonnement, E pour Entretien, C pour résistance aux agents Chimiques. Chaque lettre est suivie d'un chiffre compris entre 1 et 4. Plus le chiffre est élevé, plus la résistance est forte.
  • La norme MOHS. Elle qualifie (de 1 à 10) la résistance aux rayures.
  • La norme R. Elle classe (de 9 à 12) la résistance à la glissade avec des pieds chaussés.
  • La norme ABC. Elle s'applique à l'adhérence des carrelages avec des pieds mouillés. Elle concerne les abords de la piscine.

À chacun son style de terrasse


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